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mercredi 16 juillet 2025

Isabella Bird, femme exploratrice ( T 1 à 3) - Sassa Taiga

 Puisque c'est le mois anglais, je me suis laissée tenter, et j'ai commencé cette série de mangas, toujours en cours ( 11 tomes à l'heure actuelle).




Il met en scène Isabella Bird, authentique exploratrice ( qui est pour les britanniques l'équivalent d'Alexandra David-Neel chez nous). Enfant Isabella était chétive et souvent malade. A l'opposé des habitudes de l'époque, et surtout pour une femme de la bonne société, un médecin lui a conseillé de faire plus d'activité physique, pourquoi pas un long voyage. Ni une, ni deux, Isabella qui a toujours aimé la géographie décide de partir explorer le monde. son premier voyage sera donc d'aller en Amérique, seule, rendre visite à de lointains parents, lors qu'elle a 23 ans. Elle en revient et rédige un récit de voyage, ce qui n'est que le début de sa carrière peu conventionnelle ( quoi une lady, qui voyage seule, écrit, se fait publier, pour avoir des fonds pour le prochain voyage?). Ainsi donc elle continue par le Canada, l'Ecosse, l'Australie, Hawaii, les montagnes Rocheuses.. chaque nouveau voyage et chaque nouveau récit faisant d'elle une exploratrice réputée, avec laquelle il faut compter.
C'est à ce moment qu'elle arrive au Japon, et que commence le manga. Son projet est simple: aller des zones connues des européens ( Yokohama, un des principaux ports de commerce au XIX° siècle) vers les moins connue, jusqu'à Ezo ( Hokkaïdo), à la rencontre du peuple Aïnou, et ce en passant par des sentiers de montagnes. Pour elle voyager par les " grands" axes ou par la mer n'a pas d'intérêt, elle veut découvrir et raconter le Japon réel, rural à ses lecteurs, et en premier lieu, à sa soeur restée en Angleterre.
L'énergie d'Isabella, sa motivation font que malgré l'extravagance de sa situation, elle n'a pas de mal à convaincre des soutiens, en particulier les diplomates britanniques qui voient dans ce voyage un intérêt économique: en explorant de nouvelles routes, en représentant les européens non plus comme des conquérants, mais des gens désireux de connaitre et respecter les coutumes locales, elle va sans le savoir servir la couronne britannique, en ... disons, en mettant la population locale dans de bonnes dispositions envers la Grande-Bretagne ( rappelons que le Japon est longtemps resté fermé à tout commerce avec les étrangers hormis les néerlandais dans des proportions limitées, et qu'il commence tout juste à accepter l'idée du commerce international au moment où Isabella arrive). En explorant hors des sentiers battus ( c'est d'ailleurs le titre de son récit de voyage sur le Japon), elle permet d'envisager de nouvelles potentialité commerciale. Les diplomates sont donc tout disposés à l'aider que ce soit pour recruter un guide bilingue fiable, lui faire délivrer un sauf-conduit très avantageux, assurer de loin sa sécurité..

Et donc, ces 3 premiers tomes présentent le début de sa quête: le recrutement du taciturne mais compétent monsieur Ito, parfaitement bilingue et féru d'histoire du Japon comme guide, les premières étapes à pieds, à cheval, en barque... et al rencontre avec une population qui souvent n'a jamais vu d'européens ( une paysanne prend Isabella pour une Japonaise de Yokohama: ses cheveux blonds et son teint clair la désignent comme étrangère à la région, mais la paysanne est incapable même d'imaginer que d'autres pays existent hors du Japon. Pour elle " vous venez de Yokohama, ça explique que vous ne nous ressemblez pas et parliez une autre langue"). Et si la vie est plutôt confortable, selon les standards du XIX° siècle, dans les grandes villes, c'est un autre monde qu'Isabella découvre: régions dévastées par des guerres de clans, population agricole qui vit dans la misère et l'ignorance la plus totale suite à des siècles de féodalité qui l'ont conditionnée à penser que leur situation est dans l'ordre naturel des choses, quantité de croyances et superstitions qui paraissent absurde à uen anglaise chrétienne, et quantité de traditions également choquantes pour une occidentale ( se baigner nus à l'onsen, qui est encore majoritairement mixte! Allaiter un enfant en public! Célébrer officiellement les premières règles d'une petite fille comme marquant le début de sa vie sociale!)

C'est un manga de type " documentaire, plutôt joli graphiquement, même s'il ne sort pas exceptionnellement du lot, mais bien sympathiqque à lire, déjà parce qu'il met en scène un personnage féminin hors de lot, mais aussi parce qu'il en profite pour faire découvrir des traditions qui à l'époque où vit Isabella, sont déjà en perte de vitesse face à l'arrivée des denrées occidentales ( une ville entièrement dévouée à la fabrication de confiseries traditionnelles, la vannerie qui fabrique des paniers de voyages légers et solides adaptées au voyage à pieds sur les chemins, etc...)

mardi 1 juillet 2025

Medalist T1 - Tsurumaikada

 Et c'est le retour de la tradition du manga / anime sportif d'été! Je n'avais pas trout chroniqué, mais au fil des ans j'avais vu le très drôle Free! ( natation), lu une partie du très long Eyeshield 21 ( foot américain), lu les 3 tomes de Running girl ( handisport).. plus quelques autres trucs du temps de ma lointaine enfance ( gymnastique, volley, tennis, je vous laisse chercher, mais il y en avait un paquet. Je précise n'avoir pas lu Captain Tsubasa, je n'ai rien à brosser du foot)

Et rafraichissant en plus, on retourne sur la patinoire 8 ans après Yuri on ice.
Plus enfantin et mon coquin que son prédécesseur, il s'annonce pourtant assez bien, sur un sujet assez classique (et traité classiquement: dépassement de soi, mentorat, rivalités, etc... les ingrédients classiques du manga de sport/ baston)

Etonnamment, il est classé comme seinen


On a d'un côté Tsukasa, 26 ans et déjà retraité. Forcément une carrière de sportif c'est court, surtout dans un milieu aussi concurrentiel que le patinage artistique au Japon, à Nagoya précisément. La ville s'est spécialisé dans l'élevage ( limite en batterie) de champions et championnes. Or, comme pour la danse ou la gymnastique, les âges de champions ayant une nette tendance à la baisse, il faut commencer jeune, voire très jeune. Entre 3 et 5 ans pour le patinage. Bien souvent ce n'est même pas un choix des enfants, mais de leurs parents. Des parents riches (car les cours et les tenues coûtent cher), qui se soucient finalement peu du vrai intérêt de leurs enfants. Ou à contrario peuvent leur refuser ce hobby si l'entraîneur ne leur donne pas l'assurance que l'enfant est une graine de champion.. bref s'ils n'ont pas l'assurance que les sacrifices pécuniaires seront une retour sur investissement. En clair: assurez moi que mon fils ou ma fille ira jusqu'aux jeux olympiques, sinon,  je le retire du club.

Et pour ceux qui comme Tsukasa, n'ont pu commencer dès le berceau, pour cause économique? Peu d'espoir d'en vivre. Il a découvert le patinage à 11 ans, s'y est réellement donné à fond à 14 ans, et malgré tous ses efforts, n'a pas pu combler suffisamment son retard face à ceux qui avaient commencé dès la maternelle. Exit le patinage artistique, il s'est réorienté vers la danse sur glace, moins athlétique, et y a fait une petite carrière, mais même là, on pousse derrière et lui doit en parallèle faire de petits jobs pour continuer à s'entrainer. Et comme il n'a pas eu le soutien de ses proches, qui ont au contraire insisté lourdement sur son âge, il est déjà à deux doigts de renoncer, après plusieurs échecs à des castings de type " Holiday on Ice".

De l'autre côté, Inori, 11 ans, petite fille très.. disons spéciale qui rêve de faire du patinage ( outre le patinage , elle voue une passion aux lombrics,qu'elle ramasse et manipule car ça la calme). La pauvre Inori n'a pas trop de chance. Elève quelconque, maladroite, semblant n'avoir aucun don, ayant la réputation d'être fêlée.. sa mère passe son temps à lui rappeler qu'elle est nulle dans à peu près tout, et hésite à la laisser s'engager dans cette voie où " elle va se ridiculiser, tant elle est empotée". Ce qui est loin de booster sa confiance, d'autant qu'elle est ultra émotive et se laisse facilement démoraliser par les critiques.
Et pourtant lorsqu'il la rencontre, l'impétueux Tsukasa détecte vite son potentiel: la gamine se débrouille bien, alors qu'elle n'a jamais fait plus que louer des patins et glisser lors des heures d'ouverture au public, mais elle a du potentiel: casse-cou, rapide, n'a pas le vertige, et malgré sa sensibilité, elle n'a pas de filtre de réalisme. Elle a appris les bases théoriques seule dans sa chambre avec un livre, et donc comprend vite ce qu'elle doit faire sur la glace au delà de son niveau.. même si sa manière de penser spéciale requiert des explications parfois farfelues.
Mais elle a du potentiel, et Tsukasa qui se revoit à 11 ans se dit que ce serait dommage de gâcher une motivation et des aptitudes physiques pareilles... il est plus que temps pour elle de commencer, et il va se charger de la coacher, alors qu'il n'est qu'assistant entraîneur.
Pousser cette nouvelle élève est aussi pour lui l'occasion de lui donner la chance qu'il n'a pas eue.

Et donc ce premier tome est plutôt sympa, bien que le graphisme soit parfois déroutant, à l'image de sa couverture où l'héroïne a des jambes curieusement distordues. Bon c'est un tome 1, on sait qu'en BD, il faut parfois quelques tomes avant que le graphisme ne se fixe.. Il y en a 12 à l'heure actuelle au Japon, et c'est une série que je vais probablement suivre si elle ne s'éternise pas ( raison pour laquelle j'ai lâché Eyeshield 21).
A noter qu'il y a une série animée dont la diffusion s'est faite cet hiver, mais que je ne verrai pas car elle est sur Disney + et que je n'ai pas du tout envie de souscrire à ce type de streaming.
Dommage, ce serait le seul moyen de voir si le niveau de l'animation des séquences sport est au niveau de celui de Yuri ( dont c'était vraiment le point fort)