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mardi 30 janvier 2018

Pays de Neige - Kawabata Yasunari

Ho un billet, après presque 2 mois et demi de silence. Non , ce n'est pas que je ne faisais rien, mais j'ai été bien occupé par un MOOC assez costaud ces dernières semaines.

Pour conclure le challenge Cold Winter (sur mon autre blog), j'ai tout naturellement eu envie de faire un détour par le Japon, et ça tombe bien, la thématique étant, l'hiver, le froid, etc.. j'avais "Pays de neige" en réserve.

J'avoue que je ne connais que peu Kawabata, ma seule rencontre avec lui, jusqu'à présent, était une adaptation de "Tristesse et beauté " en monologue théâtral, il y a des années.
C'est donc sans trop savoir à quoi m'attendre que je me suis attaquée à un de ses textes les plus connus.




On y suit pendant 3 années Monsieur Shimamura, érudit tokyoïte, pendant ses vacances dans une station thermale de montagne, dans le bien nommé " Pays de neige". Car de la neige il y en a en effet partout et très longtemps dans ce coin montagneux. Et pas seulement la neige,mais la blancheur est partout, et à la neige répond le maquillage blanc des geisha, et plus tard la clarté de la voix lactée.

C'est dans ce cadre pittoresque qu'il a rencontré Komako, apprentie musicienne qui loge chez une maîtresse de musique. Comme il y a peu de travail dans ce coin là, et qu'il manquait de geisha pour égayer les soirées, elle était venue un peu au dépourvu amuser ce client. Non profssionnelle, elle avait tout de suite plus à Shimamura et les deux avaient rapidement entamé une liaison.
Lorsque commence le récit, Shimamura revient pour la seconde fois au pays de Neige, revoir Komako qu'il n'a pas oubliée. Celle -ci entre temps est devenue une vraie geisha professionnelle.
Mais alors qu'il arrive en train Shimamura est intrigué par une autre femme croisée dans le train, Yokô, parce qu'il l'a vue presque fantômatique dans un reflet de vitre, parce qu'elle a un regard vif et perçant, et surtout parce qu'elle a une jolie voix un peu grave. Je peux comprendre Shimamura sur ce point là, étant moi-même souvent plus frappée par la voix des gens que par leur physique. Mais c'est un détail qui m'intéresse, car le texte fait la part belle à la musique: Yokô a une jolie voix et chante dans son bain, Komako joue du shamisen.
Yokô et Komakô se connaissent, mais leur relation n'est jamais explicitée. Entre elle il semble y avoir une certaine affection, mais aussi une rivalité liée à un mourant.
C'est donc une sorte de triangle sentimental inavoué qui se noue entre les deux femmes et Shimamura au cours de ses visites, le tout narré sur un mode assez contemplatif et élégiaque.
En fait, plus qu'un roman, c'est presque une série d'instantanés de la vie montagnarde, comme autant d'estampes à l'ambiance brumeuse ou de leitmotiv musicaux ( la voix lactée, le train, les ivresses à répétitions de Komako, le deuil...)
Apparemment dans son pays d'origine Kawabata est plus considéré comme poète que comme romancier, et franchement, je veux bien le croire. Ca n'a pas du être facile du tout à traduire.

Pas désagréable à lire, mais, et apparemment c'est une constante de l'auteur, avec une fin ouverte qui n'apporte pas de réponse. A savoir donc.
Ca ne me pose pas de gros problème, mais ne le sachant pas a priori, c'est assez déroutant ( je l'ai lu en version e-book et j'ai presque cru qu'il y avait un second tome que j'avais oublié d'acheter)
et juste parce que j'avais envie de finir le challenge Cold Winter sur une image pittoresque, le Fuji-san sous la neige
A savoir donc, et à garder en tête pour d'autre lectures de l'auteur, au passage le premier auteur japonais à avoir reçu le Prix Nobel de littérature - Oe  Kenzaburo est le second et dernier en date.
Sur la fin ouverte, voici une analyse fort intéressante.
et au passsage première lecture du challenge je lis des classiques