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samedi 28 novembre 2015

Corpse Party ( Jeu video PSP)

Depuis que j'ai trouvé une PSP d'occase, je trouved e temps en temps des titres qui m'intéressent.
J'avais un oeil depuis longtemps sur la série des Corpse Party, une série de jeux d'horreur assez anciens (le premier date de 96) mais qui n'avaient pas été traduits du japonais ou ne correspondaient pas au matériel que j'avais. C'est chose faite avec cette édition, en anglais, disponible sur plusieurs supports ( mais pas sur Android, c'est ballot).. mais au final j'ai réussi à me le procurer (en farfouillant du côté des émulations, mais chut...).

Je vous donne le titre entier: Corpse Party blood covered, repeated fear. Car il y a une foule de jeux, officiels ou non ( et même un anime et un manga) dans la même franchise. A partir de maintenant, je l'appelerai juste Corpse Party, mais c'est donc à la version PSP que je fais référence. Un jeu de type visual novel avec des choix à faire qui peuvent influence le cours de l'histoire (et souvent pour un game over brutal), et des cinématiques ou CGs (images fixes "à collectionner" qui vont se mettre dans la galerie du jeu) mais aussi RPG à l'ancienne pour la manière de se déplacer en vue de dessus.

ATTENTION:ce sujet peut heurter la sensibilité des adultes - qui sont bien plus choqués par la violence que pas mal d'enfants faut le reconnaître - donc si vous vous attendez à quelque chose de mignon, passez votre chemin. Toi qui entre ici abandonne toute espérance, si je traduis le titre mot à mot ça donne " fête des cadavres, couverts de sang, peur à la chaîne".
 Donc oui, ça annonce le programme, ça va SAIGNER!

exemple du graphisme type RPG, en fond avec boite de dialogue qui indique qui parle, au dessus, en cours de jeu.

Donc de quoi ça parle?
Nous sommes dans un lycée au Japon , à la fin de la journée de la culture ( une de ces fêtes scolaires dont le Japon a le secret) et un groupe d'amis a décidé de se rassembler dans une classe vide:
il y a Satoshi, le trouillard; Naomi, la fille pétulante, Ayumi qui aime les histoires de fantômes et faire peur aux autres, Yoshiki le joyeux drille un peu loubard, Seiko la meilleure amie de Naomi, Shige l'amateur de théâtre, Yuka, la petite soeur de Satoshi, Mayu qui déprime car elle doit changer de lycée et quitter ses amis, et Yui-sensei, professeur  à peine plus âgée que ses élèves qui a monté avec Ayumi une blague pour faire peur aux autres élèves.
Tout ce monde s'apprête à rentrer chez lui, mais Ayumi a une idée pour remonter le moral à Mayu: un rituel bizarre qui consiste à prononcer une formule magique trouvée sur le net en déchirant une figurine de papier nommée Sachiko .


Chacun devra garder son morceau pour "conserver l'amitié". Mais au moment de partir, un tremblement de terre se produit et le lycée s'écroule.
C'est Naomi qui se réveille en premier dans un endroit qui ressemble au lycée, sans l'être vraiment: elle a été projetée dans une dimension parallèle et se trouve dans l'école primaire qui se tenait au même endroit des décennies plus tôt, une école qui a connu une succession d'accidents, de suicides et de disparitions ayant entraîné sa fermeture.
Elle se blesse en allant secourir Seiko qui est évanouie un peu plus loin. Les deux filles vont alors explorer le bâtiment abandonné où un fantôme les informe de la chance qu'elles ont d'avoir échoué ici ensemble, car elles pourront mourir ensemble, c'est moins triste.
Car leurs autres amis, sont peut-être là, ou peut être pas, ils est possible qu'ils aient atterri dans un autre espace-temps, la solution pour les retrouver étant d'arriver à franchir les espaces-temps, dans un sens pour aller vers eux, ou dans l'autre pour les faire revenir.

un petit moment tranquille, où les filles se reposent à l'infirmerie en plaisantant pour éviter de penser qu'elles préfèreraient être ailleurs. Ca ne va pas durer.. le moment de tranquillité, je veux dire!

Et donc commence une loooongue exploration des bâtiments délabrés où on trouve des bouts de journaux révélant les drames qui s'étaient passés à l'école primaire, des squelettes, de petites flammes bleutées ( fantômes qui ont souvent des choses importantes à dire.. ou juste flippantes), ombres qui vous attaquent, cheveux qui bloquent les portes....tout ce qu'on peut trouver dans les légendes urbaines japonaises en fait.
Et des chandelles, très importantes: ce sont les points de sauvegarde, et il faut sauver régulièrement ce jeu.. car oui on peut y mourir, et pas de manière bien agréable.

Là, par exemple, c'est très mal engagé pour elle.

On a donc des phases d'explorations de lieux à la recherche d'items, comme dans un RPG normal en vue de dessus, entrecoupé de scènes dialoguées avec illustrations ( ce qui est pas mal, car il est difficile de différencier au premier coup d'oeil les personnages en pixels.) D'ailleurs à la base il s'agit d'un jeu fait sur RPG maker qui, grâce à son succès, a été amélioré, développé, transposé sur  divers supports.
Mais toujours en gardant l'esprit graphique du début, et ça j'apprécie. Le tout lié par une histoire à la manière d 'un visual novel, type " j'entre" ou " je n'entre pas j'ai trop peur", qui peuvent mener à des événements différents.
brrrr.. sordide!

Autre point: ce jeu EST sadique: en fait, il est divisé en 5 chapitres, et il y a une seule manière de débloquer le chapitre suivant: réussir la "bonne fin" du précédent.  Vous allez comprendre pourquoi je mets bonne fin entre guillemets.

Même en suivant un walktrough ( parce qu'à un moment, je n'arrivais vraiment pas à m'en sortir pour trouver un item, j'ai donc cherché, et décidé, pour une première exploration de suivre le pas-à-pas, pour ne pas perdre lamentablement en moins de 10 minutes), il y a des personnages qui vont mourir quoi qu'on fasse.  Il y a des vrais choix qui peuvent amener un game over brutal en très peu de temps et des faux choix ( le résultat sera le même, juste les dialogues qui vont différer un peu.
Donc premier test du premier chapitre: l'une des deux meurt. J'ai pensé que je m'étais plantée à un moment, peut être parce que j'ai donné la mauvaise réponse au dernier choix, ou fouillé un cadavre et trouvé sa carte d'identité et que son fantôme venait se venger.. mais non, c'est le scénario. Le personnage va mourir. Quoi que je fasse. C'est CA la bonne fin?
Oui.. parce que dans la mauvaise fin, les DEUX meurent. Ah, et il y a les items maudits aussi: certains journaux ou papiers doivent être lus pour progresser, d'autres... entraînent un game over.
Ce que voient les personnages
Ce que voit le joueur.. c'est pas mal fichu comme alternance je trouve.

Je précise à toute fin utile que le jeu joue plus sur l'ambiance hormis quelques images fixes saignantes ( et prouve qu'il n'y a pas besoin de super graphismes méga réalistes pour faire un bon jeu de trouille .. c'est en fait mieux, sinon ça serait au delà du gore cette histoire), et la suggestion: les morts ne sont pas montrées directement: soit elles se passent pendant que le joueur est obligé de séparer ses personnages pour les phases d'exploration.. et retrouve simplement l'autre mort en revenant, soit l'écran vire au noir ( on suppose que le personnage ferme les yeux ou s'évanouit de peur et le carnage est seulement entendu... ça fiche les jetons, hein?)

traduction : haaaaaa! que.. que.. qu'est-ce que c'est que ça?!
Seiko est quand même bien à l'aise avec les détails genre " kyaaaaah, je viens de marcher sur un morceau de cadavre plein de sang, c'est écoeurant, ça a fait "scouitch", j'en ai plein mes chaussures, je me demande quel morceau c'était, surement un bout d'intestin...."
et là on a la réaction logique de Naomi, celle qu'on a même rarement dans les films parce que ce n'est pas "joli": s'éloigner pour vomir, autant pour avoir trouvé un cadavre en miettes que par le commentaire de Seiko et l'ambiance glauque à souhait. A savoir donc: les morts ne sont pas forcément visibles, mais les dialogues ne font pas dans la dentelle par moments

Non, ce n'est pas la fin, du jeu.. juste une "trouvaille" des deux copines au détour d'un couloir. C'est.. sympa comme décor
Oui je ne l'ai pas encore dit, mais la musique est sympa, les bruitages aussi et le jeu est entièrement doublé pour les passages de dialogues ( en japonais, mais comme au Japon le doublage est un art, souvent, le résultat est très bon et contribue grandement à l'ambiance, malgré les voix de filles un peu gnangnan par moment, les moments de terreurs sont vocalement bien rendus...)

Chapitre deux: le jeu passe à ce qu'il advient aux autres personnages dans une autre dimension, et laisse en plan la survivante du chapitre un seule avec le cadavre de sa copine. Sadique!
Je pense qu'on arrivera à un moment où les différentes intrigues se croisent, mais je n'y suis pas encore. Car le jeu est long, il y a beaucoup de dialogues ( en anglais, donc un poil plus long mais désolée il n'y a pas de patch en français, c'est dommage car c'est vraiment un bon jeu de trouille). Compter 1h30 par chapitre - si vous ne tombez pas de suite dans le game over, ça va de soi.
rhaaa, fantôme de l'infirmerie, je te déteste!!!!

P*t*in de fantôme de m*rd* dans l'infirmerie, je ne sais pas combien de fois j'ai du recommencer et crever misérablement avant d'arriver à passer. Si ce truc te touche 4 fois, c'est game over, sauf qu'il faut d'abord  voir apparaître le fantôme, s'en prendre une, essayer d'ouvrir la porte, tenter 2 fois de brûler les cheveux qui la bloquent, traverser toute la pièce pour aller chercher de l'alcool à brûler - parce qu'évidemment, on ne peut le prendre qu'une fois que ce con de fantôme est apparu, retraverser pour aller brûler la porte, avec un esprit maléfique qui te colle au train, et s'amuse à faire des trous sur ton passage pour bien te bloquer dans un coin et te posséder. Maudit jeu de l'enfer! C'est pas possible c'est Mike Myers ce boss. Sérieusement je n'avais pas autant détesté un boss de jeu depuis Scarmiglione ( 2° forme) dans FFIV.  Et je hais ce boss, que tu ne réussis à passer qu'une fois, par chance, t'as intérêt à sauvegarder juste après pour un prochain jeu! )

 Et ça n'est que la première partie du jeu... oui je suis maso!
(edit: je ne suis pas allée plus loin pour l'instant. j'ai débloquée 2 fins sur 3, la 3° implique de revenir au début, de refaire le jeu sans aller dans une pièce bien précise où on trouvait un indice bien précis, d'aller à l'infirmerie, d'échapper à nouveau au fantôme - grrrr. Pas eu le temps.

(Et en fait j'ai mis le jeu, si excellent soit-il en attente, pour une raison simple: je l'ai téléchargé sur la boutique PSP, via mon ordi, mais je ne sais pas comment le faire passer sur la console. Donc je joue sur émulateur et le problème se présente justement avec ce fantôme: il faut une précision et un timing absolu pour arriver à s'en dépêtrer, qui est faisable peut-être pas trop difficilement avec les boutons de la console, mais beaucoup moins avec les touches flèches au clavier. J'ai peu de temps en ce moment, mais je vais essayer de trouver la solution pour le transférer sur la console et gagner en facilité de jeu. Juste au cas où le même genre de passage, où la vitesse compte, se présenterai à nouveau, parce que sinon la folie me guette!)


L'intro du jeu pour se mettre dans l'ambiance:

En tout cas en fouillant un peu par ci par là je viens de voir qu'en débloquant les chapitres.. et même les mauvaises fins, on a droit à des bonus et des chapitres alternatifs... je sens que je n'en ai pas fini avec ce jeu de massacre totalement enthousiasmant.

(Par contre j'ai eu du mal à ne pas m'autospoiler en cherchant des illustrations, je me suis cantonnée au chapitre un que j'ai fini...)

mardi 10 novembre 2015

Le goût de Kyoto - Collectif

Il y a quelques temps, j'avais trouvé par hasard "le goût du noir", petite anthologie de textes disparates sur le thème du noir ( en peinture en particulier, mais aussi en littérature).

Il s'agit en fait une collection de très nombreux florilèges, et j'avais repéré entre autre "le goût de Tokyo" et "le Goût de Kyoto". Kyoto m'intéressant plus, lorsque je l'ai trouvé à la librairie du musée Guimet ( avec Soie, et une histoire du Japon), hop, dans la pile à lire.

Un petit recueil donc, 125 pages pas plus, qui regroupe des extraits d'oeuvres connues ou moins, d'auteurs Japonais ou non, sur la ville de Kyoto. Réelle.. ou rêvée, d'ailleurs
Articulé autour de 3 thèmes: les saisons, les jardins et la culture, certains textes font directement référence à la ville et à certains de ses lieux précis ( la philosophe Chantal Thomas qui parle de sa découverte du chemin de la philosophie - tetsugaku-no michi- un chemin un peu à l'écart de la ville, très agréable. Ou Paul Claudel qui évoque sa visite au Ryoanji ( mais décidément non, je n'accroche absolument pas à son écriture). Ou encore Kyoto, de Kawabata Yasunari. Mishima évoque l'incendie du Pavillon d'or en 1950.

chemin de la philosophie
D'autres sont plus vagues et parlent du thé et de sa cérémonie, de la poterie dédiée à cette cérémonie, de l'art des jardins secs, du nô, ou de la cuisine kaiseki. Tous arts encore bien présents et pratiqués à Kyoto, mais pas exclusivement.
 Certains sont encore plus généraux ( le géographe Augustin Berque relève l'abondance de noms pour désigner la pluie en japonais, selon la saison, l'heure, la densité de la pluie...), ou parle des lieux communs- à tous les sens du terme- de la littérature: telle montagne devenue une référence qui évoque plus un texte qu'un lieu réel. Sasaki Sanmi qui propose l'almanach des fleurs de chabana ( un ikebana spécialement destiné à venir orner la cérémonie du thé) et pourraient figurer dans une anthologie sur le Japon.

Très drôle, l'extrait de "cinq amoureuses" de Ihara Saikaku... A votre avis, que font 4 amis, bambocheurs notoires, un soir de printemps au bord de la rivière Kamo au XVII° siècle? Exactement la même chose que nos contemporains: ils s'attablent  dans un débit de boisson et débattent du physique  des passantes qu'ils voient dans la rue (et même les notent!)
Preuve éclatante que " Ha les hommes.. ils ne changeront jamais!"

Un petit livre donc assez varié, plutôt sympathique dans son côté liste ( il fait d'ailleurs la part belle à celle qui a initié le principe de liste: Sei Shônagon, authentique résidente de la cour d'Heian, l'ancien nom de Kyoto, et à sa " rivale " et contemporaine en littérature Murasaki Shikibu, à qui l'ont doit "le dit de Genji" considéré comme le premier roman du monde) qui cite également Tanizaki, Etsujin, Nicolas Bouvier.. et bien sûr, Bashô. D'ailleurs il s'ouvre sur 4 haikus des saisons et se clôt sur son tout dernier texte.

et puisque nous sommes en automne,  bientôt en hiver, voilà 
le Haiku d'automne

De temps en temps les nuages
nous reposent
de tant regarder la lune

et le Haiku d'hiver

Détesté d'ordinaire
que le corbeau lui même
est beau les matins de neige!

Je reviendrais à l'occasion sur le principe de Haiku, j'ai un recueil de Bashô, justement.
Mais voilà, j'aime bien ces anthologies, qui se lisent vite, sans autre prétention que de faire connaître des auteurs. En tout cas, c'est gagné, il va falloir que je me procure l'éloge de l'ombre de Tanizaki, même si c'est un auteur auquel je n'accroche pas toujours, je pense que celui-là devrait me plaire, et Cinq amoureuses.

Je suis juste surprise qu'aucun texte ne mentionne l'étonnant sanctuaire Fushimi Inari. Je ne suis pas mystique, je ne crois pas aux dieux ni aux esprits, mais à la limité pourquoi pas aux forces telluriques. Il y a 2 endroits en tout cas au monde qui m'ont vraiment donné l'impression de les ressentir, ou en tout cas, qu'un paix intense s'en dégage, une sensation de faire un tout avec la nature. Et les deux sont à Kyoto: le sanctuaire Fushimi Inari donc, en tout cas, une fois qu'on a dépassé les endroits où la foule reste, et qu'on prend un peu les sentiers de traverse.

Et la promenade entre les vallées de Kurama et Kibune, un endroit où je suis allée seule, et j'ai bien fait. Je suis restée en arrêt pendant une bonne demie heure dans une véritable forêt de racines entremêlées. Après tout, il y a peut être bien par là des kami parmi les arbres!
J'ai vu d'autres beaux endroits mais ce sont vraiment ceux où je pourrais retourner 25 fois, si j'allais 25 fois à Kyoto.

mercredi 4 novembre 2015

Inu yasha tomes 1 à 3 - Takahashi Rumiko

Et c'est ce dimanche que finit officiellement le challenge Halloween, il me fallait donc encore une petit histoire de monstres non?

Et ça fait longtemps que  je voulais aborder celui -là.. De Madame Takahashi, je connaissais en fait surtout ses deux séries fantastiques et délirantes: Urusei Yatsura, dont j'avais déjà parlé ici et Ranma 1/2. Il y a aussi "Maison Ikkoku", mais comme ça a l'air d'être plutôt axé humour et bons sentiments, c'est moins mon domaine. Vraiment moins.
Il faut dire aussi qu'elle s'est spécialisé en séries très longues, Urusei compte 34 tomes, Ranma 38 et cet Inu Yasha .. 56! 56 tomes. Je vous le dis de suite, je n'irais pas jusqu'au bout, même si j'ai bien aimé ces 3 premiers tomes, je sens que ça va très vite partir en cacahuètes, c'est TOUJOURS le cas sur les longues séries.

Et autre constatation, contrairement aux deux autres séries que j'ai pu survoler, celle -ci est d'emblée plus sombre et violente. Même si l'humour en reste une des notions-clefs, il y a beaucoup de monstres très agressifs qui vont passer le héros, pourtant une démon grognon, pour un type sympa.

Tout commence par un prologue: à la période Sengoku, Kikyô, une prêtresse est mortellement blessée par un démon nommé Inu Yasha ( en fait son nom signifie simple " chien démon"). En fait, Inu Yasha est un Hanyô, un demi démon - on l'apprend par la suite, son père était un puissant démon, sa mère, une mortelle - qui convoite une perle que détient la prêtresse, la perle de Shinkon, un artefact magique qui lui permettrait de devenir un démon à part entière.
Mais il est scellé par Kikyô d'une flèche magique,littéralement punaisé contre un  arbre, et y restera, dans une sorte de coma, tant que la flèche reste en place. Avant de mourir Kikyô réclame à sa petite soeur Kaede que la perle qui attire les démons soit détruite sur son bûcher funéraire, pour qu'aucun démon ne vienne plus attaquer son village. FIN.
Noooon.

Tokyô 1996: La jeune Kagome 15 ans, plutôt bonne élève se prépare à entrer au lycée. Les choses vont évidemment tourner au vinaigre. Kagome vit dans le sanctuaire que tient sa famille, et partant à la recherche de son chat, tombe dans un puits surnommé " le dévoreur d'os" (miam), la légende veut que le puits soit l'endroit où on jetait les démons et autres entités malfaisantes pour les empêcher de se régénérer.
Ou plutôt elle est entraînée dans le puits par un monstre doté d'un torse de femme, de 3 paires de bras et d'un corps de mille-pattes - beurk-, qui lui réclame la perle de Shinkon, qu'elle n'a bien sûr pas sur elle, elle ne sait même pas ce que c'est.
C'est en échappant une première fois au monstre qu'elle rencontre Kaede, devenue vieille dame, et comprend que le puits est un passage entre le monde contemporain et le passé.
Mais le monstre lui en veut toujours: Kagome est la réincarnation de feue Kikyô - en moins sérieuse et un peu plus bête- la perle a été brûlée avec le corps de Kikyô et se trouve intégrée au corps de Kagome. Que le monstre récupère d'un coup de dents. La seule solution pour éviter la catastrophe est de libérer Inu Yasha de son sort...le temps de buter le vilain yokai.

Mais comme Inu veut aussi la perle, Kaede trouve un moyen de le limiter: un collier magique qui le restreindra quand Kagome prononcera un mot précis. Que choisit elle contre le démon chien? " Couché!"

Suite à plusieurs vols cependant la perle est détruite en de nombreux morceaux éparpillés, sachant qu' un simple petit morceau peut suffire à donner une force colossale à un monstre même mineur.
Pas le choix, Inu Yasha a la force nécessaire pour les récupérer, mais ne les voit pas, Kagome a le don de les localiser mais n'est qu'une humaine, les deux se détestent mais vont devoir collaborer, tout en faisant d'incessants va-et-vient entre les époques pour qu'elle puisse essayer tant bien que mal de passer ses examens et de garder une vie de lycéenne normale.

L'humour y est plus discret que dans les  autres oeuvres de l'auteur, un peu moins axé sur les gags en fait. C'est plutôt des notes absurdes: le grand-père de Kagome qui sort des excuses toujours plus énorme pour justifier les absences scolaires de Kagome, allant jusqu'à faire croire qu'elle a un lumbago, le diabète, la goutte... - du coup ses camarades ne cessent de lui offrir des trucs du genre vitamines, sandales orthopédiques, etc.. -
Ou le fait que l'acolyte du démon chien soit .. un démon puce.
Ou du fait que Kagome  fonce assez facilement dans le tas ( que fait elle lorsqu'elle trouve ce qui ressemble à un humain doté d'oreilles pointues cloué par une flèche à un arbre?.. m'enfin, c'est évident, s'approcher pour palper les oreilles et vérifier si ce sont des vraies)

Mais pour l'instant même, si c'est plutôt sympa, ces trois tomes manquent d'un élément important: des personnages récurrents autres que les deux héros, la famille de Kagome et Kaede. Pour l'instant on est dans le schéma habituel du manga de baston :1 ennemi = un chapitre ou quelques chapitres, on lui pète la tronche et on passe au suivant.
J'ai bien aimé cependant  la femme démon hyper glauque qui manipule les cheveux des morts. Et je pense qu'on reverra Sashomaru, le demi frère d'Inu - oui il en faudra quand même bien quelques uns pour faire avancer l'intrigue qui ne peut quand même pas se concentrer juste sur " récupérer un à un des morceaux de perle", ça fait un peu trop quête pipeau de magical girl.

Sympa, mais à petites doses, le manque de liant pour le moment m'ennuie un peu. Il ne m'a pas plus convaincue que ça, malgré le côté un peu saignant. Je lui donnerai la possibilité quand même de faire ses preuves en lisant à l'occasion encore 2 ou 3 tomes, mais si ça reste dans le même schéma, ça va vite me lasser, puisque je trouve qu'au bout de 3 tomes l'histoire piétine.  Punaise .. 56 tomes! Il y a intérêt à ce que ça se mette à avancer au delà de la simple quête.

Sinon, je dois quand même préciser que c'est un manga qui bénéficierait vraiment d'un dépoussiérage au niveau de la traduction: fautes de frappe, fautes de conjugaison, syntaxe pas toujours compréhensible, bulles mélangées...
Il n'a pas été traduit du japonais au français, mais du japonais à l'anglais et de l'anglais au français. Ca se faisait beaucoup il y a 15 ans ( il est paru en 2002 en France), ça continue à se faire, mais avec plus de soin.  Là c'est évident au niveau des onomatopées qui sont souvent restées telles quelles, en katakana d'un côté avec la traduction anglophone à côté.

Mais il y a encore 20 ans, 15 ans ou même 10 ans en arrière, je pourrais citer une foule d'exemples -Saint Seiya, Angel Sanctuary - le manga ( comme les comics, la SF, le policier, le fantastique.. ) était considéré comme de la sous-littérature destinée au mieux à des gamins au pire à des ados attardés. Donc des gens peu regardants sur la qualité de traduction, on s'en fiche si ça ne veut pas dire grand chose, ils ne feront pas la différence, ils achèteront de toute façon.*
Mais depuis le manga est devenu un vrai marché! Et on s'est rendu compte que les lecteurs avaient grandi et étaient devenus exigeants sur la qualité, non seulement de traduction, mais aussi d'impression. D'où des rééditions - plus chères - avec traductions revues pour corriger les boulettes ou les choses qui ne voulaient rien dire.

C'est un problème récurrent lorsqu'on se trouve en face d'une de ces éditions un peu datées: l'évident je-m'en-foutisme à plusieurs niveau. Heureusement, ça s'est largement arrangé

* petite digression: Dans " c'est dans la poche", Jacques Sadoul raconte comment, aux débuts des éditions de poche en France, l'essentiel était de faire traduire le plus vite possible, et que certains éditeurs avaient recours à des traducteurs très peu scrupuleux, payés à la vitesse, qui n'hésitaient pas à supprimer des pages pour rendre leur manuscrit en moins d'une semaine. Ca s'est vu le jour où la traductrice la plus rapide a rendu un roman policier où l'assassin était un personnage qui n'apparaissait pas du tout dans tout le texte, et pour cause: se disant qu'il n'était pas important, elle avait zappé toutes ses apparitions, et n'était pas revenue sur son texte une fois arrivée au bout. Et personne n'avait relu avant d'envoyer sous presse. Parce que " on s'en fiche, c'est du roman policier qu'on lit dans le train, les lecteurs ne s'en rendront même pas compte".