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samedi 26 avril 2014

Urusei Yatsura tome 1 - Takahashi Rumiko

J'ai finalement décidé de déplacer le challenge "un manga par mois" ici ce sera plus logique et ça m'éitera dorénavant de faire des sujets en double
Donc, Avril, c'est le mois du poisson . De la blague pouet-pouet. Donc un manga d'humour s'imposait ce mois-ci. Et j'en ai finalement peu dans ma réserve, donc j'ai décidé de ressortir un manga vintage de la fin des années 70, Urusei Yatsura ( connu apparemment en France pour son adaptation en dessin animé sous le titre Lamu, du nom d'un des personnages principaux, bien que je ne l'aie jamais vue je dois dire). Par contre la mangaka est une célébrité dans son pays.
J'ai donc ressorti le tome 1 de cette série complètement barrée, enfin, tome un de l'édition française, qui correspond à 2 tomes en version originale, 325 pages de délire total.

Qu'on juge:

l'anti héros, Ataru, est poursuivi par une déveine incroyable: non seulement il est né sous une très mauvaise étoile, le jour de sa naissance ayant vu se succéder une salve ahurissante de mauvais présages, mais lorsque on le découvre pour la première fois, il vient de se disputer avec sa petite amie Shinobu et de se retrouver flanqué à l'eau par Cherry, un moine exorciste de type " sans-gêne et pique assiette" qui a cru qu'il allait se suicider.. et a misérablement raté son sauvetage. Pour couronner le tout, il découvre en rentrant chez lui que les extraterrestres ont débarqué. Chez lui. Et pas par accident. Choisi par ordinateur parmi tous les terriens. Si c'est pas ce qu'on appelle un mauvais Karma.
Pour faire simple le chef extraterrestre lui propose un marché: affronter l'un des leurs dans une sorte de partie de chat perché. S'il gagne et arrive à l'attraper sous 10 jours, les envahisseurs partiront.
Sauf que l'extraterrestre en question est une fille. Une pin-up dotée de cornes,nommée Lamu, qui se balade sans cesse en bikini et bottes tigrées. Ce qui pose problème car Ataru est un dragueur invétéré, et Shinobu plus que jalouse. Mais bon, c'est pour la bonne cause, Shinobu promet à Ataru de l'épouser s'il gagne. Or évidemment, il y a quiproquo: lorsqu'il arrive enfin à attrapper Lamu, elle croit que c'est elle qu'il veut épouser. Et s'incruste donc à domicile chez celui qu'elle considère comme son fiancé.
A partir de là..
En fait chaque chapitre est une nouvelle mésaventure pour Ataru, aux prises, par la faute de sa nonchanlance ou par la faute des parasites, ses camarades de lycée, ses parents, Lamu ou Cherry en général, avec une créature issue du folklore japonais: les extraterrestres ont la dégaine d'oni ( les ogres du folklores nippon: souvent rouges, cornus et vétus de peau de tigre), on y croise "la dame des neiges" ( Yuki -onna, la personnification de l'hiver), un démon renard ( kitsune) accro à l'alcool, les 7 divinités du bonheur ( shichi fukujin), aux dégaines de Yakuza qui organisent une bataille de tama-ire ( un jeu avec des balles et un panier, aussi sérieux si on réglait un conflit à la balle au prisonniers, en gros), des kappa dans une parodie du conte très connu au Japon " Urashima tarô"

Bon après on accroche ou pas, disons que c'est le genre de chose qu'il faut lire au compte goutte pour ne pas se lasser, les structures des chapitres sont assez répétitives ( LA guigne fond sur Ataru, sous la forme d'un monstre traditionnel> il s'en sort de manière ridicule > tout le monde se défoule sur lui), mais, à petites doses, certains gags sont vraiment hilarants. Plus du côté des personnages secondaires d'ailleurs: Cherry le moine envahissant. Ou Rei, l'ex- petit ami de Lamu, venu tenter de la convaincre de revenir sur sa planète: chacune de ses apparitions est un gros moment de rigolade: un type aux allures de play-boy vêtu d'une espèce de pyjama tigré, qui souffre d'un petit problème d'identité: des qu'il a faim ou qu'il s'énerve, il se transforme en énorme bovin tigré irrésistiblement attiré par tout ce qui se mange. Bon à l'état normal, ce n'est guère mieux, vu qu'il doit connaître une seule phrase en langage terrien. Un bonne source de gags celui aussi.
Et les références au folklore sont  bien marrantes dans ce tome un ( je ne saurais pas dire comment ça évolue par la suite, vu que je n'ai pas le tome 2 sous la main, je sais qu'il y en a une trentaine en tout, mais je crains que ce genre d'humour s'épuise assez vite en fait)

Enfin, c'est vraiment le genre de titre à ressortir le jour où on a juste envie d'un truc marrant sans prise de tête.

vendredi 25 avril 2014

A faire au Japon - les onsen, quelques adresses

Où aller se baigner

- près de Kamakura:

Le premier que j'ai testé, en 2007 est un de ceux que j'ai préférés: pas immense, mais avec un bassin intérieur de température acceptable ( ALJ choississait celui là, car il n'était pas trop chaud justement), un bassin extérieur à même température, un sauna, un bassin extérieur plus chaud, et un bassin extérieur froid.

Noborigumo onsen, (lien en japonais) à Yokosuka, ouvert de 9:00 à 23:00, entrée à 500 Y + 300Y pour la mini serviette. Je vois sur leur site qu'il y a aussi des tas de services, massages, coiffure, restauration etc.. mais ça n'est pas trop ce que je recherche. Il y a un train qui va à Yokosuka depuis la gare de Tôkyô, la Jr line Yokosuka. Elle passe aussi par Kamakura, on avait fini à l'onsen après la visite de Kamakura en fait.

- Sur Tôkyô même:
2 bains testés l'an dernier.
  • Oedo onsen monogatari,  (lien en anglais) à Odaiba. ouverte de 11h00 du matin à 9h00 le lendemain matin! presque 2000Y l'entrée, car c'est plutôt un parc aquatique, qui reconstitue l'ambiance d'un quartier commerçant de la période Edo. Tout ce que je disais avant sur les gros onsen est valable ici, car c'est un lieu touristique.

Donc,  casiers à chaussures, prêt de yukata pour se déplacer dans le complexe, casiers à clef à décor " Hokusai", bains avec températures bien visibles, promenade extérieure dans un jardin ( avec un pédiluve rempli de cailloux de diverses tailles, on marche dessus et ça fait un mal de sa race ça détend les pieds. On essaye de de sourire -non-non-pas-mal-aux-pieds, et finalement on entend des "aïe ! itai! aouch!" dans toutes les langues." On peut tester la pédicure avec les petits poissons ( pour quelqu'un de normalement constitué, ça ne fait pas mal, sauf que ces ù*$^*$ de poiscailles adorent grignoter les plaques de psoriasis, et ça c'est méga désagréable).
en vedette, mes pieds!

et les bains bien sur, avec températures inscrites en gros. Quand j'y suis allée, côté femmes, seuls les bains intérieurs étaient ouverts, misère!
voilà ce que ça donne avec les yukata, dommage on ne peut pas les garder

Après il y a la galerie commerciale, avec restaurants ( quand on vient à plusieurs c'est pratique: chacun peu choisir le repas qu'il souhaite, les tables sont au milieu, on s'y retrouve avec les amis même s'ils mangent tout autre chose que vous). Pas besoin d'emmener de la monnaie, on vous donne à l'entrée un bracelet magnétique ( à laisser au casier le temps de la baignade), sur lequel sont enregistrées les différentes prestations payantes ( repas, massage, pédicure..) il n'y a plus qu'à payer à la sortie. Bien sûr il faut surveiller, c'est FAIT pour vous inciter à dépenser plus.
soupe de nouilles froides et katsudon au curry, je n'ai pas pu finir. Quand je dis qu'on peut y manger, on peut vraiment y manger, ce ne sont pas seulement des petits sandwiches

De mon avis: j'ai trouvé ça pratique, sympa, mais à faire juste une fois/ il y a trop de monde à mon sens, je n'aime pas spécialement le côté parc d'attraction, sortie familiale, etc.. Pour un premier essai, ça peut être pas mal, surtout si on y va seul, il y a beaucoup d'autres européens, ça peut rassurer de ne pas se retrouver absolument seul(e) au milieu des gens du coin. Mais il y a des explications en anglais, les employés parlent à peu près anglais, donc c'est peut être plus facile de s'en sortir pour une première approche.

Mais c'est vraiment le lieu touristique, marrant, mais pas authentique du tout.


 L'an dernier il y avait une espèce d'opération autour d'un manga de sport, donc un peu partout dans le décor des personnages du manga en taille humaine, un chat sur un toit.. et des vidéos à mourir de rire de l'adaptation en comédie musicale du manga en question ( le genre pourtant pas réaliste du tout, à côté Olive et Tom, c'est pépère)
Avec un authentique mont Fuji en carton :D
oui ça à l'air énorme comme ça, c'est tout léger: de la glace pilée (ici parfums mangue et Thé vert/ haricots rouge), ça se mange tout seul et ça n'est pas très sucré.
Bon, voilà, pas authentique, mais j'ai pu prendre des photos dans la partie centre co, car bien sûr, dans tous les onsen, les photos sont interdites côté bains.
  • Spa Laqua (lien en anglais) ( quartier Tokyo Dome): un spa au 6° étage d'un building, le bâtiment est facile à trouver en sortant de la gare Marunouchi: un grand 8 sort de la façade. Par contre l'entrée du spa est moins évidente à trouver, il faut contourner le parc d'attraction .
Là on trouve à peu près les mêmes facilités qu'a Oedo ( moins les restaurants), bains intérieurs extérieurs, massages.. plus saunas ( dont le fameux sauna à 90°C) et douches de toutes sortes. Par contre, c'est encore peu counnu des touristes étrangers on dirait: en y allant vers 21h00 avec une copine, on était... 2 européennes, pas plus. Ca a moyennement étonné les gens ( en sortant on a vu 1 autre occidental sortir de chez les hommes). Là par contre, personne ne parle anglais. Mais du coup, j'ai largement préféré, car il n'y avait pas ce côté parc d'attractions.
entrée à 2634Y ( paye ta précision.. au yen près), incluant les serviettes, le yukata..

- A Kyôto: il n' y a pas grand chose dans le coin, j'ai quand même fait trempette au Funaoka onsen (lien en anglais) en 2012 ( pas le temps d'aller à Kurama). On peut voir des images sur le lien. C'est ouvert de 15h à 1h00, pour 350Y à l'époque. On s'est un peu perdues en y allant, on est arrivées tard,  c'était blindé de monde et du coup, c'était moins agréable: c'est vraiment un coin un peu loin des lieux touristiques, avec des habituées qui nous ont regardées d'un air assez méfiant, disons que sans vraiment être indésirables on sentait que les gens se demandaient ce qu'on foutait là.
funaoka onsen

- A Shikoku, préfecture Ehime:

les amateurs reconnaîtrons le batiment qui a inspiré les bains publics dans  "le voyage de Chihiro"
il faut tenter le dogo-onsen  (site en anglais ) de Matsuyama: c'est le plus ancien du japon encore en activité. Là, il faut penser à prendre son savon. il y a tout un tas de tarifs différents ( avec thé , sans thé, salon privatif, etc..). Le bain en lui même n'est pas très cher .. ni très grand, c'est un onsen à l'ancienne, avec un seul bassin. Par contre comme le lieu est très couru, on ne peut y reste qu'une heure, dégustation du thé compris, et c'est dommage.
J'ai aussi eu l'occasion de faire trempette à l'onsen du kokumin ( auberge d'état) Furuiwaya (lien en anglais), dans la même région.Un endroit isolé dans la montagne, c'est une auberge pour les pèlerins sur le chemin des 88 temples de Shikoku, pas loin du temple n°45. Par contre le bain n'est accessibles qu'aux clients de l'auberge ( assez particulière: pas du tout de douche, c'est onsen ou rien. Chambres avec futons, etc.. j'en reparlerais à l'occasion) Pareil pour l'année d'avant, où nous étions hébergés directement dans le temple n°6.
Un bain assez petit, mais vraiment typique cette fois: l'eau était assez foncée car très minérale, et ça vous requinque en un rien de temps après la rando!
Ca j'adore, mais vraiment beaucoup plus que le complexe d'attractions!
De mémoire j'en avais fait un autre du même type, pas loin du mont Nokogiri, mai je ne retrouve plus du tout l'adresse. L'eau était presque couleur caramel avec une forte odeur de soufre, un tout petit onsen, il n'y avait que notre petit groupe de touriste (4 ou 5 nanas, en gros!)

8 onsen à mon actif, donc.. et tous différents. A mon avis les gros complexes ont a réserver aux sorties à plusieurs, les petits onsen sont plus appréciables en petits comités.
En tout cas,  je sais que s'il y a un onsen pas loin de là où je serai au prochain voyage, c'est obligé, il faut que j'y aille.

A faire au Japon - Les onsen, comment s'y prendre

A faire n'importe où au Japon, car il y en a à peu près partout dans l'archipel. Chez nous en France, quand on dit thermalisme, on pense automatiquement "cure, rhumatismes, brûlures, allergies..", et problèmes de santé ( et je sais de quoi je parle avec bientôt une 3° cure thermale aux eaux soufrées pour causes de sinusites récalcitrantes). Bref, des soins prescrits par le médecin, assez lourds et contraignants, l'inverse de la thalasso ou du Spa.

L'onsen Japonais est aussi un bain thermal ( vu le nombre de volcans qu'il y a là bas), mais dans une état d'esprit assez différents: il s'agit plus d'entretenir sa santé que de l'améliorer, on y va pour se détendre, pour le plaisir d'une sortie entre amis... un peu comme le Hammam en Turquie, ou les thermes romains.

Là, c'est libre d'accès, pas besoin d'une prescription pour y aller.. et c'est à ne pas louper. C'est bien simple, j'ai testé lors de mon premier voyage, et j'ai recommencé, et je recommencerai encore.

Alors première précision, qui a son importance pour les timides: pas de maillot! ce n'est pas une piscine...
Désolée, tout au long de cet article , je vais parler direct et avec des détails qui pourront passer pour sscabreux, mais autant y aller franco: l'Onsen c'est à poil.
Voilà.

Allez, hop, tous à poil!
Alors rassurez-vous, dans l'immense majorité des cas, ils sont quand même non-mixtes, les hommes d'un côté, les femmes de l'autre. Ca n'a pas toujours été comme ça, avant  l'ouverture sur l'occident, ils étaient souvent mixtes. Quand aux singes, c'est seulement dans le nord du pays, peu de chance d'en avoir un qui s'incruste en pleine ville!
MAIS
chose à ne pas oublier: on n'est pas ici dans un contexte de culture judéo-chrétien qui fait de la nudité un truc pervers à combattre. On n'y va pas non plus pour s'exhiber non plus.Non, c'est juste comme ça: on ne s'habille pas pour aller faire trempette, et personne n'y va pour reluquer les autres ( ça c'est juste un ressort comique de mangas).

Donc comment on procède?

- la plupart du temps, dans les grands onsen, il y aura une première salle munie de casiers à clefs, pour déposer ses chaussures, avant même d'aller acheter le ticket d'entrée.
 - avec le ticket, on vous remet un peignoir, des pantoufles pour se déplacer dans l'enceinte des bains, et une petite serviette.
- munis de tout ça, il faut ensuite se diriger vers les panneaux 男  pour les hommes et    pour les femmes.
- là on trouve la salle de déshabillage. j'ai bien dit la salle, et pas les cabines. Comme de toutes façons dans moins de 10 minutes, on barbotera toutes ensembles, pourquoi se compliquer la vie.

un exemple de brochure trouvé en ligne, avec infos en anglais: Evidemment,  il y a les règles valables partout: ne pas courir, ne pas chahuter, penser à fermer les robinets, ne pas asperger les autres, ne pas manger dans les bassins (!)
- Donc étant une , à partir de là, je vous parle de mon expérience, je me doute que chez les hommes, c'est à peu près pareil. ca peut surprendre la première fois, mais j'avais été prévenue. Et je peux vous dire, que , même timide et complexée à l'époque par ma taille absolument pas mannequin, ça m'a pris environ juste 5 secondes pour faire " ouais, bon, on s'en fout en fait", alors qu'une mamie maigrichonne et toute ridée se mettait à poil à côté de moi sans aucun souci. Et puis une fois dans l'eau jusqu'au cou, on oublie vite qu'on est en train de discuter à quelqu'un d'autre qui est elle aussi nue comme un ver.
Pour ce premier essai, on était en groupe de 5 françaises, ça aide à passer le cap. Et on a été littéralement assaillies de questions par les mamies, qui étaient très contentes de voir des occidentales s'intéresser à une tradition du pays. Heureusement que l'une de nous avait un bon niveau en Japonais!

- après le déshabillage, vient le moment le plus ridicule du monde: le lavage ( comme à la piscine, on prend la douche avant de passer au bassin commun). En général ce sont des postes le long du mur, avec pommes de douche, shampooings, savon. Dans certains cas ( Celui de Matsuyama, le savon n'est pas fourni, mieux vaut vérifier avant. Mais dans ce cas il y avait malgré tout un distributeur de savon, donc moyennant une petite piécette de 100Y, il est possible de remédier à l'oubli. Et si on y va entre amis on peut toujours faire shampooing ou gel douche commun.)
Les douches sont placées très bas, la raison est simple, on se douche assis sur un petit tabouret, c'est bien pratique pour se savonner les pieds! parfois il y a un seau pour se rincer à grande eau. La petite serviette ne sert pas à se sécher, elle est trop minuscule, mais  faire mousser le savon et à se frotter comme avec un gant de crin. Une fois rincée, on la garde avec soi, classiquement sur la tête, ou pour tenir les cheveux, ou sur le bord du bassin. Il ne faut pas la faire tremper dans l'eau.

La raison de la douche est double: d'une part ne pas trimballer sa poussière personnelle jusque dans le bassin commun, mais aussi se préparer à entrer dans l'eau. Mieux vaut donc prendre une douche chaude.
car
- l'eau des bassins est facilement à plus de 40°C. Dans un très grand onsen il peut y en avoir plusieurs, avec les températures écrites en chiffres arabes, donc, pas de panique. Mieux vaut aller du moins chaud au plus chaud)
- souvent il y a un bain froid (euh, normal en fait), qui pour le coup, après le bain à 48°C peut paraitre glacial. Je finis toujours par celui là ( quitte à n 'y mettre que les jambes pour les frileux), pour la circulation. Attention aux gens sensible, le passage soudain du chaud au froid peut causer des vertiges ( dureste, c'est le même principe que dans le grand nord: se rouler dans la neige après le sauna!)
- dans certains Onsen, mais pas tous, on peut trouver des bains extérieurs: ça c'est le top, et beaucoup plus respirable que les bains intérieurs: la tête à l'air frais, le corps dans l'eau chaude, on peut supporter plus longtemps. Parfois aussi, il y a des saunas, mais ça n'est pas pour moi ( je supporte la chaleur acceptable humide des hammams mais pas la chaleur beaucoup plus haute, et sèche des saunas. Dans un des derniers onsen que j'ai faits, il y avait un sauna à 60°C, j'y suis entrée et ressortie moins de 10 secondes après. je n'ai même pas tenté le sauna à 90°C!).
- et une fois fini le parcours retour aux casiers pour se sécher. D'où l'intérêt de penser à amener: une grande serviette, et des sous vêtements propres( ça serait dommage de remettre culottes et chaussettes sales après ça!)

- Les questions qu'on peut se poser, nous les filles ( désolée les gars): en fait sur le forum ALJ, il y avait un sujet sur les onsen, mais les hommes ont vite fait dériver le truc vers des considérations débiles du genre " est-ce que ça fait pas un peu "fofolles" d'être tous nus entre hommes?". Je note que les femmes ne se posaient pas la question de savoir si ça faisait lesbiennes, mais des choses beaucoup plus pratiques. j'ai pris l'habitude d'y répondre en message privé sur le forum, mais je vais lister ici ce qu'on m'a demandé jusque là
  • Les cheveux: si on a les cheveux longs, il vaut mieux emporter une pince pour bien les relever. Souvent il y aura des sèches cheveux à la sortie, mais on est en 100V, ils ne sont pas très puissants, une petite serviette supplémentaire est une bonne idée. Attention parfois les sèches cheveux marchent à pièces, prévoir de la monnaie (pièces de 100Y)
  • J'ai mes ragnagnas, est-ce que je peux y aller? avec un tampon, ça devrait le faire, mais ça ne sera pas très agréable. Parce qu'évidemment, dans ces cas là, la chaleur n'est pas très recommandée. Donc le mieux c'est soit de décaler la sortie onsen la semaine suivante, soit de prévoir le coup et de se débrouiller avec sa pilule pour éviter d'être embêtée par dame nature pendant le voyage ( moi je fais ça)
  • Je suis enceinte: Au premier voyage, on avait une femme enceinte avec nous, pas de beaucoup, ça ne se voyait pas. et elle n'a pas eu de problèmes .Mais là évidemment, c'est aussi un coup de poker: soit on supporte la chaleur, mais il vaut mieux y aller mollo quand même avec les chocs thermiques (éviter les bains les plus chauds, et ne tremper que les pieds dans le bain froid) soit si c'est trop avancé, renoncer. Je ne sais pas comment font les japonaises, mais honnêtement, j'y suis allée 6 fois dans des onsen différents et je n'y ai jamais vu de femmes enceintes. Ca ne doit pas être bien agréable je le crains.
  • et les poils?  Grosso modo, comme ailleurs. Evidemment je n'ai pas passé mon temps à regarder les autres, don.. mais comme je n'aime pas exposer des jambes de Yéti, je dirais qu'éviter les chaussettes en poils et la moquette sous les bras. De ce que j'ai pu comprendre, à part d'être la petit soeur du susdit yéti, vus pouvez garder votre maillot ( non, pas celui en tissu!) Ce n'est pas trop dans l'habitude du coin de s'épiler le maillot, et puis ça serait mal poli de vous zyeuter à cet endroit précis, donc, on peut éviter cette étape.
  • J'ai une maladie de peau... évidemment, si c'est contagieux, mieux vaut éviter! En fait c'était mon principal souci ( psoriasis, j'ai déjà été refoulée à la piscine en France pour mes vilains genoux, et pourtant je n'en ai pas beaucoup.. de plaques, hein, j'ai 2 genoux, sinon!) . Mais là non plus, personne ne m'a fait de remarques, si certaines ont trouvé que  c'était dégueu, en tout cas elles l'ont gardé pour elle. Après, l'eau en elle même étant soufrée, ça ne peut être que bénéfique.
  • les varices internes/ externes: voir paragraphes sur les femmes enceintes. L'eau trop chaude n'est pas une bonne idée.
C'est à peu près tout ce qui me vient à l'idée pour le moment, si vous avez des questions en particulier, n'hésitez pas à les poser en commentaires

En tout cas après une bonne journée de marche, ça fait un bien fou. Peut être même que ça changera votre regard sur la nudité (ça a été le cas pour moi)  En tout cas, au Japon. En Europe, je craindrais plus un regard scrutateur "ho t'as vu comme elle est mal foutue?". Là, j'ai eu droit à des regards curieux, parfois un peu craintifs ou un peu hostiles ( tous les occidentaux sont par défaut considérés comme américains, en général des que les gens repèrent que vous êtes français l'ambiance se détend) dans un onsen vraiment peu fréquenté  par les touristes.

Dernières choses à savoir:
Beaucoup d'onsen n'acceptent pas les tatouages (histoire d'éviter de devenir un repaire de yakuzas, je suppose. On conseille de cacher les petits par un sparadrap, ou chercher dans un guide quels qont les onsen qui accepent les gens tatoués. Il n'y en a pas beaucoup!

Mieux vaut y aller en pleine journée , il y aura moins foule. Vers 19h00, c'est bondé de gens qui sortent du travail. En pleine journée, il y aura plus de place, souvent il n'y aura que des retraitées, et finalement, elles ont été plus cool et moins suspicieuses envers nous que les plus jeunes. A chaque fois, c'est elles qui sont venues vers nous, avec 3 mots d'anglais et des "sugoi! sugoi!" Et ça c'est génial.

allez, hop, je vais enchaîner avec un billet avec quelques adresses précises.

dimanche 6 avril 2014

Métaphysique des tubes - Amélie nothomb

Un livre que je viens de lire pour un challenge belge sur mon autre blog, mais dont je parle aussi ici, car il se passe au Japon, à Kobe exactement, et fait référence à de nombreux aspects de la culture nippone ( même si le Koinobori n'est jamais appelé par son nom alors qu'elle mentionne d'autres mots en japonais dans le texte). Bienvenue au Japon vu par une belge.
des koinobori


Que je vous explique.. Amélie Nothomb, ça n'a jamais été mon fort. a un moment, je sortais avec un gars qui en était absolument fan et m'avait offert plusieurs de ses livres, en espérant peut être que le nombre me convaincrait.. De mémoire, j'avais plutôt apprécié " brillant comme une casserole", un recueil de nouvelles, mais je ne me souviens plus maintenant de quoi que ce soit, c'est déjà mauvais signe. "Attentat", l'histoire d'un type moche qui devient faire-valoir dans une agence de mannequins pour que sa laideur fasse ressortir la beauté des filles, mouais, l'idée était originale, mais je n'avais vraiment pas accroché au style. Quand à " cosmétique de l'ennemi" je m'étais vraiment demandé où elle voulait en venir, j'ai juste le souvenir d'une lecture longue et ennuyeuse avec un personnage qui se dit janséniste et qui casse les pieds à un autre, dans un aéroport, ou une gare, pendant que l'autre se bouche les oreilles. Il y a une seule expression pour exprimer ce que j'ai ressenti et c'est " portenawak!". 3 essais, 2 ratages et demi, j'ai jeté l'éponge.

Cette semaine, il y avait une opération de collecte pour "bibliothèques sans frontières" chez moi il me restait encore cette Métaphysique jamais lu. J'ai hésité à l'ajouter à mon paquet à donner, et puis.. ben c'est le mois belge, alors je vais lui donner une chance, une ultime chance.

......

et le résultat est
......
Portenawak! Là aussi, le livre est court, et c'est une chance, mais même là j'ai rarement trouvé que 150 pages pouvaient être aussi longues.
Déjà, on commence avec des considérations sur Dieu, sa nature de tubes. Puis on comprend que le "dieu " de l'histoire est un enfant, qui vient de naitre et qui comme tous les enfants, ne fait que manger et dormir. La différence c'est que celui-ci, surnommé "la Plante" par ses parents, ne fait vraiment rien d'autre: il ne braille pas, ne bouge pas, ne tente pas de se lever.. et ça dure ainsi jusqu'à l'âge de 2 ans. La plante n'est qu'un tube digestif. Bizarremment les parents s'en inquiètent un peu, mais pas franchement plus que ça. enfin, je ne sais aps, j'aurais quelqu'un dans ma famille d'aussi inerte, je le ferai quand même examiner sous toutes les coutures jusqu'à ce qu'on trouve ce qui cloche. Mais là, non : "votre enfant est un légume" .. ha bon, très bien, les deux aînés sont remuants ce n'est pas plus mal.
Puis "la plante" se réveille, et devient l'inverse : une chose braillarde et intraitable, insupportable pendant 6 mois, jusqu'à ce qu'une grand-mère trouve le remède miracle: du chocolat ( oui, je le souligne car c'est le seul passage à peu près sympathique de l'histoire, je suis aussi adepte de la chocolatothérapie en cas de rogne!).
S'ensuit une description minutieuse de la vie de "la plante", devenue vivante, qui philosophe dans sa tête: il s'agit des souvenirs d'enfance d'Amélie, petite belge née et élevée au Japon, exactement comme Amélie l'auteur, qui prétend se souvenir de tout, raconter SON histoire, tout en disant que la vraisemblance n'a pas d'importance. Et en effet, il faut vraiment mettre le bon sens au placard arriver à accepter qu'entre février et Avril de la même année, Amélie qui n'a jamais dit un mot choisisse soigneusement dans sa tête les premiers mots qu'elle va dire, puis parle couramment japonais et français, qu'elle apprenne à marcher , à nager, à jouer à la toupie et encore d'autres choses.. en 2 mois. Honnêtement, je me fous totalement de savoir si une histoire est vraie ou pas ou en partie, je m'en fiche totalement, du moment qu'elle est crédible. Or là, ça ne l'est pas.

J'ai trouvé: en fait Amélie doit être un des gamins du "village des damnés", je ne vois que ça. D'ailleurs sa photo de couverture le confirme! Trêve de plaisanteries, si ça passe a peu près bien dans une récit de SF, ça devient carrément ridicule dans une " autobiographie" même très romancée. Non, parce qu'entre temps on a droit aux monologues intérieurs métaphysiques d'Amélie, 2 ans et demi, qui se prend pour dieu, puis pour Jésus, puis pour une déesse, qui nous explique pourquoi elle déteste les carpes qu'elle trouve moches. La 4° de couverture nous parle d'un récit incisif lucide et drôle,  je le trouve pour ma part creux, autosuffisant et ridicule. Alors oui, je sais je vais avoir droit à des "haaa mais t'as rien compris, c'est génial en fait". Ben non, voilà mon ressenti. Et pourtant j'ai quand même trouvé ce récit ultra nombriliste légèrement plus intéressant qu'Attentat ou Cosmétique, parce que ça se passe au Japon  et qu'il y a quelques mots japonais, que ça fait référence à des endroits que j'ai vus, donc au moins sur ces passages j'ai pu entrer dans l'histoire. En fait, ça devient à peu près intéressant quand elle arrête enfin de se regarder dans le miroir pour parler des autres, car la petite Amélie a finalement une relation très proche avec sa soeur aînée, alors qu'elle a du mal à s'entendre avec son frère, et une relation très mignonne avec la domestique japonaise ( on est quand même dans une famille riche, le père est consul), qu'elle a pris en affection. Alors pourquoi faut-il qu'elle casse ces passages agréables par des considérations gonflées de vanité et d'orgueil? Est-ce qu'elle cherche réellement à se faire passer pour une espèce de monstre? C' aurait pu être intéressant, si ça avait été fait avec plus de subtilité, là c'est juste très pénible.

Au tout début du roman, elle se décrit comme un tube, au travers lequel tout passe, sans lui créer la moindre réaction, la moindre émotion ou le moindre plaisir. Et c'est exactement comme ça que j'ai ressenti le livre: pas difficile à lire, mais creux au point que demain, la semaine prochaine ou le mois prochain, il ne m'en restera rien.
Donc malgré l'ambiance japonaise, désolée Amélie, j'en resterait là, je n'aime vraiment ni ton style, ni tes procédés narratifs, tu ira donc rejoindre la prochaine collecte, peut-être que quelqu'un d'autre saura apprécier, si j'en crois les commentaires ici et là, il y a un gros noyau dur de fans, mais pour moi, dorénavant je passerai mon tour.

Un autre passage qui m'a paru bizarre et que je mentionne seulement ici: la dispute des deux servantes japonaises dans la cuisine: l'une est jeune, tranquille et bienveillante, issue de la société populaire, l'autre a la cinquantaine, vient d'une grande famille déchue et déteste tous les occidentaux en bloc. Et les deux la jeune et la vieille, la pauvre et la riche se disputent vertement dans la cuisine de leur employeur, de manière peu crédible en fait, car la jeune répond " insolemment" ( ou au moins ce qu'on pourrait considérer comme insolent envers une aînée de meilleure famille qu'elle surtout en 1970). Il y a là quelque chose qui ne colle pas.
Ca me fait penser à quelqu'un que je connais, qui vit et travaille au Japon depuis des années et qui se réfère à Amélie Nothomb toujours sous le terme " la mytho", en référence à sa peinture du monde du travail dans Stupeur et Tremblement ( je suis obligée de lui faire confiance, je ne l'ai pas lu, et je n'en ai pas envie), qu'il trouve complètement erronée et peu crédible, taillée de manière à correspondre aux clichés des occidentaux.

mardi 1 avril 2014

ôke no monshô t 2 - Hosokawa Chieko

et tout de suite, le pourquoi du comment de la déception..

Visiblement l'auteur s'est souvenue qu'elle devait faire un manga pour fifille, et que peut être, les momies animées de mauvaise intentions, les peintures qui prennent vie et les sacrifices humains, c'était un poil too much pour le lectorat visé par l'éditeur?
oui, le rose partout était un mauvais présage

Et donc voilà, nous avions laissé notre blonde héroïne en fâcheuse posture, emmenée par la vindicative reine Isis 3000 ans en arrière. Et elle ne va pas faire mentir la réputation que les mauvaises langues attribuent aux blondes, car elle va vraiment faire connerie sur connerie, c'est même miraculeux qu'elle reste en vie. Jugez -vous même:

A peine arrivée dans l'Egypte antique, elle est découverte inanimée au bord du Nil par Séti, un jeune esclave du chantier de construction royale et sa mère Séphora ( alors là oui, petite précision, souvenez-vous: on est dans les seventies, époque où l'idée était largement répandue que les pyramides avaient été construites par des esclaves sans nombre que l'on tuait à la tâche, et non par des ouvriers ultra-spécialisés triés sur le volet...). Deux esclaves donc qui, bien que la prenant pour une dingue lorsqu'elle jure arriver du XX° siècle, décident de la cacher des gardes royaux qui auraient tôt fait de la repérer avec ses cheveux blonds, et de la grimer en esclave.
et c'est d'autant plus rageant avec ce genre d'effort de décor
Première boulette: sitôt sur le chantier ( de la tombe qu'elle a justement aidé à excaver) Carol la fana d'histoire qui voit l'occasion de faire de l'archéologie en direct perd toute prudence, pose plein de questions,  tente de réformer le statut des esclaves et attire l'attention du général Minue, qui repérant une mèche blonde, garde l'information pour lui, ça peut toujours servir.
Evidemment, elle fonce dans le tas, espérant entrer en contact avec Isis en espérant qu'elle la renvoie au XX° siècle ( Carol, sérieux, cette femme veut ta mort, et uniquement ça!). Mais Isis ne sort jamais du palais, hormis aux grandes occasions, et justement, c'est bientôt le couronnement du nouveau pharaon Memphis. Idée lumineuse de Carol, attendre ce jour là,  se mettre au premier rang, et gueuler bien fort "Isis,houhou, je suis là". Excellent, maintenant elle sait que tu te planques chez les esclaves, elle va venir te faire buter et tes protecteurs avec...
Mais évidemment, elle est repérée aussi par le pharaon. 17 ans. Des hormones en ébullition. Qui n'a jamais vue une blonde de sa vie. Réaction immédiate: fifiiiiiiiille! attraper fifiiiiiille! Non, tu m'auras pas! haa je te tiens, je vais te faire mettre sous clef! Pas grave, je m'enfuis. Zut! je suis repérée.

Et à partir de ce moment là, ce passage va se reproduire tellement souvent que, je vous jure que c'est vrai, j'ai lu mon manga avec CA comme bande son à chaque fois qu'un personnage essaye de fuir ou qu'un autre le poursuit
essayons:
la tronche du pharaon sur la vignette du haut + la musique. Ca colle à mort!
Car oui, à partir de ce moment, il n'aura de cesse que de l'attraper et en faire son esclave personnelle, au grand dam d'Isis qui voit sa manigance se retourner contre elle: elle qui se voyait déjà reine, en épousant son frère à la bonne vieille mode égyptienne doit d'une part écarter les prétendantes du célibataire le plus en vue de tout l'orient, mais aussi composer avec la nouvelle tocade du frangin. Et au passage remettre à sa place le sympathique général Potdecolle qui la convoite, elle, en dépit des conventions sociales.

Et quelque part je plains Isis, parce que son frère est vraiment un gamin capricieux, un casse-burette autoritaire dont les sautes d'humeur se soldent le plus souvent par la mort de quelqu'un. Mais Carol est courageuse, et résiste.
Ok, veut résister.
Ok, cède devant l'argument " j'ai mis en prison le type qui t'a aidé, alors tu obéis bien sagement à mes caprices sinon je le fais exécuter".
Mais là coup de théâtre et tentative d'assassinat: le pharaon est mordu par un cobra. Or, on apprend incidemment que Carol, depuis le tome1, a toujours sur elle un contre poison depuis qu'elle a failli y rester de la même manière. Hoo, comme c'est commode, n'écoutant que son bon coeur, elle sauve la vie à celui qui la brutalise depuis des mois, menace de la tuer à chaque instant et dont elle n'a d'autre espoir que de rester l'esclave toute sa vie, qui pourrait d'ailleurs être assez proche s'il met sesmenaces à execution.
Mais mais! espèce de ... de...blonde!!!! Laisse le crever, c'est un emmerdeur, un obsédé et un violent.
Sérieusement, le pharaon stalker me fait mourir de rire: "houhou frangine, regarde ce que j'ai ramené, mon nouvel animal de compagnie". Je ne peux pas prendre ce personnage, supposé être flippant,  au sérieux, impossible!

Donc elle sauve son tortionnaire qui nous fait un bon gros fantasme de l'infirmière: je la veux, je suis le roi, je me fous des convenances, je la veux, trépigne, rage, bave, tempête.
Donc la sorcière envoie le chasseur enlever blanche-neige pour la tuer.
Ah non c'est pas du tout ça, Isis envoie le fabricant de momies enlever Carol pour la buter et en faire un saucisson sec.
Mais le pharaon, n'écoutant que sa maniaquerie, part la sauver.

Comment dire. C'était tellement du gros n'importe quoi, que j'ai bien ri en fait. Les quelques passages de trouille prometteurs du tome 1 on fait place à des dodécaèdres amoureux (oui le triangle est insuffisant à ce niveau), car bien sûr, une blonde est une denrée rare à l'époque et à cet endroit, et tout ce qui porte un pagne se met à convoiter Carol , tel des loups de Tex Avery devant une rouquine ( pour diverses raisons d'ailleurs: le pharaon, parce que  fifiiiiiiiiille!, Séti parce que "tu as sauvé ma mère de la mort, je te suivrais jusqu'au bout du monde", Le général Minue, parce que finalement, elle est moins snob que la reine, le prêtre Kapta parce qu'il collectionne les objets dorés et que ses cheveux feraient bien dans sa collection... sisi..)

Mais c'est tellement outré, tellement exagéré que ça en devient très très drôle: le roi caractériel, la soeur jalouse, l'héroïne irrésistible, le prètre vénal, le second rôle sympa qui ne sert pas à grand chose...
Après avoir bien ri sur la kitscherie du scénario, il y a un détail graphiquement qui m'ennuie énormément: le réemploi de personnages.
Le pharaon est le portrait craché du grand frère -un peu trop ambigu d'ailleurs! - de Carol, Séti ressemble comme 2 gouttes d'eau à Jimmy, l'amoureux transi de Carol à l'époque contemporaine...alors soit c'est pure flemme, et bof bof.
Soit c'est voulu, mais alors là, je vois arriver le truc de la réincarnation avec des sabots tellement XXL que je ne vois pas comment on pourrait tenir 57 nom de dieux de tomes avec ça.
Soit on va avoir droit, au bout de trouzaines de milliers de fuites et d'enlèvements à " hoo tout ça n'était qu'un rêve, c'est pour ça qu'ils avaient la tête de mes proches" et rhaaaaaaaaaa!

Enfin, il faut aussi que je dise du mal de l'équipe qui a fait la traduction. Cette fois il y a une référence très claire à la légende d'Isis, épouse d'Osiris son frère. Très très directe. Mais depuis le début l'équipe continue à écrire: Ashisu, Osirisu, Anubisu, Menfuisu, et même Tebe, capitale de l'Egypte antique. Juste: non! La mangaka a transcrit les noms comme elle a pu en katakanas, d'après la prononciation anglophone qui fait d'Isis " Aïzis". Et l'équipe à gardé la transcription approximative en revenant des kanas à l'anglais. Sérieux, est-ce que c'était un effort surhumain d'aller juste vérifier l'orthographe d'Isis ou Memphis ( d'autant que c'est un site américain, je suis sure qu'ils ont déjà entendu parler de Memphis Tennessee, quand même!), avant d'éditer? Même quand on est amateur, faut bien se dire que l'auteur n'a pas sorti tout ça de son imagination. Même le peuple Hittite ( hitaïte en anglais donc) devient Hitato.  Minute, je vais mourir, ressusciter,  et je reviens!

Ceci dit, j'avais gueulé tout pareil en France, pour une traduction officielle - ce qui est pire- d'une référence au Léthé, qui était devenue " rété le fleuve des enfers" dans  Angel Sanctuary, première mouture.

Enfin voilà, on finit ce tome avec Carol revenue par miracle à son époque lorsqu'un petit bout du sceau magique se décolle, elle retrouve sa famille, ouf, tout est bien qui finit bien, on en restera là, hein...à part si vraiment j'ai envie de me refaire à un moment ou un autre une lecture à la Benny Hill, mais je pense que je trouverais autre chose à lire. C'est quand même rageant, un potentiel pareil, et le voir partir en cacahouète en seulement deux tomes. En même temps, un manga qui arrive à être relou au bout de 2 tomes, ça doit être une sorte de record, je me demande s'il y a vraiment des lecteurs qui le suivent réellement avec passion depuis le début.

ôke no monshô t. 1 - Hosokawa Chieko

Voilà un manga que j'ai voulu tenter, l'ayant trouvé à lire en ligne, en traduction anglaise. Par curiosité,tant son parti pris de départ me paraissait à la fois promettre du grand n'importe quoi barré, mais aussi, pourquoi pas une bonne surprise.
et c'est ce que j'ai espéré à la lecture du premier tome, pas mal mené, un peu angoissant, avec une héroïne malmenée, ça laissait présager du bon.. au moins je l'espérais, sur quelques tomes, tout en étant persuadée que ça allait finir par tourner au nawak pénible, vu qu'il y a actuellement 57 tomes au Japon , et que plus il y a de tomes, plus il y a de chances que ça se ramasse un jour ou l'autre. Et la série n'est d'ailleurs pas finie.

Donc, ôke no monshô, l'emblème royal, qu'est-ce que c'est?
Un shôjo, vaguement historique, qui nous raconte les (més)aventures de Carol Reed, une lycéenne américaine passionnée d'archéologie, scolarisée au Caire, car son père, richissime entrepreneur, finance une campagne de fouilles en Egypte. Carol est têtue comme une mule, emportée, pétulante, et plutôt sympathique, même si ses 16 ans lui font souvent commettre des bourdes et des imprudences. Peut-être un poil agaçante par moment lorsqu'elle se comporte en gamine gâtée, mais bon, pas le genre de personnage dont on va souhaiter à chaque page qu'il lui arrive le pire.

Carol..notre enthousiaste héroïne

 Elle me fait penser à Véra de scoubidou, avec ses cheveux courts  et ses lunettes - dans le tome 1 en tout cas, elle change de graphisme par la suite on dirait- et ça c'est un bon point.
 Sa vie va soudain  basculer lorsque les fouilles de son père révèlent la tombe en parfait état d'un pharaon totalement inconnu nommé Memphis ( oui bon, je sais, c'est une ville, mais apparemment tout le monde s'en fiche), mort à 18 ans, trois millénaires plus tôt, probablement assassiné. La momie est ramenée en ville pour être examinée.
Mais hélas, Carol est aussi maladroite qu'enthousiaste et a tôt fait de casser une tablette en argile qui n'est autre qu'un sceau magique qui retient prisonnière une autre momie, bien cachée dans la tombe, que personne n'a vue, la soeur du pharaon, qui revenue à la vie n'a de cesse que de retrouver ceux qui ont dérangé leur repos éternel et enlevé le petit frère.
le réveil de la momie
Et Isis ( Aishizu en kanas, mais visiblement personne de l'équipe de traduction n'a fait le rapport avec la légende d'Isis et Osiris), de momie desséchée revient vraiment à la vie, reprend son apparence de femme vivante, accompagnée d'un chien noir nommé Anubis, et part chercher son frère dans le Caire de 1976.

Perdue dans ce monde moderne, elle tombe sur Carol, qui propose de l'héberger (ouah! la gaffe XXL), le temps de mener ses recherches. Isis qui est plus fine que Carol comprend très vite que son père est le commanditaire des fouilles, et décide alors aussi simplement que ça d'éliminer toute la famille. Alors que Carol commence à faire des rêves très angoissants, où les peintures murales prennent vie pour l'entraîner dans le passé, où on l'accuse de terrorisme et de tentative d'assassinat sur la personne du pharaon, où Isis lui apparaît en reine cruelle adepte des sacrifices humains ( alerte scénario: euh, ça c'est plutôt en Amérique centrale, les amis!),

oui alors ça c'est du shôjo,

 Isis version XX° siècle élimine peu à peu le reste de la famille: D'abord le père, qu'elle fait mordre par un cobra, puis c'est au tour de Carol, qui survit de justesse à la même tentative d'assassinat (attendez, un shôjo, où l'héroïne voit victime de sacrifice humain puis manque mourir empoisonnée dès le tome 1?!). Et enfin Ryan, frère ainé de Carol qui échappe de justesse à une tentative de meurtre ( grand frère qui ressemble de manière suspecte à Isis et Memphis, ça sent le rebondissement d'ici). Jusqu'à ce en désespoir de cause, le sceau ayant été réparé, Isis doive repartir dans le passé, en emportant avec elle un "souvenir", qui est autre que Carol.
Ta-dam! fin du tome 1 ( et j'ai simplifié): Notre héroïne se voit donc, après avoir failli être assassinée, offrir un allez (simple?) pour l'Egypte ancienne, en compagnie d'une femme  cruelle et sournoise qui veut sa peau.

Alors après, oui, c'est un tome 1, au niveau graphisme, ça pêche un peu, d'autant que c'est du manga vintage, donc avec un style très années 70 ( genre la Rose de Versailles si vous connaissez), mais moi, j'aime bien, les dessins entièrement à la main, qui ne dégoulinent pas de trames dans tous les sens, finalement ça passe pas mal avec moi. Et cerise sur le gâteau, les pages couleurs à l'aquarelle une fois imprimées en gris, ben ça donne toujours un résultat plus agréable à l'oeil que les colorisations numériques dans les mêmes circonstances. Et Isis, n'est pas la méchante type juste pour être méchante: sa situation est assez triste dans le fond: perdue à une époque qui n'est pas la sienne, aveuglée par sa vengeance et réellement désespérée de la disparition de son frère, son seul parent au monde. Ajoutons à tout ça quelques moments de trouille plutôt surprenants dans un shôjo, ça fait plaisir à voir.

Pour le lire (en ligne et en anglais jusqu'au tome 11 en suivi), c'est ici

Bon jusque là ça allait plutôt bien: ambiance fantastique, voyages dans le temps, quelques scènes un peu flippantes, Mais hélas arrive le tome 2.. et les choses se gâtent déjà..d'où la programmation de ce billet pour le 1° avril d'ailleurs, parce que je pense vraiment que c'est le manga type à lire au Xème degré.