Commencé en mars 2017, au moment où je changeais de travail, je l'avais mis en attente, au fil des divers challenges, et je me suis enfin décidée à lire les quelques 30 pages manquantes pour ce nouveau mois japonais.
Du même auteur,je n'avais pas gardé un souvenir impérissable de Seins et Oeufs, qui a pourtant eu un succès tel que j'avais eu du mal à l'emprunter à la médiathèque, tant il était demandé.
J'ai voulu donner une nouvelle chance à Kawakami Mieko et.. force est de constater qu'une fois de plus, je suis passée totalement à côté. Je lui redonnerais peut-être à nouveau sa chance si l'occasion se présente ( je suis tenace et en général, si les 2 premières lectures sont un demi- échec, je vais jusqu'à la troisième pour être sûre. bon, ça ne sera pas dur, seuls 3 titres sont traduits en français actuellement).
Mais comme pour l'oeuvre précédente, les personnages sont si peu caractérisés qu'on peut difficilement s'y attacher.
La narratrice et.. on ne va pas dire héroïne, mais personnage principal, est une femme de 35 ans, Irié Fuyuko. Son travail de correctrice d'abord en maison d'édition puis indépendante ne l'intéresse pas, ne l'ennuie pas non plus.en fait et c'est bien le problème: RIEN ne l'ennuie ni ne l'intéresse. Elle se laisse vivre: des milliers de livres lui passent sous la main mais elle ne lit pas. Elle n'aime pas spécialement la musique, ou le cinéma, ou quoi que ce soit. Elle n'a aucune vie sociale, et refuse les sorties entre collègues, non parce qu'elle aurait quelque chose d'autre à faire mais parce que rien au monde de l'intéresse. Elle se met dans son coin, ce qui fait que les autres la mettent aussi de côté, jusqu'au harcèlement. Mais même là, sa seule réaction est de passer indépendante , histoire d'avoir encore moins de raisons de sortir de chez elle. Comment voulez-vous prendre parti pour un personnage pareil? Et même lorsqu'elle sombre dans l'alcoolisme à force de n'avoir aucun centre d'intérêt, difficile de la cerner, tant elle fait ça comme elle aurait aussi bien pu décider de tricoter pour s'occuper les mains par exemple.
Et donc cet incolore personnage va pourtant laisser 2 personnes se rapprocher d'elle. Enfin, si on peut dire: elle va plus ou moins développer une sorte d'amitié avec Hijiri, une des personnes qui lui amène du travail, et Monsieur Mitsutsuka, un professeur de physique chimie rencontré par hasard, en oubliant assez souvent que sympathiser avec quelqu'un est une chose, mais entretenir une relation implique quand même un minimum d'effort. effort qu'elle est incapable de faire sans le coup de pouce de l'alcool, et donc, elle ne s'aventure hors de chez elle que lorsqu'elle est passablement ivre.
Ca à l'air ennuyeux et.. hé bien, ça l'est. Pour moi en tout cas.
L'action n'avance jamais puisque soit Fuyuko reste chez elle à picoler, soit elle essaye de communiquer mais n'y arrive pas parce qu'elle n'a pas les idées claires. A se demander comment les autres arrivent à ne pas la planter là comme un radis devant tant d'inertie.
Dommage, parce que comme Seins et Oeufs, par moments, il y a quelques idées intéressantes, mais pas très bien menées ou exploitées. Celle de quelqu'un trop introverti qui sombre involontairement dans l'alcool pour se donner du courage est un bon départ, mais il faut quand même la faire évoluer, pas rester sans cesse à ce point A sans aller plus loin.
Il y avait aussi une idée intéressante: la seule chose qui.. on ne va pas dire intéresse, mais fasse sortir Fuyuko de son inertie, ce sont les lumières: celle qu'elle sort voir la nuit, une fois par an, le soir de son anniversaire, et qui scintillent aux fenêtres. Ce qui fait qu'elle va avoir un vague sujet de conversation avec un professeur de physique. Pour elle , les lumières sont un plaisir visuel, pour lui, c'est surtout un champ d'étude, les ondes, les photons tout ça...Ils ont un sujet d'intérêt commun, mais visiblement, pas sous le même angle d'approche.
Le traumatisme subi aussi lorsqu'elle avait 14/15 ans aurait été intéressant, mais.. non. Victime d'une agression sexuelle, mais elle n'est pas vraiment ni choquée, ni en colère, ni révoltée, ni quoi que ce soit. a peine si elle a conscience d'être une victime. On dirait que tout ça lui passe complètement au dessus, comme tout le reste.
Elle était déjà renfermée sur elle-même auparavant, a n'arrange pas les choses, mais ça n'est pas non plus l'élément déclencheur qui pour justifier ce blocage.
Hijiri est plus intéressante ( une femme forte, à qui Fuyuko aimerait ressembler, qui aime les difficultés parce qu'elle aime relever des défis) mais... peu exploitée.
Et, du coup, la toute fin ou Fuyuko et Hijiri semblent être enfin devenues vraiment bonnes copines fait presque tâche,tant elle n'a pas été suffisamment amenée pendant.. tout le reste. Il y a un trou de 2 ans entre le récit et sa conclusion, entre l'immobilisme et enfin un changement de situation.. et c'est pile ce qu'on aurait voulu savoir, comment Fuyuko a enfin réussi à surmonter ses réticences, qui est éludé.
Et c'est encore plus déconcertant de trouver des qualités à quelque chose de si.. platounet par ailleurs. De ce que j'ai vu sur les blogs,soit on adore, soit on déteste, et bien même pas dans mon cas. Je l'ai fini juste parce qu'il ne me restait que quelques pages à lire, mais sans y trouver beaucoup de plaisir. Je ne peux même pas parler de déception, vu que je n'avais pas énormément d'attente sur ce livre.
2° lecture du même auteur, et 2°fois que je lui reproche les mêmes choses, ça s'annonce mal, je sens qu'elle n'est tout simplement pas pour moi. Alors que le courant est passé de suite avec Yoshimoto Banana par exemple. Dommage.
5 avril: thématique spéciale "plume féminine". |
Effectivement, tu persistes...j'avoue que 2 livres me suffisent....il y a tant a lire...donc je ne courrais pas pour lire cette auteur sauf si elle me tombe dans la main....
RépondreSupprimerLà c'était un peu le cas, de mémoire, je l'ai trouvée pour très peu cher (99 cts ou quelque chose comme ça) lors d'une promo de livres numériques. Je ne regrette pas de ne pas l'avoir pris en version papier, ça m'évite d'avoir à aller le déposer au point de livre-échange, et vu la modicité de la somme, je regrette moins.
SupprimerDonc je ne lui redonnerai sa chance QUE si je trouve le 3° gratuitement dans une médiathèque, par exemple.
oui de quoi moins regretter et faire une critique plus calme...;)
SupprimerJ'avoue que ça attise quand même ma curiosité. Je viens de le chercher sur le catalogue en ligne de la médiathèque et ils ne l'ont pas donc peu de chance qu'il croise mon chemin prochainement.
RépondreSupprimerJe suis curieuse mais je ne précipiterai pas pour autant... J'essayerai peut-être seins et oeufs, à voir.
RépondreSupprimerJe l'ai dans ma PAL depuis le salon du livre de Paris de l'an dernier. En fait ton billet me donne plutôt envie de le lire car tu m'intrigues. En général j'aime bien ces faux héros a priori tellement inintéressants, je me dis que je vais trouver une ambiance, me plaire à la lecture de passages subtils, ou peut-être avoir des surprises... je ne sais pas si on peut parler de romans contemplatifs dans ces cas mais dès que ça a trait à la nature humaine, je peux me laisser embarquer. Voyons si la sauce prend cette fois-ci ! Et je note l'autre titre improbable, je ne le connaissais pas malgré son succès :)
RépondreSupprimerSi tu l'as, je te conseille en effet de te faire ta propre idée. Mais, voilà, e n'ai simplement pas d'atomes crochus avec Kawakami. Comme je n'en ai pas non plus avec Murakami ( Haruki)) que beaucoup de gens adorent
SupprimerDans les deux cas, que ce soit celui-ci ou Seins et oeufs, ils sont assez court, comme souvent les romans japonais.
Après, j'ai souvent du mal avec les romans à la première personne. Soit ça passe vraiment, soit ça bloque vraiment. Tout dépend de la "personnalité" du héros et narrateur. Manque de chance, on est là dans le 2° cas. Jai surtout eu envie de botter les fesses de Fuyuko pour qu'elle arrête de picoler et d'avoir des réactions irrationnelles. Alors être exclusivement projetée dans sa tête ne m'a pas trop plu :D
L'héroïne est en pleine dépression suite aux événements qu'elle a apparemment vécu. Un livre trop sombre pour moi en ce moment. Bon week end :-)
RépondreSupprimerEn fait, je ne l'ai pas vraiment ressenti comme une dépression, puisqu'elle était déjà apathique et renfermée avant, mais oui en effet, il y a des thèmes sombres, à commencer par l'alcoolisme. Mieux vaut en effet renoncer dans ce cas là ( j'avais laissé tomber un polar assez violent à un moment de ma vie, ma grand-mère était en soins palliatifs alors que j'étais en pleine lecture et je n'avais vraiment pas envie de meurtres sordides. Je ne le reprendrai jamais pour cette raison, d'ailleurs,ça m'a fait un effet chien de Pavlov et un rejet absolu de ce livre là- voire de cet auteur, donc oui tu as raison mieux vaut éviter)
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