Un passage à la bibliothèque, et il était là, c'est l'occasion où jamais.
Nous avons donc un josei, mettant en scène des relations familiales complexes, sur plusieurs générations.
D'abord il y a Marie, la mère, et Yukiko, sa fille trentenaire, qui habitent ensemble. Elles s'adorent, mais communiquent peu, ou plutôt, communiquent énormément en se chamaillant sans cesse.
il est édité en français par Sakka, mais je n'ai pas trouvé d'illu' en français.. |
Yukiko est une fille assez peu sympathique au premier abord, dotée d'un visage " au regard mauvais" comme elle le dit elle-même, un peu souillon et assez flemmarde. Marie est un électron libre qui n'en fait qu'à sa tête, et ce d'autant qu'elle vient de se remettre d'un cancer. Ce qui a été le déclic ( ou plutôt l'excuse) pour proclamer " la vie est courte, à partir de maintenant, je fais ce que je veux".. à quoi Yukiko rétorque immédiatement, " c'est déjà ce que tu as toujours fait".
Et donc Marie, veuve depuis des années, qui a élevé Yukiko seule depuis ses 12 ans, l'informe donc, de but en blanc, qu'elle vient de se remarier, sans en parler à personne, et surtout pas à sa fille. Yukiko prend assez mal la chose, d'autant que son nouveau beau-père, Ken, est plus jeune qu'elle, emménage directement avec elles, a un passé d'hôte dans une club pour femmes mûres ( autant dire, un gigolo professionnel), métier qu'il a abandonné pour se reconvertir comme acteur de série télé historiques.
C'en est trop pour Yukiko,qui évidemment pense que sa mère est juste en train de se faire plumer. ( ce qui n'est pas le cas, le nouveau "mari de Marie" est contre toute attente, un type bien, qui a juste un penchant pour les femmes plus âgées que lui, et des goût commun avec elle)
Mais Yukiko qui se sent e trop, quitte la maison familiale pour habiter avec son petit ami... qui devient son mari aussi, au fil des chapitres. Ce qui ne les empêche pas de squatter régulièrement chez Marie et Ken.autour de ce noyau qui refait le monde à table gravitent d'autres personnages:
Sayako, copine de Yukiko, jolie femme, douce, avenante.. mais incapable d'aimer réellement qui que ce soit. Au grand dam de sa tante qui s'entête à vouloir lui arranger des mariages, avec des prétendants aussi divers que possible, mais qu'elle trouve toujours une raison pour écarter.
Son grand-père qu'elle adorait, lui ayant appris dès son enfance qu'il ne faut jamais faire de discrimination envers autrui, elle a poussé la logique jusqu'au bout, en estimant qu'aimer quelqu'un en particulier, c'est faire une discrimination envers tous les autres. Aimer quelqu'un en particulier, c'est être injuste envers tout les autres.
Pourtant les signes étaient clairs, Yuko était toujours blessée, elle évoquait le caractère insupportable de son père capable de se mettre en colère parce qu'elle " respirait trop fort"..mais ses copines n'ont rien vu, ou ont préféré ne rien voir, ne pas lui demander ( on ne se mêle pas des affaires d'autrui, au Japon, fut-ce un cas avéré de maltraitance)
Et pour boucler la boucle, il y a encore la mère de Marie, avec qui elle a es relations encore plus tendues qu'avec sa fille. La raison est simple: Sa mère ne lui a jamais fait de compliment, a passé au contraire son temps à se moquer d'elle toute son enfance, à critiquer ses dents en avant ( alors que Marie a toujours été jolie: résultat, elle n'a jamais cru les gens qui le lui disaient, puisque sa propre mère - plutôt moche depuis toujours- soutenait le contraire, et lui en garde une rancune tenace). On apprend pourquoi, cependant, cet état de fait est le choix délibéré de la mamie, un choix contestable, mais qui lui paraissait être le meilleur possible.
Un josei plutôt sympa, sur les relations familiales et humaines en général, plutôt complexes.qui insiste sur le fait que les actions qui paraissent difficilement défendables partent parfois d'un bon sentiment, mais peuvent empoisonner la vie de quelqu'un durablement, par manque de communication, par volonté de ne pas mal faire, par généralisation d'un concept...
Plutôt sympa, joliment esquissé.. mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable. J'ai l'impression, si réussi soit-il, qu'il m'aurait plus plu il y a quelques années. Depuis, des mangas, livres, films estampillés " tranches de vie", menant une réflexion sur la communication ( en particulier le récent Senses, qui développe bien le sujet" connait-on vraiment ses proches"), il yen a une quantité qui se sont frayé un chemin jusqu'à l'occident, et le sujet parait réchauffé, ou en tout cas, peu original.
Dommage.
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