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mercredi 6 août 2025

Le pays des cerisiers ( manga) - Kôno Fumiyo

 6 aout 1945. Il y a précisément 80 ans, se produisait l'un des pires drames de l'histoire récente ( enfin, on peu considérer toute la seconde guerre mondiale comme un cataclysme mondial, composé d'une multitude de drames).

Une date précise qui a marqué les mémoire, tout comme 3 jours plus tard, le bombardement de Nagasaki.
Mais la tragédie est aussi dans la suite de ces bombardements. Car ceux qui ont survécu aux bombardements n'ont pas été sortis d'affaire.

la couverture est jolie, en aquarelle aux couleurs vives.
Vous n'êtes pas prêts pour le contenu.
Ha et si le personnage central marche pieds nus en tenant ses chaussures à la main, c'est parce qu'elle vit dans la misère et ne veut pas abimer sa seule paire de chaussure en marchant des kilomètres aller et retour dans la poussière pour aller au travail.
Et la misère n'est même pas l'élément le plus tragique de l'histoire



Et dans ce court manga, on suit 3 générations d'une même famille:
Années 50, à Hiroshima, Minami, âgée de 23 ans, rescapée de la bombe, vit dans la misère avec sa mère, seule autre survivante de sa famille ( avec son petit frère qui était à Tokyo chez ses oncle et tante au moment des bombardements et y est bien évidemment resté ). Son père et une de ses soeurs sont morts dans l'explosion, sa soeur aînée est morte quelques semaines plus tard d'un syndrome d'irradiation aigu. Minami a bien du mal à s'en remettre psychologiquement et finit tant bien que mal par accepter l'affection d'un de ses collègues de travail.. sans savoir qu'elle est mourante. En effet, faute d'argent, elle consomme au quotidien des plantes qui poussent près de chez elle, ce qui l'empoisonne a petit feu. Mais c'est ça ou mourir de faim. Et... c'est donc rapidement que sa santé décline, au moment où elle commençait a accepter d'avoir le droit de vivre, d'avoir le droit d'être encore là.

Deuxième récit, celui de Nanami, années 80, puis 2000, à Tokyo. Sa grand mère est de santé fragile, sa mère est morte d'un cancer quand elle était jeune et son père, Asahi, semble avoir des soucis psychologiques.  Ce que Nanami et son frère Nagio ne savent pas vraiment, c'est que leur père est en fait le petit frère de Minami. Et que sa grand mère est précisément la vieille dame qui avait survécu.
En filant le train a son père pour découvrir quelle lubi l'amène a aller à Hiroshima, c'est l'histoire de sa famille qu'elle découvre: Elle et son frère son ni-sei la " deuxième génération". Il y a eu les irradiés, leurs descendants ét    nt la "première génération"  comme sa mère - mais pas son père qui était à Tokyo et a toujours caché son origine pour éviter l'ostracisme dont a été victime sa femme rencontrée à Hiroshima lorsqu'il y est revenu prendre soin de sa mère.

Et l'ostracisme continue:Devenu adulte Nagio qui a une liaison sentimentale avec une de leurs anciennes camarade d'enfance, se voit sommé par les parents de la femme en question ( alors qu'ils sont adultes et responsables) de rompre toutes relation pour le bien être de leur fille, au cas où ils auraient des enfants, on ne peut pas lui laisser prendre le risque de fréquenter un ni-sei, il a de l'asthme qui est peut être du ou pas au fait d'être descendant d'une irradiée, mais au cas où etc...

et donc, oui, c'est autant le sort des victimes directes de la bombe le jour même ou dans les années qui ont suivi ( Minami), des hibakusha ( attentiosn images de grands brûlés : " les irradiés" terme courant mais assez méprisant pour parler d'eux) comme la mère de Nanami, et des ni-sei ( pas plus respectueux) comme Nanami et Nagio, bouc émissaires d'une société pour qui ceux qui sortent du lot que ce soit pour leurs caractéristiques personelles ( j'en parlais pour le manga sur l'homosexualité en mai dernier) ou même supposées. Les Ni-sei n'ont parfois jamais mis un pied à Hiroshima, mais leur moindre pépin de santé est supposé résulter de l'irradiation subie par un de leur parent ou grand parent.. et ils en font socialement les frais, victime d'un ostracisme pour avoir été victimes directes ou indirectes ( c'est vraiment un des points les plus indéfendables de la société japonaise. Le même genre d'ostracicme a d'ailleurs touché dans les années 1930 jusqu'à 1970 les victimes de la maladie de Minamata, empoisonnement aux métaux lourds collectif des habitants d'un village de pêcheurs par les rejets d'une usine de chimie. Les victimes demandant un dédommagement ont été publiquement présentées par les autorités comme des parasites voulant vivre aux crochets de l'état. Je vous l'accorde il n'y a pas que le Japon, ça n'a guerre été mieux pour les victimes de la catastrophe de Bhopal, en 1984 en Inde)

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