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dimanche 9 avril 2017

Bokashi, le compost japonais

Hop,  totalement imprévu, parce que j'en ai un peu parlé aujourd'hui justement sur Facebook. Attention, il va être question de... poubelles.

Depuis l'an dernier, et mon déménagement, j'ai une assez grande terrasse en étage, et évidemment, il était impensable pour moi de ne pas y mettre quelques plantes potagères.. et des fraisiers en pot. Autant dire que je débute dans le jardinage et je n'ai pas spécialement la main verte. Mais j'ai peut être des lecteurs fans de jardinage qui vont être intéressés, s'ils ne connaissent pas déjà.

D'autre part, j'habite dans un endroit très chaud en été, et c'est en général ce moment là que choisissent - à dessein - les éboueurs pour se mettre en grève. Et ne pas pouvoir sortir les poubelles pendant 3 semaines en juillet.. voilà, vous voyez le problème.

J'ai donc cherché une combine pour faire du compost, tout en habitant en centre ville, et j'ai trouvé, tout simplement en grande surface, une solution japonaise, le bokashi ( matière organique fermentée, en japonais)

Contrairement au compost à l'air libre, où il s'agit d'empiler en tas les déchets verts et les laisser moisir  ( impossible en ville évidemment), cette fois, c'est un compostage anaérobie, soit, sans apport d'oxygène .

Concrètement, on entasse les déchets dans un seau, soit simple, soit fait exprès muni en bas d'un robinet ... vous allez comprendre plus loin pourquoi. Et hop, couches par couches, et on alterne avec quelques cuillères d'un activateur bien spécifique, à base de son de riz ensemencé de levures (le but du jeu étant d'apporter dès le départ, les "bons" champignons et les "bonnes" levures et bactéries). Et, différence importante avec le compost aérobie, il ne produit pas de chaleur. Pas de risque pour le seau en plastique, ou ce qui se trouverait à proximité.
On tasse et on ferme jusqu'à la prochaine fournée d'épluchures.
Enfin, pas seulement d'épluchures, l'autre différence majeure avec le compost extérieur: on peut tout y mettre ( peau de poulet, arêtes de poisson, déchets animaux...). Par choix personnel, je ne le fais pas, mon compost reste donc 100% végétal.

Et du  fait d'être enfermées, désolée de le dire comme ça, mais les épluchures " marinent" car il s'agit d'un compost par fermentation. Oui, comme de la bière, de la choucroute ou du kimchi.
Donc au passage, pas d'invasion d'insectes ou d'asticots. Et quand on ouvre le seau, l'odeur est un peu piquante, mais pas immonde. Quand le seau est fermé en revanche, rien. C'est un compost qui, paraît-il, peut être fait en cuisine. Mais vu la taille de ma cuisine,le mien est dehors, bien fermé.

Et on revient au robinet dont je parlais plus tôt, car c'est la subtilité de la chose: le compost se tasse sur une grille et, en fermentant, produit un liquide qui sent la levure concentrée. Donc le robinet sert à vidanger, et il suffit de rajouter le liquide de compostage, dilué à 1% à l'eau d'arrosage, car il est très acide.
Par la suite, une fois que le compost lui même est fait, il faudra le mélanger à la terre et le laisser reposer un peu, car il est aussi trop acide pour être utilisé pur. Mais je n'en suis pas là, il va en fait bientôt me falloir un second seau pour continuer à empiler, le temps que le premier se finisse.

Mais est-ce que ça marche?

Oui, oui et re-oui.

la preuve par l'image!
Testé et approuvé par mes fraisiers, je les ai arrosés une fois avec le mélange d'eau et de jus de compost en mars, et une fois en avril. Voilà le résultat ( hum, celui de droite a moins de fleurs mais seulement parce qu'il est plus tardif. Mais ma mère n'a pas encore arrosé les siens de cette manière et me confirme qu'ils sont loin d'être aussi fournis). La menthe et la marjolaine ont l'air d'apprécier aussi.

Encore un peu de patience et à moi les bonnes fraises bio, cultivées à la méthode japonaise. C'est simple et à la portée d'une débutante comme moi. Avec le double bénéfice de réduire mes déchets en les valorisant

Pour en savoir plus:
Le compost bokashi. 
ou cette page en anglais qui précise que la méthode a été inventée ( ou plus probablement peaufinée) par l'université d'Okinawa en 1982, car le même système se retrouve aussi en chine et en Corée.

en japonais, ça se dit " ichigo", mais peu importe la langue, j'en mangerais par kilos!


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