Suite discussion ce printemps, lors du mois japonais, j'ai été tentée de me lancer à la découverte de JoJo, manga fleuve ( 131 tomes au moment où j'écris). Ca fait quelques temps que j'en entendais parler j'ai toujours été dissuadée par la longueur, je n'ai ni la place ni le budget pour un shônen/ seinen aussi long.
Mais j'avoue que ça me titillait pour une raison bien simple: j'ai vu que l'auteur est un fan de rock et glisse absolument de partout des références parfois super pointues à ce domaine.
Et depuis quelques temps, chaque fois qu'une référence musicale apparait dans le manga ou sa version dessin animé, les fans de JoJo, viennent par curiosité écouter de quoi il s'agit et en débattre dans les fils de discussion youtube. Au grand dam des gens qui connaissent le morceau depuis longtemps et estiment le fil "pollué" par ces nouveaux venus.
Mon point de vue est opposé: non seulement j'estime que peu importe la voie d'accès, vu le nombre de commentaires du style " sans le manga d'Araki je n'aurais pas découvert tel ou tel artiste, et maintenant j'ai envie d'écouter ses autres titres", c'est tout bon si ça peut permettre à certains de découvrir comme ça ELP, Queen, les Stones, Iggy Pop, Led Zep' .
Mais inversement, sans ces commentaires, je ne serais pas aller fouiller les sites dédiés au manga, je n'aurais pas su qu'il y a des milliers de références à de morceaux que je connais, et je ne serais pas allée le lire. Démarche inverse.
Déjà un personnage central qui s'appelle Dio, ça part bien de mon point de vue, mais lorsque je tombe totalement par hasard sur une attaque de manga de baston " Soft and Wet", ma première réaction est d'halluciner en me disant "Est-ce que c'est vraiment une référence à ce que je pense? Nan, pas possible c'est trop peu connu du grand public", d'aller fouiller la liste des références et de trouver des attaques " Gold Experience" ou "Paisley Park", d'éclater d'un rire admiratif, et conclure: "Wow, c'est BIEN une référence à ce que je pense, et re wow, l'auteur et moi, on admire entre autres le même artiste et il va chercher loin, jusque sur ses albums les moins connus, ou plutôt on admire les mêmes artistes en général, ça va être de la balle!" .Rhooo, j'attends presque un "Shockadelica" ou un "Crystal Ball". Sérieusement ça me ferait tripper.
Sans dec' il y a même des références à Emerson Lake and Palmer, je crois rêver!, Queen, AC/DC, Tom Petty, les Stones, Jimi Hendrix... oui, j'approooooouuuuuuuve!
Liste de références musicales,
Liste de références culturelles : parfois des références à une photo
Liste de références culturelles, très complète et en anglais
Apparemment c'est surtout à partir de la 3° partie qu'il se lâche vraiment sur les références.
Et donc comment attaquer un manga de 131 volumes, quand on n'a ni place ni oseille? Va pour les versions numériques, un peu moins chères et qui ne prennent pas la place sur les étagères. Et un peu moins cher, le tome faisant 4,99€ , ça permet de se faire une bibliothèque virtuelle, sans avoir besoin de place dans la chambre. Et les premiers tomes n'étant pas disponibles à la médiathèque, ben.. pas trop d'autre solution.
Spoiler ALERT: ne prenez pas le chien en sympathie. Apparemment beaucoup de bestioles meurent de mort violente dans ce manga, vous êtes prévenus, et c'est le cas dès ce tome 1. Ca ne va pas faire dans la dentelle au point qu'il est curieux que la série ait commencé comme un shônen pour " plus de 12 ans", avant de finir classée seinen. Ca aurait largement pu être le cas dès le tome 1 (sacrifice humain, accident, cadavres, assassinats, harcèlement moral, banditisme, vol... on est quand même dans de la thématique très lourde, la baston étant le moins violent de tous les sujets en fait). Je vais donc le classer en Seinen.
Tome 1: Ah, ça commence fort, par un sacrifice humain dès la page 2. Loin, loin dans le passé, dans ce qui deviendra le Mexique, un prêtre aztèque sacrifie deux personnes pour enchanter un masque démoniaque censé lui apporter la vie éternelle et une force surhumaine. Et c'est ce masque qui au XIX° siècle en Angleterre va entraîner Jonathan Joestar, surnommé " JoJo" et Dio dans de bizarres aventures.
Dio, le blond, est le fils d'un bandit, Dario Brando. Des années plus tôt son père, détrousseur de cadavres, a involontairement sauvé le riche Lord Joestar d'un accident, alors qu'il était surtout venu lui refaire les poches le pensant raide. Joestar se croyant redevable a promis à Dario Brando de lui rendre la pareille. Lorsque le vieux Brando meurt, Dio, qui détestait cordialement son père accepte quand même la lettre qui lui permettra de rencontrer Joestar, espérant l'utiliser à son profit pour devenir riche.
De l'autre côté de la barrière, Jonathan Joestar, le brun, fils du lord, aide Erina, un gamine tyrannisée par des gars plus costaud. Pas par esprit chevaleresque, mais par ce qu'il est destiné à devenir gentilhomme et doit en tant que tel, maraver des vauriens (un peu pour gagner des "points de chevalerie", donc).
Premier truc que Dio va faire en arrivant chez les gens qui vont l'héberger, c'est évidemment, chercher la castagne avec le fils de la famille tout en se faisant passer pour victime, entrer dans les grâces du père Joestar, et tenter se débarrasser de l'héritier légitime et le remplacer. Le plan le plus
Sauf que le fameux masque aztèque présenté en intro se trouve comme décoration chez Joestar et est aspergé de sang lors d'une bagarre entre les deux, ce qui réveille ses pouvoirs maléfiques. Lorsque Dio, juste pour le plaisir de chercher les embrouilles, roule une pelle à la nana que Jojo avait aidée au début et pour qui il commence à en pincer, puis passe à la vitesse supérieure et tue le chien de Jojo,* évidemment la guerre entre le fils légitime et le fils adoptif va devenir sans merci.
7 ans plus tard, les deux ont grandi, fait leurs études, Dio le loubard est diplômé en droit (lol), Jojo s'est spécialité en archéologie pour pouvoir étudier le masque qui est chez lui. Les deux semblent s'être réconciliés, mais ce n'est qu'une façade, ils se détestent encore plus qu'avant. D'autant que Jojo découvre la vraie nature de Dio, qui pratique l'empoisonnement à ses heures perdues depuis l'âge de 12 ans.
Outre le fait que ce début me fait marrer parce que je pense forcément à une version parodique et très violente d'Amicalement Votre, le décalage graphique entre l'âge des personnage et leur apparence m'a bien fait rire.
Et Dio est un personnage absolument détestable, rien à sauver, méchant jusqu'à la moelle et ça faisait longtemps que je n'en avais pas vu un aussi ouvertement négatif, tiens. Le genre qu'on adore détester.
En tout cas ça commence bien et ce premier tome m'a bien accrochée, donc.. c'est parti pour se faire tout l'arc narratif pour ce mois Halloween.
* vous êtes prévenus, apparemment dans chaque saison, un chien meurt, c'est la manière privilégié du mangaka de montrer qu'un personnage est très méchant gratuitement, parce que "s'il tue un chien sans état d'âme, c'est que c'est un pourri, car tout le monde aime les chiens."
Allez go pour les références musicales, il arrive à en caser même dans l'Angleterre du XIX° siècle, des références souvent au rock anglais évidemment.
Chaque arc suit un personnage surnommé JoJo, dont le nom vient de Get Back " Jojo was a man who thought he was a loner, But he knew it couldn't last..". Le nom d' Erina est apparemment une déformation japonaise du nom Eleanor (Rigby) en katakana. Dio, ben... Dio, il n'y a pas de mystère.
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