Alors d'abord, je pousse ma beuglante contre mon cinéma Art et essai local, qui au fil des ans, a présenté tous les films Ghibli en VOST dès leur sortie. Et qui file vraiment un mauvais coton: Non seulement le Vent n'a été programmé qu'un mois après la sortie nationale, et seulement pendant les 15 jours des vacances scolaires. Il fut un temps ou l'annonce " c'est le dernier" leur aurait donné l'idée géniale de faire une rétrospective, mais là non. La personne qui choisit les programmes mise à fond sur le cinéma français " d'auteur" comme on le voit ailleurs ( ce qui fait qu'Adèle et Guillaume sont à l'affiche depuis des semaines et des semaines) et loupe complètement, pour essayer de drainer peut être un public plus large, mais se coupe totalement de son public habitué, qui s'y rend quasiment uniquement pour les films étrangers en VOST.
Quand à "lettre à Momo", je n'étais même pas allée le voir, vu qu'il n'était disponible qu'en français.
Voilà, ça c'est fait... passons donc au film proprement dit. J'ai bien aimé je dirais, mais ça n'est pas mon préféré. Bon, le sujet est assez technique ( entre deux-guerres, la conception d'avions par un ingénieur, complètement à fond dans ce qu'il fait) ce qui peut rebuter le public qui vient là pour du merveilleux fantastique, Le Vent se lève est plus ancré dans la réalité, avec le tremblement de terre du Kantô, en 1923, le krach boursier de 1929, qui permettent de suivre, un peu, la temporalité. Un peu seulement, car, c''est là le principal problème, la narration est très floue et très éclatée, entrecoupée de séquences oniriques plutôt jolies, mais qui brouillent encore plus l'histoire
Il n'y a que moi qui ai pensé à Harry Potter en le voyant? |
Après l'autre souci, c'est que
Après je craignais une histoire d'amour un peu trop présente, on m'a dit "nonon, ça passe bien, en fait, ne ne voit quasiment pas la fille". Et je confirme. En fait, la fiancée, puis la femme du héros, qui est censé être le personnage triste -ou du moins à l'histoire tragique- est un personnage qui aurait gagné à être plus développé. Au départ elle est présentée comme une fille battante, qui veut lutter contre l'adversité que ce soit le tremblent de terre ou sa maladie, mais finalement.. pas grand chose.Jirô ne semble au final pas plus concerné que ça par l'état de santé de Naoko, du coup, le scénario s'en fiche un peu, et le spectateur également. C'est dommage, parce que c'est quand même le second personnage important de l'histoire.
Bon, comme ça j'ai l'air d'être seulement négative, mais non, j'ai bien aimé, simplement ce souci de narration un peu floue, ces personnages secondaires qui aurait gagné à être plus caractérisés pour marquer mieux les esprits, ces pistes qui auraient pu être un peu plus exploitées font qu'à mon sens, c'est un sujet intéressant, mais un film qui restera secondaire dans la filmographie Ghibli.
Et c'est d'autant plus rageant qu'il ne manque pas grand chose pour en faire un bon film..
Par contre il y a une chose en particulier que j'ai beaucoup aimé: le générique de fin, qui reprend tous les décors vus dans le film, en les vidant de leurs personnages, ce qui met en avant ce que j'adore en général chez Miyazaki: le sens du cadre et du décor, et le tout en 2D classique comme j'aime. Et il y a quelques références intéressantes ( Paul Valéry pour le titre, une mention de "la Montagne magique" de Thomas Mann, particulièrement à propos, puisqu'il y est aussi question d'un ingénieur en vacances à la montagne et du microcosme d'un sanatorium, l'authentique ingénieur italien Caproni et ses avions farfelus..) que j'ai appréciées.
J'aime beaucoup ce genre de plan, avec le personnage à peine visible qui donne un vrai effet de profondeur à l'image |
Ou ça aussi, l'effet de flou sur les feuilles au premier plan est splendide |
Enfin, à la sortie, il m'a quand même surtout donné envie de revoir Porco Rosso, qui était plus marquant sur une thématique proche.
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