C'est l'été et je n'ai pas vraiment envie de me compliquer la vie, j'ai donc ressorti et relu pour l'occasion un titre que j'avais déjà chroniqué il y a 2 ou 3 ans sur mon autre blog. Mais bon voilà, c'est la saison où les revue pour nanas titrent sur " comment draguer sur la plage", "comment faire durer un amour d'été", "X astuces pour être belle sur la plage", alors par contre pied, je ressors Hotaru, l'histoire d'une nana flemmarde, bordélique et qui se contrefout à peu près autant que moi de se trouver un mec. A peu près, car la grosse différence, c'est que je n'essaye pas en dehors de donner l'impression d'être parfaite. Oui, je suis un poisson séché, qui assume totalement. Un poisson séché? oui, lisez la suite, vous allez comprendre...
Mais commençons par le scénario, plaisamment absurde: Hotaru, 28 ans, employée de bureau modèle dans une société de déco intérieure, toujours tirée à 4 épingles, cache bien son jeu. Sitôt rentrée chez elle, elle redevient Hotaru la souillon, qui s'envoie bière sur bière en trainant en vieux tee shirt informe dans un appartement qui ressemble aux écuries d'Augias. Vous vous reconnaissez? Oui, moi aussi ( à part pour la bière). Une vie peinarde et presque sans souci, sauf que bien évidemment, Hotaru est une fille, une vraie, avec un vrai coeur de midinette, une qui soupire au passage du beau gosse de service et que son célibat travaille ( ça c'est déjà beaucoup moins mon style).
La dessus s'ajoute LE coup de théâtre improbable qui vient bousculer le quotidien pépère de Hotaru: le fils du propriétaire de l'appartement qu'elle loue arrive avec armes et bagages, car sa femme l'a fichu à la porte. Et par un sale coup du sort, il s'avère qu'il s'agit du chef de service de Hotaru.
Voilà donc notre miss pagaille obligée de cohabiter avec son patron, le chef Takano, 41 ans, qui s'avère être un maniaque du rangement, doublé d'une langue de vipère. Le duo mal assorti, un grand classique de la comédie, donc. Mais il s'avère que ça marche plutôt bien, la confrontation quotidienne de "poisson séché" (Hotaru vue par le chef) et du "vieux" (le chef vu par Hotaru) n'est bien sur pas de tout repos, mais assez drôle. Car évidemment le chef fait tout pour se débarrasser de son encombrante squatteuse, à commencer par la pousser dans les bras du fameux beau gosse de service ( un personnage au demeurant plutôt sympathique, mais assez terne dans ces deux premiers volumes). Sans se rendre bien compte que, finalement, cette confrontation avec une nana au caractère opposé et aux points de vue "jeunes" lui sont bénéfiques, en le sortant de sa routine au fil des chapitres, en le poussant vers un peu plus de spontanéité...
Donc pour l'instant, un manga pas révolutionnaire, mais assez frais et sympathique, qui me rappelle en fait un peu les premiers volumes de Kimi wa Pet (pour rappel, une wonder woman qui n'aime rien tant que glandouiller en regardant le catch à la télé se retrouvait à cohabiter avec un jeune homme de caractère totalement opposé au sien).
Et comme Kimi wa pet, qui partait pourtant bien mais qui perdait beaucoup en délire sur les derniers volumes, je crains qu'Hotaru ne se dilue aussi beaucoup par la suite, à moins de bifurquer en introduisant de nouveaux personnages et en les développant au lieu de rester centrés sur le trio principal? Heu, j'en doute, en fait. Car oui, bien sûr, je sens gros comme une maison venir le triangle amoureux, quand Hotaru finira par se rendre compte que son maniaque de chef est bourré de qualités bien cachées outre le fait d'être pas mal/ classe/ probablement riche/ chef ( bref tout ce qui peut intéresser une office lady standard). Un type doué en cuisine, qui aime faire le ménage et capable de sortir, comme ça, à l'improviste, des répliques mi-sarcastiques mi-adorables. Oui, hein.. je le vois venir j'vous dis
Attention ce qui suit dérive un poil en hors sujet, vous voilà prévenus:
Ceci dit, bien que pour l'instant le scénario soit prévisible, mais je peux me tromper et je l'espère, ça reste frais et sympa, l'humour marche bien pour peu qu'on soit bien disposée, et c'est parfois plus subtil que ce qu'on pourrait attendre. Mine de rien, le propos sur la société japonaise est assez cynique, on est quand même dans un pays où l'opinion publique est assez féroce avec les gens qui ne rentrent pas dans le moule, et ou la pression sur les femmes est omniprésente. Je suis finalement assez contente de vivre en France, où on ne traite pas ouvertement les célibataires de plus de 30 ans de "poissons séchés" ou de "chiens perdants". Bon, ici, c'est juste un peu plus faux-derche la pression sociale existe de manière plus souterraine ( genre le marronnier régulier des talk shows,, vous savez, les femmes qui ne veulent pas d'enfants dans un pays ou la fécondité est de 2 enfants par femme, pour qui rappeler que nous sommes ultra minoritaires..et regardez, elle, ça fait 5 ans que son mari essaye de la faire changer d'avis sans y arriver...LE pauvre, etc etc.. hmm bizarre, il n'y a pas vraiment ce genre d'émissions récurrentes sur " ces hommes qui ne veulent pas d'enfants". Et dans mon cas j'aggrave la situation, je ne veux même pas de mari! hooooo la LOSE!)
Donc bon, je m'égare c'est vrai. Tout ça pour dire que si le propos est léger en apparence, une problématique autre affleure là dessous et que j'aimerai bien qu'elle soit exploitée. Enfin, c'est pas du Okazaki (Kyoko) non plus, je ne pense pas que Hiura aille vraiment gratter là où ça fait mal. Mais c'est déjà un rien plus subtil que le "BD de fille" à la mode en ce moment sous nos latitudes (puis surtout, ça fait plaisir d'avoir pour une fois un personnage qui avoue la quarantaine, même s'il fait plus jeune. Le chef est pour l'instant clairement mon préféré, avec son sens de l'humour assez féroce, le manga serait largement moins drôle s'il n'était pas là.. et puis un mélomane, cinéphile, qui aime faire la cuisine, et surtout doté d'un humour cynique, on peut passer sur sa maniaquerie, il n'est pas loin de l'homme idéal dans ma définition à moi ;) Enfin, du genre qu'on ne peut trouver qu'en film ou en BD, donc...
Je ne pense pas cependant que je suivrai régulièrement ce manga, sauf si je trouve les autres volumes en occasion, pour voir comment ça évolue sur la durée ( bon au moins, l'héroïne se trouve un Jules dès le chapitre 2, au moins ça, c'est fait, ça ne durera pas des tomes entiers). Wait and See.
En Juillet on se détend les neurones avec un josei sentimentalo-humoristique |
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