qui vient ici?

Flag Counter

mercredi 30 mai 2018

Zatoichi ( Film 2003)

Profitant de mon WE parisien chez un pote, afin d'aller en particulier voir les expositions sur les fantômes d'Asie et la cartographie... asiatique, on a joué a fond le jeu et je reviens avec 2 nouveaux sujets films japonais pour conclure le mois japonais.
Qui aurait du finir le 30 avril mais a en fin de compte été prolongé jusqu'à demain.
Et donc premier des deux, Zatoichi, que malgré sa réputation et son lion d'argent, je n'avais pas eu l'occasion de voir.

Ou plutôt j'avais du en voir un autre, ancien, des années 60, car le personnage est récurrent au cinéma depuis les années 60, et au centre de, je viens de vérifier: 26 films. Mieux que James Bond et Batman réunis.

Et la version de 2003, celle de Kitano, hé bien je ne l'avais pas vue ( de mémoire, j'ai en fait vu peu de films de Kitano: Dolls, oui, j'en suis sure, Sonatine et Hanabi, et je ne sais plus si c'était l'été de Kikujiro ou Aniki.


j'aime beaucoup cette affiche, où le sabre fait presque office de pinceau de calligraphie.
Rappelant au passage que la calligraphie faisait partie intégrante du bushido, le code des samouraï


Et tout tourne autour de ce personnage de l'ère Edo, un mystérieux masseur itinérant et aveugle, mais pourtant redoutable au sabre - et évidemment quasiment imbattable en combat nocturne, puisqu'il se bat à l'oreille - qu'il camoufle astucieusement dans sa canne de marche. Et donc ce curieux  et charismatique personnage va de vile en ville, façon "lonesome cowboy" ou Zorro, et rend service à la population en éradiquant les mafieux qui oppressent les villageois. Il va ici être hébergé par une paysanne, qui vit avec son neveu, adulte mais incompétent notoire, un faignant dont la seule activité dans la vie est de jouer, et perdre, au tripot du coin. Zatoichi va vite se rendre compte que le tripot en question est tenu par des mafieux.
L'histoire va se compliquer d'une vengeance exercée pas un duo de geisha ( une femme et son frère travesti en danseuse) à la recherche des gens qui ont massacré leur famille des années plus tôt.


Et bien sûr la version de Kitano hé bien,c'est un film de sabre, comme tous les précédents de la série Zatoichi..mais revu et corrigé à la sauce Kitano: violence très stylisée ( et rapide, parce que trancher quelqu'un en deux d'un coup de sabre, ça ne prend pas beaucoup de temps, au contraire, donc pour le coup les combats sont assez réalistes), sang rouge plus que vif, et.. gags absurdes venus de nulle part. Tel le voisin de la paysanne, un  dinguo qui se prend pour un samourai et passe son temps à courir en rond autour des maisons, muni d'une lance,  et d'un drapeau dans le dos, chaussé de geta et seulement vétu d'un fundoshi ( slip  traditionnel japonais,ce que portent les sumo, vous voyez?).
Ou le neveu qui, ayant appris que la danseuse est un homme déguisé, se met en tête de se maquiller pour être aussi beau que lui.... vivante preuve que ça n'est pas une question de maquillage.
Beaucoup d'absurde et de gags sortis de nulle part, mais aussi jusque dans le scénario qui est à la fois  un hommage au film de sabre, avec des combats bien classes, mais aussi une parodie avec flashbacks et coups de théâtre pas si loin de ceux qu'on pouvait avoir de manière très sérieuse dans les films de ce genre, mais juste un peu plus poussés, juste un peu " trop", histoire de bien se placer dans la parodie ( l'identité du boss de la mafia.. ha c'est lui, ha non c'est pas lui.. non en fait c'est l'autre..), et final mi bollywood, mi claquettes, avec les "morts" de l'histoire qui reviennent saluer. On est bien dans une perspective très théâtrale ( et bon sang, cette toute dernière image, après le générique, complètement dans la dérision).

Il y a quelque chose d'intéressant, un fil directeur sur l'apparence et la fausseté: des deux fausses geisha, la remarque revient sans cesses: elles sont jolies toutes les deux, surtout la fille en rouge.. qui n'en est pas une. Le chef des bandits est bien caché, et bien malin qui pourra le retrouver. Mais au fait, cet aveugle.. l'est-il réellement?
Le regard aussi est omniprésent: l'aveugle se colle de faux yeux sur les paupières pour faire rire, les bandits regardent les filles.. mais ne voient rien, le neveu veut être admiré

Donc oui, j'ai bien aimé ce film de sabre et d'humour, parodique et qui m'a fait passer un bon moment.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire