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dimanche 23 mars 2014

Le zen - Jean-Luc Toula Breysse


Trouvé par hasard à la bibliothèque municipale ce petit ouvrage de la collection que-sais-je? (n°3786), dont le but n'est pas de vous apprendre à méditer, mais plutôt d'expliquer l'émergence de la philosophie zen, un des courants du bouddhisme, parti d'Inde ( école bouddhiste Mahayana), passé en Chine sous le nom de "chan", et  développé au Japon sous le nom de Zen, en coréen sous le nom de "sôn" et au Vietnam sous le nom de "thien". J'ai donc découvert l'existence de l'équivalent du zen dans d'autres pays, et pu associer un courant ( rinzai ou Sôt principalement) aux différents temples visités lors de mes voyages.

A noter que la plupart des temples de Kyôto dépendent du courant Rinzai ( fondé vers 1190), tandis que le courant Sôtô ( daté de 1227) s'est plutôt implanté du côté de Shiga et Yokohama.
On apprend donc les principales différences dans la théorie et dans la pratique entre ces deux écoles, les deux visant à '"éveil " du pratiquant, mais de manière sensiblement différente.

Il nous explique aussi rapidement qui en sont les grandes figures, quelles sont les différentes "voies" de méditation ( je savais que la cérémonie du thé, l'ikebana et la calligraphie par exemple étaient à l'origine des support de méditation pour moines bouddhistes). De même l'art des jardins secs, type celui du Ryôanji à Kyôto...


Et également les influences de la pensée zen sur les créateurs comme Jack Kérouac, Jackson Pollock ou Yves Klein. J'ai trouvé particulièrement intéressant ce passage, parce que finalement prenons un tableau de Klein ( qui était également un des premiers français ceinture noire 4° dan de judo, je viens de l'apprendre aussi). Sans clef de compréhension, ça reste un tableau abstrait bleu. un joli bleu saturé que j'aime bien d'ailleurs. Mais savoir qu'il s'est intéressé à la calligraphie et à la philosophie orientale m'apporte une dimension de compréhension différente, et ça c'est intéressant.


Tout ce là reste bref, mais accessible, comme première approche d'un courant religieux ( une religion sans dieu) et philosophique mal connu. Mon but n'est évidemment pas de devenir sage ou bonzesse, mais de mieux comprendre les lieux que j'ai visités.

A noter que les temples de Shikoku, dont je parlerai bientôt, et le pèlerinage qui en fait le tour ne font pas partie d'une ou l'autre des écoles zen, mais de l'école Shingon. Il s'agit une autre forme du bouddhisme, arrivé plus tôt dans l'archipel japonais, qui dérive de l'école indienne Vajrayana ( vu de l'extérieur, pour une occidentale comme moi qui découvre tout ça, un temple bouddhiste ne diffère pas à priori énormément d'un autre, et je serais bien en peine de les associer à telle ou telle école, mais voilà, les enseignements qu'ils dispensent ne sont pas exactement fondés sur le même courant de pensée.

A l'occasion, il faudra aussi que je lise le que sais-je ? dédié au bouddhisme au sens large.
En attendant, les curieux peuvent se référer pour en savoir plus au site le zen occidental ou Buddhaline, plus général, deux sites proposés comme références dans ce petit livre, sans risques de dérives sectaires.

lundi 17 mars 2014

Quelques jeux game & watch (retrogaming)

 Tiens, je n'avais pas encore (re)publié de sujet "jeux video" par ici, en voila un sur les consoles game&Watch, édités par Nintendo ( une petite firme de Kyotô pas très connue, n'est-ce pas) entre 1980 et 1990 grosso modo.

alors avant toute chose: oui j'aime bien les jeux vidéos, mais en général, plutôt sur PC que sur console, et plutôt joueuse solo, le MMORPG, par exemple, ça n'est absolument pas mon truc. Ni les machin en trouzmille dimensions avec une 3D de folie, car, c'est idiot à dire, mais je vois mal la 3D.

Mais sinon, les jeux d'enquêtes, les rpg avec avec une histoire qui tient debout, les visual novels pour peux qu'ils ne soient pas trop axés sentimentaux, ben là oui, j'adhère. Et aussi le retrogaming, car j'ai gardé mes (plus) vieux jeux.

Et pour le coup, là, on est vraiment dans le rétrogaming à 100%. Plus rétro que ça, ben, y'a le pong sur Atari 2600...

Mais surtout il s'agit de mes premiers jeux vidéos. Voyageons dans le temps. Vers 86, par là. J'ai 9 ans et je suis en primaire. C'est la dernière semaine d'école avant les grandes vacances, il n'y a plus de programme a suivre et on passe le plus clair de notre temps à jouer dans la cour. Mes meilleurs souvenirs scolaires!

Et ce qui fait fureur, ces années là, ce sont ces petites consoles, les game and watch de Nintendo. On m'en a prêté  ( octopus et Popeye si je me souviens bien) et évidemment, j'ai un peu tanné mes parents pour en avoir. ce n'était pas donné à l'époque ( et pourtant c'était donné en comparaison des prix phénoménaux qu'ils atteignent maintenant d'occase!). Et entre noël et mon anniversaire, crac, j'en ai eu non pas une mais 3. Et pas des simples, non, des double écrans!

 Normalement ils sont dans un carton quelque part chez mon père, j'espère que je vais les retrouver et qu'ils marchent encore. Même pas pour les revendre, mais pour y rejouer un peu.
Entretemps je les ais retrouvés, il marchent nickel, sauf DKII, le circuit electronique qui relie les deux moitiés à un minuscule trou, qui ne gêne pas trop pour jouer, mais fait que DK enchainé n'est pas visible, il n'aparaît que dans l'animation ou il s'enfuit. Je dois détacher le singe invisible en fait!
Voilà les 3 que j'avais

-Mario Bros (1983) Vous connaissez Mario , ben là, c'est pas encore tout à fait ça: pas de princesse à sauver, pas de champignon ou de bloc"?".  Mario et Luigi n'ont même pas encore choisi leur orientation, puisqu'il n'ont pas encore opté pour le BTS plomberie. Non, ils travaillent dans une usine d'emballage et doivent remplir des cartons de bouteille sans les casser. C'est le but. Et évidemment, la vitesse accélère jusqu'à l'inévitable game over. Je n'aimais pas trop celui là, trop répétitif, pas de fin. L'originalité c'était le format carré qui se tenait comme un livre en fait

L'usine la plus WTF du monde: il faut se passer des cartons d'un bout à l'autre en grimpant sur des échelles, pour charger un camion qui stationne à l'étage. une chute de 10 cms casse un carton vide, mais lancer un carton de bouteilles du haut d'une échelle jusqu'au fond d'une remorque, c'est bon!


- Donkey Kong II ( oui il y a eu un I, avec un seul écran). 1983 aussi, mais comme Mario, ils ont mis quelques années à arriver en France

 Un petit singe doit aller délivrer son père enfermé dans une cage en récupérant 4 clefs. Et en évitant les pièges à loup ( ou les crocodiles, je n'ai jamais su!), les étincelles, et les corbeaux. J'aimais bien celui là, car il avait une fin, pas toujours facile a atteindre car évidemment les ennemis se multiplient et accélèrent, mais voilà, on pouvait arriver au bout et libérer Kong!
oui cette forêt contient des pièges ou crocodiles dans les arbres, des fils électriques et des corbeaux assassins

-Zelda ( 1989) un des derniers de la série Game and watch qui a disparu en 91.

 Et clairement mon préféré, avec une bonne utilisation des deux écrans. Toute la première partie se passe en bas: Link doit buter un goblin en évitant de se faire poignarder par les squelettes qui se promènent en bas de l'écran, et de se prendre une flèche dans le dos lancée par un fantôme. Une fois ce miniboss battu, il accède à la salle suivante (même topo, le parcours apparait sur une carte à l'écran du dessus, de même que les potions de vie  et les tomahawks disponibles). Pourquoi des tomahaks? Parce qu'il va falloir ensuite affronter à coup de tomahawk le boss de fin de niveau, un dragon qui crache du feu et pique avec sa queue. Et c'est beaucoup plus efficace en lui lançant des haches rouillées qu'avec une mini épée.
Etape un: ratatiner le goblin. Là ça va encore, il n'y a pas de fantôme et un seul squelette, mais plus on avance plus c'est complexes: 4 squelettes qui piquent en décalé, et un fantôme qui lance des flèches en traitre.

Gestion d'items, map, yep, c'est déjà plus du même niveau que Mario et en seulement 6 ans. Une fois le dragon battu, il donne un morceau de la triforce à reconstituer, pour libérer Zelda prisonnière en haut de l'écran.
oui pas facile à voir, mais la c'est la seconde partie du jeu avec le dragon, la triforce et Zelda enfermée en haut
mm du coup, j'ai tellement agrandi, que l'image sort du cadre, c'est ballot!

Alors évidemment, avec le recul, on ne pouvait pas faire grand chose avec, chaque console avait un seul jeu non changeable, et plutôt répétitif, et pas de mémoire pour le sauvegarder. On pouvait seulement mettre en pause un petit moment et reprendre plus tard

Mais voilà, mes premiers jeux vidéos (enfin pas tout à fait, je le disais plus haut, mon tout premier jeu, c'est l'inoxydable pong), j'y rejouerais volontiers, même à Mario, sisi!

Et au passage, j'ai acheté une DS lite, pour la SEULE raison qu'elle reprend le design Game and watch ( ils sont malins chez Nintendo), mais à un game and watch dont on peut changer et sauvegarder les jeux, joie et bonheur. Maintenant, je sais qu'au Japon, il est sorti des modules G&W pour DS, mais évidemment, pas disponibles chez nous!
Alors, on se débrouille avec des émulateurs, hein!
quelques jeux ici, à télécharger

et une collection assez impressionnante en Ligne (il y a Zelda, mais pas donkey kong II :( ) Mais je vais aussi pouvoir rejouer à Octopus! bon, pour s'en servir, il faut se souvenir de comment faire marcher un G&W, mais ça n'est pas très compliqué...

samedi 15 mars 2014

Le bâteau Usine - Kobayashi Takiji

Attention, méga coup de coeur pour ce roman de  Kobayashi Takiji, auteur mort à 29 et dans des circonstances particulières: lors d'un "interrogatoire" de police.. en clair un gêneur qui a été éliminé.

Et éliminé en particulier pour des écrits du style du Bateau Usine, qui met en avant des choses que la société japonaise de l'époque avait plutôt intérêt à taire, en l'occurrence, l'exploitation des classes ouvrières par un capitalisme sauvage alors en plein essor.

On suit donc le quotidien désespérant de une équipe de marins et de pêcheurs, embarqués sur un rafiot déglingué, vestige de la guerre Russo-japonaise qui avait eu lieu 10 ans plus tôt. Tous sont constamment brimés, surmenés, affamés par l'intendant sadique et malhonnête, seul maître à bord qui tyrannise tout le monde et dirige même le capitaine. Un passage marquant: l'intendant refuse que le capitaine aille porter secours à un autre navire de la même compagnie en perdition, au motif que le temps c'est de l'argent et qu'il est là pour défendre l'intérêt financier des capitalistes qui le payent, contre lequel la vie de 300 marins n'a aucune importance. Ni leur santé ( au passage, faire travailler les malades à la fabrique de conserve jusqu'à ce qu'il en meurent démontre aussi le non-respect du consommateur, les futurs cochons de payants qui vont consommer les boites d'un produit de luxe payé à prix d'or, ainsi que l'empereur du Japon qui va déguster du crabe préparé par des ouvriers qui ont droit à une douche tous les 15 jours).

Soigneusement sélectionnés pour leur ignorance totale du syndicalisme et leur inertie globale plutôt que pour leur expérience professionnelle, entassés dans une soute sobrement surnommée "le merdier", les ouvriers, les machinistes les pêcheurs n'ont même pas l'idée de se révolter. Mais un incident va leur donner l'impulsion nécessaire: une barque en perdition échouée sur les côtes russes, des marins qui découvrent stupéfaits que la Russie et le communisme n'ont rien à voir avec le bourrage de crâne officiel au sujet de la " propagande rouge". mais les choses sont longues, très longues à se mettre en place, dans ce roman très court. La pression monte du côté des ouvriers, l'intendant est de plus en plus ignoble, l'affrontement final est inévitable.. et dérisoire: les ouvriers veulent seulement déposer une pétition - quand le lecteur , moi en tout cas - espère un bon gros massacre de l'intendant, on n'est plus à ça près!

L'auteur, venu des classes aisées, a découvert le syndicalisme un peu par hasard et pris fait et cause pour les sans grades dont il se fait porte-parole. Son roman est basé sur des faits réels: les rafiots complètement rouillés, les traitements inhumains faits aux travailleurs, les vols entre navires pour augmenter artificiellement sa productivité auprès de l'armateur, les pots-de-vins aux militaires, tout cela n'a pas été inventé mais sort d'une enquête minutieuse menée auprès des prolétaires de Hokkaïdo. On y trouve également quelques informations très intéressantes sur les suites de la guerre Russo-Japonaise, bref, c'est passionnant - même si Zola parait optimiste à côté.

Un détail intéressant à signaler: le livre a été publié initialement en 1929, donc en pleine période de crise économique, et est ressorti au Japon en 2008, donc en pleine période de crise,  avec un succès tel que le terme "kanikôsen" ( le titre en japonais), est devenu synonyme de "travail pénible et /ou précaire et/ou mal payé", signe que les classes défavorisées du Japon actuel, celles dont comme par hasard on ne parle jamais car ça ferait désordre de reconnaître que le chômage et les baitô vont croissant ( petit travail d'appoint réservé en théorie aux étudiants mais de plus en plus occupé par des travailleurs précaires). Bref, passionnant.

Je vois que l'auteur a écrit un seul autre titre: "le propriétaire absent", sur la politique économique et ses répercussions sur les paysans d'Hokkaido, pas encore publié en France, cependant. Je vais surveiller si les éditions Yago, après le Bateau-usine, publient le second à l'avenir.

vendredi 14 mars 2014

Maria t.1 - Kamimura Kazuo

Japon, années 70. Maria, jolie fille issue d'une famille de nouveaux riches d'après-guerre, intègre le lycée Airan. Et plus exactement la classe 2 C, celle des "mauvaises filles", celle que la société préfère cantonner dans un lycée de seconde zone pour mieux les ignorer: ici, on rassemble celles qui sont sexuellement précoces, les lesbiennes, les violentes rassemblées en gangs adeptes de la bagarre au couteau... autant dire que dans cette ambiance délétère, Maria détonne... à première vue.

Car, disons le de suite, il ne s'agit pas d'une énième histoire de lycéens, ce n'est pas un shôjo fleur bleu, loin de là. On est plutôt dans le gekiga ( oeuvre destinée à un lectorat adulte, dessins inspirés des estampes traditionnelles, sujet sérieux...) que dans le manga. Bien que par facilité, je l'appellerai quand même manga.

Donc Maria, malgré son nom de Madonne chrétienne, est une mauvaise fille, dans une famille dirigée d'une main de fer par un grand-père tyrannique qui entend bien régenter toute le monde, dotée d'une mère silencieuse et effacée qui n'a pas le courage de réagir contre son père, et d'un beau-père gentil mais complètement sous la coupe du grand-père, incapable de se rebeller sous peine de voir son homosexualité révélée au grand jour. Car le noeud du problème est là: les apparences, toujours les apparences à sauver coûte que coûte. Qu'importe la vérité des gens, du moment que la famille donne pour l'extérieur une image bien sous tout rapports. Je ne dirais pas ici la raison exacte qui a causé son transfert chez les mauvaises filles, pour ne pas spoiler les fuurs lecteurs, mais Maria, l'électron libre, ne donne pas dans la dentelle lorsqu'il s'agit de casser l'image de sainte qu'on attend d'elle, et qu'elle traîne comme un boulet avec ce nom si peu japonais. Ouvertement bisexuelle, elle est du genre à affronter au couteau un chef de gang et à la ridiculiser ou à payer une bande de loubard pour casser la gueule à un camarade, afin de voir " le charme d'une bonne bagarre".

Et surtout, elle semble attirer à elle tout ce que la ville compte comme dépressifs ou paumés. Ou plutôt, elle agit involontairement comme un déclencheur qui révèle la perversité des gens "bien sous tous rapports". Car finalement la violence physique des bagarres entre gangs lycéens n'est rien par rapport à la violence psychologique exercée par le grand père de Maria, ou la domination abusive jusqu'à l'inceste de la mère de Kirihito, éphémère petit ami de Maria.
Oui, je le souligne, car même s'il n'y a pas de scènes vraiment trop cochonnes, il y est quand même ouvertement question d'homosexualité, de bisexualité, d'inceste, de violence et de suicide.
En fait, pour ceux qui l'auraient vu, le personnage de Maria me fait énormément penser au héros sans nom de Théorème de Pasolini ( car l'un comme l'autre bouleversent totalement la vie des gens qu'il croisent et avec qui ils couchent, jusqu'à la folie et au suicide, ou jusqu'à ce qu'ils réagissent enfin).

Au final, j'ai bien aimé ce titre. En fait, au sujet des gangs de lycées,  je craignais quelque chose d'assez racoleur, mais non, on reste dans la subtilité, malgré quelques passages kitsch. Je lirais donc probablement le tome 2 lorsque je le trouverai, ce qui n'est pas évident, je le cherche depuis des mois en librairie, je vais devoir me résoudre à le commander, car ce n'est pas exactement un titre "grand public"
Je ne connaissais pas le mangaka, mais la couverture sobre me rappelait une autre vue en rayon: bingo!  Kamimura est également l'auteur de Lady Snowblood et du Fleuve Shinano, parus depuis 2 ou 3 ans.  Allez, tout de même un petit reproche: il est dommage, vraiment dommage que les personnages secondaires ne soit qu'ébauchés, en particulier la copine lesbienne de Maria, plus attachante qu'il n'y parait au premier abord. C'est d'ailleurs le seul personnage qui soit vraiment proche de l'héroïne, sa seule vraie amie, c'est d'autant plus dommage qu'elle n'ai même pas de nom. Pas plus que les autres élèves d'ailleurs.
Moi qui voulais justement découvrir plus de mangas " vintage", je suis ravie de voir que les publications commencent à se faire plus nombreuses en France.

jeudi 13 mars 2014

Engrenages et La vie d'un idiot - Akutagawa R.

Deux nouvelles posthumes de Ryûnosuke Akutagawa, auteur que j'avais découvert et beaucoup aimé avec Rashômon

Dans "engrenages", on suit  l'anti héros en perdition, harcelé par des migraines qui lui font voir des hallucinations d'engrenages, poursuivi par la peur de devenir fou, et qui ne peut s'empêcher de voir des présages dans ce que n'importe qui en bonne santé nerveuse considèrerait comme coïncidences ou ne remarquerait simplement pas. La couleur jaune, un chien qui aboie 4 fois ( au Japon, 4 se dit shi.. homophone du mot mort, et le 4 est donc considéré comme un présage funeste), un manteau de pluie associé à l'idée d'un fantôme, et sûrement beaucoup d'autres que j'ai laissé échapper par manque de connaissances..

"La vie d'un idiot" reprend la même idée, mais dans une forme différente: une nouvelles morcelé en de nombreux chapitres parfois très courts, où, cette fois, le narrateur fait le bilan de sa vie peu satisfaisante.. Les deux sont intéressantes, mais la première est peut être plus "littéraire", avec un fil directeur plus net. En tout cas elle m'a un peu plus parlé que La vie d'un idiot, qui fait plus "témoignage clinique" sur la maladie nerveuse

C'est dramatique, car on sent bien que l'auteur est vraiment au bout du rouleau. Car oui, pour le coup, l'auteur et le narrateur sont difficilement dissociables. Mais en même temps, passionnant, car pour le coup, la névrose est particulièrement bien rendue. L'auteur est "le fils d'une folle", étiquette qu'il se donne à lui même et qui lui pourrit littéralement la vie, persuadé qu'il est condamné à suivre le même chemin. C'est d'autant plus triste de constater à chaque page qu'on a affaire à quelqu'un d'une culture immense, tant asiatique qu'européenne ( il cite Mérimée, Baudelaire,Anatole France, Gogol..) Du coup, je crois que c'est exactement l'auteur que je conseillerais à qui veut attaquer la littérature japonaise, parce qu'il reste accessible au novice dans ses références, à mi-chemin entre l'Europe et l'Asie ( n'oublions pas qu'on est à l'ère Meiji, l'ouverture du pays vers les autres pays est toute récente, la névrose d'Akutagawa doit être intéressante à mettre en parallèle avec la mutation de son époque)

mercredi 12 mars 2014

une idée à emprunter (3)

Des kitkat de toutes les couleurs. Alors oui je sais gnagnagna, ne pas manger trop salé, sucré, pas bon pour la santé... mais, euuuuh! Ce n'est pas comme si on en mangeait à longueur de temps, je n'en mange même quasiment jamais en France, mais j'aimerai bien en trouver un peu plus de variétés ici. Je ne dis pas autant qu'au Japon.
Il faut dire que là-bas, la marque à tellement bien pris ( parce que ça se prononce presque comme " réussite assurée", les étudiants s'en offraient au moment des examens- il y a même un emplacement au dos du paquet, voire au dos du sachet individuel pour écrire un mot au destinataire du cadeau) qu'on en trouve vraiment pour tous les goûts
ma petite collection de 2012:
- thé vert
- Fraise
- thé vert et fleurs de cerisier
- la boite en forme de mont Fuji, c'est officiellement Cheesecake à la myrtille, je dirais plutôt chocolat blanc myrtille
(et à côté , des billes de menthe verte, on en a trouvé pendant peu de temps en France, maisça n'a pas du tout marché, et des bonbons yaourt et myrtille, une sorte de pâte au yaourt avec une myrtille séchée entière dedans)
 et en 2013 ( pas de photos, j'ai raté mon coup là!)
- chocolat noir
- fraise avec des petits éclats de biscuit
- agrumes

Mais ça n'est qu'un petit échantillon!
Car il y en a qu'on ne trouve qu'à certaines périodes ( à la citrouille pour Halloween, par exemple - testé, mais, enfin, pas génial, si on ne m'avait pas dit ce que c'était, je n'aurais jamais deviné) , ou que dans certaines régions ( à la pomme, au centre de Honshu, au wasabi à Shizuoka: testé aussi, j'aime bien ce qui pique, donc j'ai apprécié)
on trouve aussi des trucs beaucoup plus.. étranges: à la patate douce ( violet vif), Haricots de soja, piment Chili, à la limonade, aux carottes, au concombre, au mais grillé, à la sauce soja... Bon y'en a, honnêtement, je suis dubitative. Genre parfums vin rouge ou "boisson énergisante"!

Mais si j'arrive à trouver fruit de la passion, ananas ou kiwi, je veux bien goûter!
Nestlé vient d'ailleurs d'ouvrir une boutique (en fait au dire d'une copine qui l'a vu, plutôt un stand avec finalement un choix assez limité) dans le grand magasin Seibu d'Ikebukuro.

et voulez-vous connaître mon vainqueur jusqu'à présent?
Celui aux agrumes, de l'île de Shikoku. Le mélange chocolat blanc/ agrumes, acide juste comme j'aime, une vraie réussite! ( suivi par celui aux fleurs de cerisier/thé vert, et celui aux myrtilles). Le chocolat noir est bon, mais comme j'ai l'habitude de manger du noir 72 ou 80% ici, il me parait un peu léger.

Il y a aussi les pocky ( l'équivalent des mikado ici), j'en avais trouvé plein en 2007, et puis plus grand chose depuis 2 ans, hormis  la frais , qui n'est pas mon préféré (de mémoire, j'ai adoré celui au café, détesté celui au raisin, pas mal apprécié celui à la mangue, celui au thé vert et celui au cappucino, je ne crois pas en avoir goûté d'autres)

Enfin quoi qu'il en soit: ON VEUT DES KIT KAT FANTAISIE ICI AUSSI ( quoique, c'est un coup à se trouver avec du kit kat parfum clacos ou blanquette de veau!)

Le Vent se lève ( long métrage d'animation) - Miyazaki H.

Voilà,c'est fait j'ai enfin pu aller voir le dernier Miyazaki (en date, mais aussi, il l'a promis, le dernier, tout court. enfin, il avait déjà dit ça pour Ponyo...)

Alors d'abord, je pousse ma beuglante contre mon cinéma Art et essai local, qui au fil des ans, a présenté tous les films Ghibli en VOST dès leur sortie. Et qui file vraiment un mauvais coton: Non seulement le Vent n'a été programmé qu'un mois après la sortie nationale, et seulement pendant les 15 jours des vacances scolaires. Il fut un temps ou l'annonce " c'est le dernier" leur aurait donné l'idée géniale de faire une rétrospective, mais là non. La personne qui choisit les programmes mise à fond sur le cinéma français " d'auteur" comme on le voit ailleurs ( ce qui fait qu'Adèle et Guillaume sont  à l'affiche depuis des semaines et des semaines) et loupe complètement, pour essayer de drainer peut être un public plus large, mais se coupe totalement de son public habitué, qui s'y rend quasiment uniquement pour les films étrangers en VOST.
Quand à "lettre à Momo", je n'étais même pas allée le voir, vu qu'il n'était disponible qu'en français.

Voilà, ça c'est fait... passons donc au film proprement dit. J'ai bien aimé je dirais, mais ça n'est pas mon préféré. Bon, le sujet est assez technique ( entre deux-guerres, la conception d'avions par un ingénieur, complètement à fond dans ce qu'il fait) ce qui peut rebuter le public qui vient là pour du merveilleux fantastique, Le Vent se lève est plus ancré dans la réalité, avec le tremblement de terre du Kantô, en 1923, le krach boursier de 1929, qui permettent de suivre, un peu, la temporalité. Un peu seulement, car, c''est là le principal problème, la narration est très floue et très éclatée, entrecoupée de séquences oniriques plutôt jolies, mais qui brouillent encore plus l'histoire
Il n'y a que moi qui ai pensé à Harry Potter en le voyant?

Après l'autre souci, c'est que Harry Jirô, le héros est à fond dans son travail. Mais vraiment à fond, ce qui en fait un personnage ni sympathique ni antipathique, mais constamment dans son monde qui ne voit ni n'écoute vraiment personne ( qui oublie constamment que sa soeur l'attend ou qui perd facilement le fil d'une conversation), ce qui n'aide pas non plus la narration.

Après je craignais une histoire d'amour un peu trop présente, on m'a dit "nonon, ça passe bien, en fait, ne ne voit quasiment pas la fille". Et je confirme. En fait, la fiancée, puis la femme du héros, qui est censé être le personnage triste -ou du moins à l'histoire tragique- est un personnage qui aurait gagné à être plus développé. Au départ elle est présentée comme une fille battante, qui veut lutter contre l'adversité que ce soit le tremblent de terre ou sa maladie, mais finalement.. pas grand chose.Jirô ne semble au final pas plus concerné que ça par l'état de santé de Naoko, du coup, le scénario s'en fiche un peu, et le spectateur également. C'est dommage, parce que c'est quand même le second personnage important de l'histoire.

par contre les représentations de mécanique, d'avions, de trains, de bus sont super fignolées, on sent qu'il s'est fait plaisir, ses machines ont un poids, une matière, une densité qui se ressentent bien à l'écran
Et comme toujours, j'ai préféré les personnages secondaires: le chef qui semble pénible au premier abord, mais s'avère un type compatissant, la soeur de Jirô, qui ressemble beaucoup à une version grande de Setsuko la petite fille boudeuse du Tombeau des lucioles. de même j'aurais apprécié d'en savoir plus sur le collègue de travail et copain de Jirô: une piste est lancée, lorsque le chef explique que Jirô ne devrait pas laisser son collègue utiliser ses plans, au risque de s'en faire un rival. Normalement, dans un film, ce genre  d'information sert un peu plus tard de ressort narratif, on s'attend à un développement que ce soit effectivement dans le sens d'une rivalité ou au contraire d'une amitié qui résiste à tout mais.. là aussi, la piste n'est pas exploitée, et c'est dommage. Pareil pour le type bizarre de l'hôtel où le héros prend ses vacances, j'ai presque cru que ça allait partir sur une intrigue d'espionnage, mais... non. Le problème de Jirô est qu'au final,il s'intéresse moins aux gens qui l'entourent qu'à son ami imaginaire, l'ingénieur italien qu'il voit en rêve. Espèce de nerd!

Bon, comme ça j'ai l'air d'être seulement négative, mais non, j'ai bien aimé, simplement ce souci de narration un peu floue, ces personnages secondaires qui aurait gagné à être plus caractérisés pour marquer mieux les esprits, ces pistes qui auraient pu être un peu plus exploitées font qu'à mon sens, c'est un sujet intéressant, mais un film qui restera secondaire dans la filmographie Ghibli.
Et c'est d'autant plus rageant qu'il ne manque pas grand chose pour en faire un bon film..
 Par contre il y a une chose en particulier que j'ai beaucoup aimé: le générique de fin, qui reprend tous les décors vus dans le film, en les vidant de leurs personnages, ce qui met en avant ce que j'adore en général chez Miyazaki: le sens du cadre et du décor, et le tout en 2D classique comme j'aime. Et il y a quelques références intéressantes ( Paul Valéry pour le titre, une mention de "la Montagne magique" de Thomas Mann, particulièrement à propos, puisqu'il y est aussi question d'un ingénieur en vacances à la montagne et du microcosme d'un sanatorium, l'authentique ingénieur italien Caproni et ses avions farfelus..) que j'ai appréciées.
J'aime beaucoup ce genre de plan, avec le personnage à peine visible qui donne un vrai effet de profondeur à l'image
Ou ça aussi, l'effet de flou sur les feuilles au premier plan est splendide


Enfin, à la sortie, il m'a quand même surtout donné envie de revoir Porco Rosso, qui était plus marquant sur une thématique proche.

Sinon, totalement en dehors, je me suis rappelé en voyant ce film que la loi sur le tabac, ben,ça n'est pas au Japon. Tout le monde passe son temps à fumer clope sur clope, ça m'a même étonnée que le gouvernement ne demande pas une censure comme ce fut le cas à un moment pour la pipe de Jacques Tati, effacée des affiches, ou la cigarette transformée en brin d'herbe de Lucky Luke. Pas que ça me dérange spécifiquement, mais juste que certaines scènes où on voit le héros fumer comme un pompier sont loooongues, looongues, sans que ça ne joue un rôle narratif , et auraient gagné à être écourtées, ou plus dynamiques. Voilà c'est ça, le scénario manquait d'ampleur, et m'a donc laissé suffisamment de temps pour me rendre compte de ça!

mardi 11 mars 2014

11 mars

Il y a pile 3 ans,le tremblement de terre, le tsunami et la catastrophe nucléaire à  Fukushima.Et depuis, je ne compte plus le nombre de gens qui m'ont demandé en 2012 et 2013: " haaa mais tu y retournes t'as pas peur des tremblement de terre/ des tsunami/ du nucléaire?". A quoi je réponds en général "non, car d'une, je ne vais pas en zone sinistrée, et de deux, je crains autant en restant chez moi"

En tant qu'habitante d'une des régions les plus nucléarisées du globe ( même s'il y a peu de risques de raz-de-marée en vallée du Rhône, la zone est malgré tout légèrement sismique), ça m'a beaucoup marquée. Et je suis obligée de penser que je vis au quotidien entourée de 3 centrales à moins de 100 kilomètres plus Iter en construction.

 Et 3 ans après,  les choses ne s'arrangent pas vraiment. Je ne vais pas citer ici les milliers d'articles publiés un peu partout ce mois ci ( peut-être juste vous orienter sur le Science et vie de ce mois-ci qui y consacre plusieurs pages, sur la recrudescence de nodules de la thyroïde chez les jeunes, et sur le fait que les autorités continuent à nier tout rapport avec l'accident nucléaire)

Néammoins, je viens d'apprendre que M. Matsumura Naoto, habitant de la zone dévastée qui a décidé de rester pour s'occuper en particulier de libérer et nourrir les animaux restés enfermés sur place ( animaux d'élevage notamment) et les animaux errants, chiens, chat et autres qui ont fui et sont revenus, est actuellement en France pour témoigner de ce qu'est une catastrophe nucléaire. aujourd'hui même au parlement de Strasbourg, et à la rencontre des militants pour la fermeture du site de Fessenheim, jusqu'au 21 mars.
tous les renseignements au sujet de cette mission ici, et ici
équivalent japonais du logo " nucléaire, non merci!"

Partir au Japon (2) - quand?

alors ça c'est la deuxième question qui conditionne le voyage.
Mon premier voyage était conditionné par " houaaaa! j'arriverai à Tôkyô pile le jour de mon anniversaire, c'est celui là et pas un autre!"
Mais sinon, il y a quand même quelques points de repères

- Pour les cerisiers en fleur, c'est le printemps, bien sûr, mais ça c'est toujours aléatoire, surtout si on prévoit un voyage presque un an à l'avance. Classiquement on dit " fin mars début avril". Mis c'est selon es lieux!
En 2007, en arrivant le 7 avril ( voilà vous savez exactement quel jour je grandis d'un an), pour Tôkyô, c'était un peu tard, pour Takao, en montagne, c'était un peu tôt, et une semaine après, à Kyôto, c'était juste bon. La TV Japonaise émet régulièrement des bulletins météo à cette période pour suivre la floraison, mais c'est quand même un peu un coup de chance à une semaine ou 15 jours près, si l'hiver a été froid ou chaud.
8 avril à Tokyo, c'était trop tard, il y a déjà trop de feuilles

17 avril à Kyôto: juste bon!
 La 2° photo a été prise au sanctuaire Heian, où il y a véritablement un chemin couvert de cerisiers en fleurs.. pour peu qu'on y soit au bon moment
A ne pas confondre avec la floraison des pruniers ( plutôt mi février à mi-mars) ;)
 A noter qu'il existe plusieurs sites pour surveiller la floraison, voilà les dates estimées de cette année
cherry blossoms
et la carte, façon bulletin météo
Evidemment, plus on est au sud, plus ce sera tôt dans l'année

- fin avril début mai: attention, c'est le " golden week", 4 jours fériés en une semaine, pas mal d'entreprises ferment ou marchent au ralenti, les services scolaires sont fermés, beaucoup de japonais prennent quelques jours de vacances, donc, c'est le risque qu'il y ait du monde absolument partout. Je n'ai pas tenté le coup, mais mes amis qui y sont à l'année ont commenté en " tu peu pas imaginer!". ok, donc j'éviterai.

- de mi juin à mi juillet ( à peu près), c'est la période des fortes pluies, donc, à moins de vouloir absolument passr ses vacances sous la pluie,  c'est peut être un ériode à éviter

- pour les fêtes de rue, feux d'artifices , etc.. c'est juillet- août, avec entre le 13 et le 15 août, o-bon, la fête des esprits et des revenants: Ca doit surement être sympa, en tout cas ça me tenterait, MAIS, je me méfie. Apparemment il fait très chaud à ce moment là, climat sub-tropical, chaud et humide, et je crains terriblement la chaleur ( déjà la chaleur sèche chez moi, c'est très éprouvant, alors avec l'humidité en plus, je n'ose même pas imaginer) . Et qui dit " chaud et humide dit " bébêtes partout", du genre gros scolopendres, des cigales auprès desquelles celles de mon sud-est sont des petites joueuses et autres  joyeusetés pleines de pattes (oui, je vends du rêve). Mais il faut y penser.

- septembre- octobre: il y a encore possibilité de voir des matsuri à divers endroits, il fait moins chaud, je dirais qu'entre le printemps ( magique avec ses cerisiers mais un peu frais), et octobre, j'ai préféré le temps d'octobre ( en gros, l'équivalent d'un joli mois de septembre en PACA). Mais il y a possibilité de surprises, pas toujours bonnes. Octobre 2012: parfait! fin Septembre 2013: avec juste 3 semaines d'écarts, je suis tombée sur une période très pluvieuses ( vous avez du entendre parler des gros cyclones de l'an dernier? c'était juste quelques jours avant mon départ, et, sans avoir eu droit à la vraie tempête, j'ai eu plusieurs queues de cyclones. Et une queue de cyclone, pour ceux qui connaissent, ça vaut un épisode cévenol!). Avec la pire canicule de septembre depuis les années 20, l'équivalent d'un mois d'août provençal, 2 à 3 douches par jour pour supporter ça, se réfugier dans les supermarchés une partie de l'après-midi..
Donc là aussi, c'est un coup de poker, mais du coup, à repartir à l'automne, je miserai plus sur mi-fin octobre, vraiment moins chaud, et corollaire: moins de risque de pluies abondantes. En plus le 22 octobre il y a le Jidai matsuri ( fête de l'histoire, parades en costumes à Kyôto, j'avoue je suis TRES tentée).

- novembre: Koyo! la période des érables rouges, ça aussi, je l'ai manqué à chaque fois.

après lors de mes 3 voyages, à chaque fois, je suis toujours tombée sur au moins un événement intéressant:  en 2207, le 8 avril, l'anniversaire du Bouddha ( classe, le Bouddha et moi on a un jour d'écart!) qui est aussi la fête des fleurs, qui a été l'occasion de voir nos premiers gens en kimono dans un petit temple,
 en 2012, la fête du quartier Ikebukuro avec des groupes de danseurs participant à un concours de danse dans les rues
et le lendemain, la fête des sports, ou comment tomber totalement par hasard sur une démonstration de Kyudo au détour d'une visite de temple..



Et en septembre  2013: le matsuri du quartier Ikebukuro ( oui encore, il faut dire que j'étais logée par là 2 ans de suite)

ou un mariage shinto, avec musique traditionnelle, au temple de l'amour ( Tôkyô)
(pour les curieux, le monsieur au centre joue de l'orgue à bouche, celui qui le suit  probablement du shakuhachi, il y avait aussi un percussionniste
ca donnait à peu près ça pour le son de l'orgue à bouche

Le plus simple, une fois le voyage choisi est de vérifier avant de partir ce qui se passe à ce moment là, et de sortir des promenades balisées " touristes" pour avoir de bonnes surprises. L'agence avec laquelle je suis partie tient à jour un calendrier culturel, ça peut aider, pour savoir où et quand assister à un tournoi de sumo, une foire automobile, un feu d'artifice, une expo de bonsai, une démonstration de tir à l'arc, un festival de danses folkloriques ou que sais-je encore..

vendredi 7 mars 2014

Interstella 5555 - Daft Punk & Leiji Matsumoto

et hop, un petit re-upload de l'an dernier.
 En fait ce billet a été d'abord publié en 2013, pour les 10 ans d'Interstella 5555, une collaboration plutôt originale et intéressante entre Daft Punk et  Leiji Matsumoto - oui, LE Matsumoto à qui l'on doit pas mal de manga de SF de ma jeunesse, la plupart déclinés en animation: Albator, Galaxy express 999, Space battleship Yamato ou le beaucoup moins connu " la reine du fond des temps", et aussi Gun frontier, d'inspiration western.
(oui, c'est volontairement que je laisse ses prénom et nom dans cet ordre, d'ailleurs, au lieu de réinverser à la japonaise, eu égard à sa notoriété en France)

Ce film est difficile à classer: film d'animation agrémenté de morceaux tirés de l'album Discovery, c'est en quelque sorte un maxi-clip de plus d'une heure. Mais il développe aussi une narration et des thèmes qui ne sont a priori pas contenus dans les "chansons" de Discovery. Donc, je viens de le revoir, et j'ai envie de dire qu'il est malgré tout un peu plus qu'un long clip.

Oui, il y avait des ET bleus bien avant que James Cameron ne s'en mêle
Tout est parti en fait de 4 clips animés signé Leiji Matsumoto pour 4 morceaux de l'album, qui narraient comment, sur une planète éloignée un groupe de rock extra-terrestre, composé de quatre aliens humanoïdes tout bleus était enlevé par un producteur terrien, et, après lavage de cerveau, implantation de faux souvenirs et relooking, allaient faire carrière sur Terre à leur corps défendant. Et c'était tout. Frustrant n'est-ce pas?
Et donc de fil en aiguille, les autres morceaux ont été adaptés, afin de compléter l'histoire: un cinquième extra-terrestre, fan absolu de la jolie bassiste du groupe, est envoyé à leur recherche sur Terre, afin de les libérer et de ramener sur leur planète d'origine. Et là il y a des choses intéressantes: le 5555 du titre signifie " the 5ecret 5tory of 5tar 5system, un "star système" pour le coup pris au pied de la lettre!
après relooking.. évidemment, un lavage de cerveau ça laisse des traces
Une critique quand même assez directe de l'industrie musicale, qui invente de A à Z une biographie à nos 4 héros, un nom et un logo (qui parodie une célèbre marque de soda marronnasse) pour le groupe, en font un produit de grande consommation...et bien sur les Aliens, coquilles vidées de leurs souvenirs et de leurs émotions, "zombifiés", pressurés, trainés de sessions d'enregistrement en galas, sont une charge contre l'exploitation mercantile des artistes.

Certes l'idée "artiste talentueux = énergumène débarqué d'une autre planète" n'est pas nouvelle... hum.. David Bowie?

Mais voila, ce projet un peu fou d'un film d'animation sans paroles, sur de la musique électro, ce "clip-concept" comme il y a eu des albums-concept dans les seventies, j'accroche bien.

Parce que déjà, j'adore le graphisme très personnel de Matsumoto ( Génération années 80, j'ai suivi avec passion les aventures d'Albator à l'époque). Parce que c'est joliment animé par la TOEI, en numérique, mais pas en 3D ou en images de synthèse, et ça c'est un gros point positif!
Et puis il y a des clins d'oeil tout du long: un plan qui rappelle le Monolithe de 2001 Odyssée de l'espace, le batteur du groupe en fuite qui porte le manteau d'Albator ( et d'ailleurs il ressemble comme un jumeau à Toshiro / Alfred, de même qu'on voit apparaître de-ci de-là des têtes connues, croisés dans Gun Frontier ou dans l'équipage de l'Atlantis). Et puis c'est sympa de faire du petit bonhomme au physique ingrat le personnage principal de l'histoire.
Y'a comme un air de famille avec les héros de Gun Frontier, non?
Des références à Space Battleship Yamato, un autre anime de Matsumoto  moins connu chez nous
leurs têtes ne me sont pas inconnues :)

Parce que , même si j'aime bien l'électro un petit moment, écouter un album entier, ça n'est pas mon truc, mais qu'en musique d'accompagnement, ça passe très bien, et comme l'animation illustre les morceaux, elle cadre souvent très bien avec la musique ( le clip de Harder, better, faster, stronger illustré par le grimage " à la chaine" des extra terrestres cadre bien avec le côté industriel du morceau), donc, à part d'être 100% rétif à l'électro, je pense que pour ceux qui aiment moyennement, mais accrochent malgré tout à l'ambiance sci-fi et au graphisme Matsumoto, c'est une bonne porte d'entrée vers le groupe. Et inversement pour ceux qui adorent l'électro mais connaissent peu la japanimation. Je pense d'ailleurs que beaucoup de gens ont découvert le groupe via  cette animation.

Après pour l'animation elle même, elle est fluide, avec un effet volontiers vaporeux, des couleurs vives, très agréable à voir et surtout, ça n'est pas de la mauvaise 3D en images de synthèse. Et accessoirement, mais pas tellement, j'aime beaucoup la tenue de gala turquoise que porte Stella
Apparemment je ne suis pas la seule, vu le nombre d'images de cosplay que j'ai trouvées!
Et bien sur place à la musique: One more time, le tout premier extrait, qui présente les personnages et leur enlevement.
Et Harder better faster stronger ( 4° séquence de l'animation, le relooking des ET). Je dirais qu'en plus d'être les deux morceaux les plus connus de l'album, ce sont aussi les plus parlants de l'animation à mon avis. Et Harder est peut être mon favori, une vraie réussite, tant l'animation et le morceau collent bien l'un à l'autre.

En tout cas j'ai vraiment pris grand plaisir à le revoir..

mercredi 5 mars 2014

Sho, calligraphes de Kyôto - B. Rengade et Tanaka S.

Il y a quelques mois, j'avais reçu, dans le cadre de l'opération Masse critique Babelio, ce livre sur la calligraphie japonaise. Juste à mon retour de voyage en fait, une superbe manière de prolonger un peu les vacances

Ce livre est , plus qu'une monographie sur un maître calligraphe, une introduction à l'art du Sho ( la calligraphie donc), en différentes étapes du début à la fin. Par début, il faut comprendre, ce qui précède l'art de la calligraphie au japon, avec quelques informations bienvenues sur la langue et la philosophie, les différents styles de calligraphie ( Tensho: sigillaire, le style le plus ancien; Reisho, le style de chancellerie; Kaisho, le style standard; Gyosho, le style semi cursif; Sosho, le style cursif..) exemples ici,

Ensuite, la présentation des "quatre trésors du calligraphe": papier, encre, pierre à encre et pinceau. Ensuite l'acte de fabrication de la calligraphie, pour finir par quelques explications sur l'achèvement ( sceau et signature) de l'oeuvre et son montage en vue de la présentation.

Toutes choses fortement imprégnées de philosophie et de mysticisme zen ( la calligraphie à été inventée au départ dans un cadre religieux, comme un exercice de méditation - comme d'ailleurs l'ikebana et la cérémonie du thé - et de transmission des enseignements bouddhistes,).

Le tout expliqué par un français qui s'est initié à l'art de la calligraphie à Kyoto auprès de Maître Tanaka Shinzai. le tout agrémenté d'une trentaine de reproductions, chacune expliquée en fonction du caractère représenté, du style employé, avec parfois une petite reproduction du caractère d'imprimerie, afin que l'on voie bien à quel point il peut parfois être méconnaissable.
Style tenshô
Instructif et tout à fait à la portée d'un occidental novice, une bonne porte d'entrée vers cet art qui peut paraître hermétique lorsqu'on en ignore tout ( bon j'ai malgré tout une préférence personnelle pour le style sigillaire, qui me parle plus que le style cursif, je ne sais pas pourquoi, le côté " antique", presque hiéroglyphique en fait). En tout cas, lors de mon prochain voyage, j'aurais encore plus de plaisir à collecter les calligraphies, de temple en temple ( oui, un jour il faudra que je mette quelques exemples en ligne)

Merci à Babelio et aux éditions Centon pour cette intéressante découverte.

mardi 4 mars 2014

Hoshi no koe (manga) - Shinkai Makoto et Sahara Mizu

Après Hoshi no koe, le court métrage spatial poétique de Makoto Shinkai, en regrettant bien sa très courte durée qui laissait de côté beaucoup de choses intéressantes: le cadre temporel, comment l'héroïne Mikako avait réussi a se faire engager dans un programme spatial, ce que sont les robots traqueurs, les extra-terrestres tarsiens.. Voici Hoshi no koe le manga en un tome est paru, qui répond plus en détail à ces questions. Qanoter qu'en dépit de ses personnages lycéens, et sa joli couverture en aquarelle pastel, sa publication dans le magazine "monthly afternoon", magazine de prépublication de seinen, en fait donc un manga a destination d'un public adulte, ou jeune adulte.


Le scénario de base est inchangé: la jeune Mikako est partie comme engagée volontaire en mission spatiale et a laissé sur terre ses amis, dont Noboru avec qui elle tente malgré la distance de garder le contact par mail. Voilà, donc exactement le même fil directeur, mais enfin, on en sait plus sur le cadre de l'histoire:
Nous sommes en 2046, les humains ont conquis Mars en 2039 et installé une base sur la planète, où ils ont découvert des ruines immenses, vestiges d'une civilisation extraterrestre, les " tarsiens" - car basée sur le plateau martien de Tharsis ( oui il faudrait écrire donc "Tharsiens", mais je vais garder l'orthographe donnée par la traducton) . En examinant les ruines l'humanité a découvert bon nombre de choses sur cette civilisation avancée, et la technologie humaine a fait en quelques années  des progrès inimaginables, en particulier, la manière de se déplacer à une vitesse supra-luminique. Mais, du coup, nous ne sommes pas seuls dans le système solaire, la base tarsienne n'était pas vraiment abandonnée, et la première équipe a été décimée par les tarsiens, peu enclins a accepter de partager leur savoir. Et depuis, une guerre fait rage entre terriens et tarsiens pour la domination du système solaire. Les humains ont donc élaboré des vaisseaux de combats rapides et maniable, en forme de robots, les " traqueurs", et c'est à bord d'un de ces traqueurs qu'opère donc Mikako.
Haaa ça fait du bien d'en savoir plus!

et de chapitre en chapitre, on va découvrir les pensées de Noboru resté sur Terre, qui se demande si Mikako a de la chance de pouvoir participer à une telle aventure, si elle a vraiment eu le choix, ou si elle savait depuis longtemps qu'elle ne finirait pas le lycée sur Terre, sans lui avoir rien dit pour ne pas l'attrister.

Plus que Mikako et ses voyages dans l'espace ( même si là aussi, on en apprend un peu plus sur sa vie à bord du vaisseau spatial, si quelques autres personnages font leur apparition, si elle commence à douter du bien fonder de massacrer sans préavis les extraterrestres)  c'est bien à celui qui reste au sol que le manga s'attache, et à son attente, jour après jour, de messages qui mettent de plus en plus de temps à arriver.
Car il s'en rend compte, il est bientôt le dernier à se souvenir de celle qui est partie, les autres lycéens qui la considéraient comme une veinard l'ont en fait très vite effacée de leur quotidien, ce qu'elle a pu devenir ne les concerne plus, qu'ils en parlent en fait comme si elle était morte ( je me demande si en fait, toute cette histoire Sf n'est pas simplement une allégorie du deuil - réel ou du deuil d'une relation mise à mal par la distance). Et tandis qu'il se dit qu'elle doit être trop occupée pour penser à lui, à eux, au contraire, elle n'espère qu'une chose: revenir.

Ce qui n'était que suggéré dans le court métrage, mais prend plus de poids en manga.
C'est un manga avec relativement peu de texte, et beaucoup de cases vides qui instaurent une ambiance  mélancolique et contemplative, entre de brèves séquences de baston intersidérale.

Une vraie réussite, il est  tout à fait dommage qu'il n'ai pas été traduit en français, mais une traduction en anglais est disponible ici, en ligne. Mais encore une fois, il y a peu de texte donc, je vous le conseille, l'anglais n'est pas insurmontable et les précisions apportées par le manga n'entament pas la teneur poétique du court métrage, tout en lui apportant un peu plus de chair. Un très joli manga, on peut lui reprocher un graphisme un peu impersonnel, mais c'est vraiment tout ce que je vois à redire ( donc je conseillerai plutôt de voir le film d'abord)

Partir au Japon (1) Où?

Comme j'ai eu récemment la demande de plusieurs copines qui projettent un voyage, je vais essayer de vous faire part de mes différentes expériences, si ça peut vous aider à vous décider. J'en suis à 3 voyages, peut être un quatrième, si tout va bien, cet automne. Voilà donc quelques pistes, totalement subjectives

Où?
Pour un premier voyage, le plus évident, c'est un combiné Tôkyô- Kyôto, avec un minimum de 2 semaines, une pour chaque ville, histoire d'avoir une bonne vue d'ensemble des 2 villes. Mais ne rêvez pas même si vous restiez réveillés 24/24h, vous ne verriez pas tout en une semaine, il va falloir faire des choix.
Et pour mon premier voyage ( qui devait rester unique , dans ma tête à l'époque, je venais d'être licenciée, et je savais que j'allais mettre un bon certain temps avant de retrouver du travail, donc pas de projet d'y retourner dans l'immédiat), rien qu'en flânant dans les rues, j'ai eu de quoi faire. J'ai un peu regretté par la suite de ne pas avoir pu faire ceci ou celà, mais j'ai déjà réussi à voir pas mal de choses en me débrouillant bien.

voilà ce que j'avais fait:

Semaine 1 à Tôkyô
jour 1:  quartier Shibuya le premier jour, pour prendre LA photo de touriste de la statue d'Hachiko, mais surtout, essayer de rester réveillée à cause du décalage horaire. Là, il y a du monde, ça bouge, c'est plein de lumières. Bien sur il ne faut pas craindre le choc de la foule, il y a plusieurs millions d'habitants dans la capitale et à chaque instant on à l'impression qu'ils sont  tous là, en même temps, au même endroit!

jour 2: il y avait une fête dans un tout petit temple, on y est donc allées avec une copine pour voir nos premiers kimonos ( oui, touristes à fond), puis quelques "gros quartiers": Harajuku et le parc Yoyogi, Ikebukuro ( en particulier pour voir un aquarium au sommet de la tour Sunshine, spécialisé dans la faune du Pacifique), et soirée à prendre des photos depuis la mairie de Shinjuku, j'en reparlerai..
temple Gokokuji

jour 3: La fameuse matinée au Musée Ghibli, suivie d'un repas dans le quatier Nakano, journée un peu otaku en somme.

jour 4: l'agence avec laquelle je suis partie proposait une excursion à la montagne, à une heure de train de la capitale à peu près, au mont Takao. Un journée de verdure très appréciable après 3 jours de grande ville. Donc là ou ailleur,s je vous conseille ce genre de sortie à un moment ou un autre pour s'oxygéner un peu!
Vue depuis le mont Takao

Jour 5: parc et Zoo de Ueno, ma camarade de chambrée voulait voir les pandas. Le parc est grand et on y trouve aussi le musée national, un musée de sciences, etc..

Jour 6: Journée passée à Kamakura, une des anciennes capitales du pays, et découverte de ce qu'est l'onsen.
temple Kenchôji à Kamakura

jour 7: dernier jour à Tôkyô, on en a profité pour faire le tour du quartier "officiel" à pied: palais impérial et ses jardins, la diète, et journée " emplettes"
Nakano 

Semaine 2: Kyôto
jour 8: tour de ville à pied: quartier Gion château Nijo ( en fait l'agence n'était pas encore 100% organisée, ce qui fait qu'on avait un programme relativement libre, et il y avait une visite libre en soirée des jardins du château, illuminés, avec une expo de land art, et des concerts de musique traditionnelle, qui terminait le jour même, donc..)

jour 9: là aussi, programme bien touristique: le temple Kiyomizu dera et surtout une après midi passée à errer dans la gare de Kyôto à la recherche de l'office de tourisme, alors très mal indiqué, pour y trouver un plan, un plan des bus ( ça s'est arrangé depuis!). Ca c'est vraiment une des priorités, car contrairement à Tôkyô et son réseau de trains et métros bien clair, à Kyôto, on prend surtout le bus, et il n'y a que devant la gare centrale qu'on puisse acheter les tickets à la jurnée, beaucoup plus rentables.
Kiyomizudera 

jour 10: j'avais lancé l'idée d'une journée à Nara sur le forum de l'agence et.. finalement on s'est retrouvé plus d'une quinzaine à être intéressés ( du coup, l'excursion a été ajoutée officiellement aux offres de l'organisateur :) ) Ca aussi, c'est sympa à voir: une des autres anciennes capitales du pays, dont la particularité est d'avoir un très grand complexe de temples au milieu d'un parc -en pleine ville- où déambulent plus d'un millier de daims en toute liberté. Bon pas de chance, il pleuvait. J'y suis retournée en 2012: il pleuvait encore plus. 2013 a été la bonne année pour ne pas voir de daims mouillés!

jour 11: ho, il fait beau: encore une journée pour faire les touristes: chemin des philosophes, pavillon d'argent, et sanctuaire Heian ( c'était le printemps, et il était rempli, mais alors rempli de cerisiers en fleur), tous du côté est ( si je ne me trompe pas) de la ville
pavillon d'argent

jour 12: côté ouest: pavillon d'or, Ryoanji ( un temple célèbre pour son jardin de pierres), et quels autres temples situés de ce côté là, et moins visités que ceux de l'est.

jour 13: Ca c'était MON exigence: le Fushimi Inari, un immense sanctuaire qu
i couvre tout le sommet d'une colline, avec une succession de torii rouges sur près de 4 kms. On n'avait pu en voir qu'une partie à l'époque, j'y suis retournée. C'est simple, j'ai tellement adoré cet endroit que si j'allais 25 fois à Kyôto, j'irais 25 fois à Fushimi Inari, ne fut-ce que pour quelques instants. Ce coin a vraiment un ambiance particulière, relaxante, inimitable ( et accessoirement, comme il y a beaucoup d'arbres ça doit être très agréable en plein été quand il fait chaud partout ailleurs)

et jour 14 le retour : (
en passant au dessus de la Sibérie et des fleuves en train de dégeler au soleil d'avril.

Voilà par exemple pour un premier voyage.

En 2012, j'avais un programme à peu près similaire, un poil plus organisé ( l'agence a pu mettre en place plus d'excursions optionnelle) donc ma semaine à Tôkyô s'est dotée d'un parcours " Tôkyô secret", guidé, qui passait dans des coins où je ne serais probablement pas allée seule faute de les connaître, et d'une excursion au mont Nokogiri ( assez loin de la ville en train, là aussi, je n'aurais pas su y aller seule, mais c'est à voir.; attention: escarpé, et plein d'escaliers).
Ensuite quelques jours dans l'île de Shikoku, préfecture de Matsuyama, pour faire une partie de pélerinage henro ( là aussi j'en parlerai par la suite)
et une fois à Kyôto, des coins que je n'avais pas pus voir la première fois: Arashiyama, un retour à Nara pour essayer de voir la ville au soleil ( raté), et le pavillon d'or ( il faisait gris 5 ans plus tôt), Fushimi inari (bien sûr, je voulais voir la partie manquante..)
Sauf que par manque de chance, je m'étais tordu la cheville 2 jours avant de quitter la France, et j'ai mal profité de plusieurs excursions ( et LE jour ou j'aurais pu aller voir le musée national, pas de bol, il était fermé parce que " congrès du FMI à moins de 500m, tous les bâtiments officiels sont clos". J'ai fait presque 10 000 kms pour le voir, j'ai maudit Christine Lagarde comme je n'avais jamais maudit personne, et dans toutes les langues, baka Christine!)

D'où en 2013: rebelote pour la 2° étape de Shikoku et revoir ce dont j'avais mal profité l'année d'avant, plus Osaka en nocturne (pas ce que j'ai préféré).

Normalement il n'était pas prévu que je reparte de suite, mais, figurez vous que d'une part, j'ai eu une rentrée d'argent imprévue ( associée au fait que je dépense très très très peu en truc de nanas - fringues maquillages et autres qui coûtent vite une blinde - pour garder un maximum de budget voyage. Mais voilà que j'apprends que l'agence avec laquelle je suis partie à chaque fois, et où j'ai des potes maintenant,  organise encore une virée à Shikoku, dans la 4° préfecture cette fois, pour les 1200 de la route des 88 temples. On va y réfléchir sérieusement.

donc Pour résumer, pour un premier voyage, un combiné Tôkyô - Kyôto, sur un minimum d'une dizaine de jours pour les deux est un bon début. Si vous êtes plutôt geek, otaku, fan de salles d'arcades ou branché technologie, Tôkyô sera plus pour vous. Si vous êtes plus branché littérature, philosophie, balades, temples, japon traditionnel ce sera plutôt Kyôto ( moi j'ai choisi mon camp, pour une prochaine fois, je ne passerai pas plus de 2 ou 3 jours sur Tôkyô, tandis que je ne me lasse pas Kyôto)

Très bientôt, un prochain article sur " quand?"