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samedi 16 avril 2022

Princesse tutu ( série animation 2002)

 C'est le premier avril  et, tiens, pourquoi ne pas reprendre la bonne habitude de chroniquer un truc barré/ décalé/ n'imp'?
Bon, vu mon retard, dû aux études " c'est avril, c'est le mois pas sérieux"

Et je ne sais pas pourquoi, il y a quelque jours, j'ai repensé à cette série ( enfin, si, au fil de mes études je me suis un peu intéressée à la danse en général depuis 2 ans), qui fête ses 20 ans cette année. Intéressons nous à "Princesse tutu". Déjà, quel titre! plus rose-pailleté-guimauve-fifille, y'a pas ( à prononcer " princesse Tchoutchou" en japonais, ce qui rend la chose encore plus drôle). Une série animée qui n'a pas l'air d'avoir eu un gros succès en France, peut-être à cause de ce titre trop connoté "petite fille".

Rembobinons. Je l'avais découverte il y a pas mal  d'années, un peu par hasard, au travers du nombre colossal de mèmes qui lui était dédié, en donnant l'image d'un truc particulièrement portenawak (ce qu'elle est... mais pas seulement).
Je me souviens bien ce qui m'avait donné l'idée de la chercher, à l'époque, en VOSTanglais: une discussion dans un forum, où j'avais mentionné la chanson " I dont' feel like dancing" comme étant une des plus mal nommées, puisque je ne peux absolument pas rester en place dès que je l'entend. Et on m'avait redirigé sur "Princesse tutu abridged serie" qui justement utilise ce tube comme ambiance sonore.. et mais c'est quoi ce truc!?
C'est drôle mais ça n'a ni queue ni tête, donc faut que je voie l'original pour mieux comprendre la parodie. Et je suis allée regarderla série, en me disant  " Ok, une série animée de magical girls sur la danse classique, tout ça mis ensemble, c'est too much quand même".  C'était pas gagné, je n'ai jamais vraiment aimé les histoires de magical girls, et, à l'époque je ne m'intéressais qu'à la danse moderne. Double handicap, c'est dire si ce n'était a priori pas pour moi!

Et après quelques épisodes complètement WTF, mais en fait suffisamment WTF pour me donner envie de voir ce que les scénaristes allaient encore inventer,  je l'ai trouvée carrémment pas mal, avec des moments bien trouvés. Et même plus profonde qu'il n'y parait au début, avec une fin qui évite le gros écueil que je redoutais. Avec des thèmes sombres comme la mort, le destin, la manipulation, les apparences et les faux-semblants, la prédestination, la révolte contre le rôle qu'on veut vous faire tenir... cachés sous les plumes, les tutus, les fleurs et l'humour.

Et pourtant si on tente de la résumer... Aheum.
C'est l'histoire d'une fille, prénommée Ahiru, soit" Canard", élève très médiocre d'une école de danse  dans une pays imaginaire qui ressemble à l'Allemagne, et qui rêve qu'elle est... une cane.  Elle se voit, caneton sur un lac, en train d'admirer un jeune homme mélancolique qui danse seul au bord de l'eau. Et il a l'air tellement triste que notre petite cane se fixe pour objectif de lui rendre le sourire.


Sauf qu'en fait, c'est réellement une cane, métamorphosée en petite fille par un conteur passablement effrayant, qui croit être une petite fille et qui rêve qu'elle est une cane. W. T. F!

Notre héroïne, Ahiru, sa vraie apparence étant celle du canard.

Ahiru, donc en pleine crise existentielle, ne sachant plus qui elle est, apprend du conteur-sorcier Drosselmayer qu'elle est l'héroïne de l'histoire qu'il a écrit. Il est mort avant d'en rédiger la fin, les personnages laissés en cours d'histoire ont pris chair dans cet univers et n'en font qu'à leur tête, n'ayant plus de scénario à suivre. Il faut y remédier, et elle, le vilain petit canard, est plus ou moins la seule qui ait la volonté d'agir DANS l'histoire en changeant le destin du héros. Ce qui veut ici dire, que manipulée par Drosselmayer, elle va devoir forcer ses amis ( qui n'ont même pas conscience de leur statut de personnage) à rejouer dans ce qui est maintenant leur quotidien, l'histoire inachevée, telle que l'a décidée le fantôme du conteur.
Vous avez vu The Truman Show? Ben voilà: cette idée-là, mais version magical girl, dans le thème des contes, de la danse et de la musique classique. Et plus on s'avance, plus ça prend l'allure de Truman Show. Je ne m'y attendais pas, je dois dire et c'est une bonne surprise.

HAAAAA!
Drosselmayer le conteur.  Oui, il apparait toujours comme ça, menaçant et.. non en fait carrément flippant et malsain. Bon, c'est un fantôme, c'est légitime.

Ahiru-la-fille est, comme toute héroïne d'anime qui se respecte, raide dingue de son Senpai, un garçon toujours dans la lune, prénommé Mytho (oui, les personnages ont des noms très chelous), avec lequel elle voudrait tant danser un duo. Le meilleur élève et la plus nulle, vous imaginez le résultat.
Ahiru-la-cane, elle, est raide dingue du héros taciturne qu'elle a vu en rêve au bord de son lac.

Le conteur lui révèle donc le secret que tout le monde a deviné: Mytho est l'incarnation dans le monde " réel" du prince du rêve, tout comme Ahiru-humaine est l'avatar du petit canard. Si elle veut aider son prince dans le monde du rêve, elle va devoir agir dans le monde "réel", toute godiche et maladroite qu'elle est. Ce qui est, on le voit peu à peu, une grosse manipulation du narrateur pour reprendre la main sur des personnages qui veulent s'émanciper et vivre leur vie, et seul un simple canard est assez naïf pour accepter le rôle ingrat de la redresseuse de tort. Détail important, elle doit gagner l'amour de Mytho, mais sans jamais le lui dire: si elle se déclare, elle disparait instantanément. Drosselmayer est un sadique qui aime torturer ses personnages, et ce n'est qu'un début.

Pour ce faire, il la dote d'une troisième identité: la princesse tutu, qui est tout ce que Ahiru n'est pas: courageuse, décidée, digne... et talentueuse. Et la charge d'une mission: Mytho est impassible car, dans une précédente histoire, il a du sacrifier ses sensations et ses sentiments, pour sauver le monde d'un gigantesque corbeau-démon. C'était le prix à payer. Il est devenu insensible au point de ne pas ressentir de douleur s'il se tord la cheville ou de ne pas comprendre le risque qu'il y a à sauter par une fenêtre. Ahiru doit donc retrouver ces sentiments éparpillés sous forme de gemmes dans toute la ville, et les rendre à leur légitime propriétaire. Toutes évidemment ne sont pas positives mais, et là, c'est un bon point pour l'anime: toutes sont nécessaires. Mytho privé de la colère ou de la honte ne peut faire face au camarade abusif qui l'insulte,et semble (je dis bien semble) en avoir fait à la fois son souffre-douleur, son esclave et son jouet. Et plus généralement, il devient le jouet de tout le monde. Privé de la peur, il ne voit pas le danger qu'il y a à sauter par une fenêtre pour sauver un oiseau tombé du toit ( tiens, il n'a pas perdu la compassion, mais, par contre il a oublié le détail important: les oiseaux volent!).

A ce duo Ahiru - Mytho ( décidément, ce nom qui fait référence au fait qu'il est un mythe et non un humain,  sonne de manière très drôle en français) se rajoute un autre duo: Fakir (le mec tyrannique, qui porte bien son nom: aussi agréable qu'une planche à clous!) et Rue (comme la plante, pas comme la rue de la ville), LA meilleure élève, soliste, celle à qui les meilleurs rôles sont destinés d'office, celle avec qui tout le monde veut faire des duos, pas exactement méchante, mais... très vaniteuse par moments.
Or ces deux là ont aussi des équivalents dans le conte d'origine: Fakir est un chevalier au service du prince qui doit pourfendre le grand démon corbeau, tandis que Rue est la propre fille du démon-corbeau. Elle aussi, sous une apparence de super méchante, la princesse Kraehe, cherche les fragments de personnalité de Mytho... pour lui éviter de développer des sentiments comme l'amitié, l'amour, et en faire sa chose ( avec des motivations disons, très peu honnêtes: le corbeau est scellé dans une dimension parallèle, et il faut par sorcellerie lui rendre la liberté: il lui faut pour celà un coeur jeune et sincère, et Mytho est le pige.. euh le candidat idéal pour lui amener cet ingédient essentiel, à condition qu'il retrouve ses sentiments, car un coeur vide ne vaut rien pour la magie. Rue- Kraehe est elle aussi le pigeon de son père, hein..., elle en pince pour Mytho et ne sait pas qu'il va devoir ...être mangé par son paternel)



Chose intéressante, hormis Ahiru, au début, aucun des autres n'a conscience de sa personnalité cachée, définie par le rôle que l'auteur leur a assigné dans sa précédente histoire: Rue est orgueilleuse et possessive parce qu'elle est un corbeau qui n'est pas doté des sentiments humains. Fakir est tyrannique parce que son rôle de chevalier est écrit comme ça: protecteur dans le conte, il est en fait surprotecteur de son pote, à qui il veut éviter des problèmes. Et tout le monde veut soit rendre au "patient" ses sentiments, soit lui éviter de les retrouver, mais sans se poser une question essentielle: que veut réellement Mytho? Retrouver une personnalité quitte à en souffir, ou rester un imbécile heureux, indifférent à tout.
Vous arrivez encore à suivre? Bon.

Et donc Fakir. 'ttendez.., je rêve? cheveux bruns, yeux sombres, teint mat, un personnage oriental, comme son nom le laisse supposer? Youpi!

Jusque-là, vous pensiez que Mytho ou Ahiru sont l'un ou l'autre le personnage principal? Et non, ce sera notre petit brun grognon, mais il ne l'apprendra lui même qu'à la fin. En tout cas, si les 4 personnages pricipaux évoluent, c'est son évolution qui va être la plus intéressante.

En tout cas j'aime bien ce personnage: sarcastique, ironique, cassant.. mais dans le fond c'est juste le type calme qui n'aime rien tant que lire et qu'on lui foute la paix. Sauf qu'il se retrouve par la volonté du conteur propulsé dans un rôle de chevalier protecteur qui ne lui convient pas, pour lequel il n'a pas de prédispositions et dans lequel il est , il faut le dire, assez nul, puisque ce sont toujours les autres qui lui sauvent la mise. Rôle qu'il n'arrive à remplir qu'à l'excès en devenant tyrannique.
Il est aussi doté d'un pouvoir qui lui pose problème: il a un talent littéraire.. mais les histoires qu'il écrit se réalisent, parfois avec un résultat catastrophique. Il a d'ailleurs oublié cette compétence traumatisante, et se voit contraint par le scénario de suivre une voie qu'on lui a désignée et qu'il n'aime pas en renonçant à celle qui est faire pour lui.
Je n'arrivais pas à mettre exactement le doigt là-dessus, mais voilà quelqu'un qui a analysé le personnage et je trouve que ça tient debout. En tout cas, il est beaucoup plus intéressant que les autres, et c'est presque le seul dont je me souvenais clairement.
L'idée est originale en tout cas: un conteur qui a le pouvoir d'influencer la réalité a écrit une histoire, dont un des personnages est aussi doté de ce pouvoir, et va aller peu à peu à l'encontre de ce que son créateur attend de lui.

Bon alors tout ça se passe dans un monde "réel", qui mérite bien des guillemets: comme dans le monde réel, les garçons sont une denrée rare dans une école de danse.
Mais, pas comme dans le monde réel, le professeur est... un chat, qui lorsqu'il s'énerve, menace ses élèves de 13,14 ans d'en épouser une de force. Et se passe la patte sur l'oreille ou se lèche le.. oui, comme un chat. Un autre professeur est une chèvre. Et certains élèves sont chelous. Non vraiment chelous: un chihuahua, un fourmilier, des oiseaux, un hippopotame, un tatou à neuf bandes, des wallabies... (seule ahiru semble se poser des questions à ce sujet, et, chose incroyable, ce fait sera expliqué IN FINE!)

Meilleur argument de vente de la série: le très indifférent héros est enlevé par une fille-fourmilier en uniforme scolaire qui clame en faire son petit ami.
et hop!

La honte intergalactique: cette danseuse - fourmilier est plus douée que je ne l'ai jamais été, même dans ma jeunesse, et a un meilleur équilibre que je n'en aurais jamais, même en m'entraînant tous les jours.

et au passage l'élève de dos me fait penser à Akira de Hikaru no go ce qui est encore plus perturbant.


Oui, cette série est portenawak ET c'est finalement sa force: assumer son côté totalement barré et ses trous scénaristiques dans sa forme pour mieux trancher avec son propos volontiers angoissé: qui suis-je réellement, est-ce que mon histoire est écrite, et si oui par qui? Est-ce que je peux, est-ce que je dois la faire changer?
Dès l'épisode 2, l'héroïne se pose des questions philosophiques: je suis une cane qui se croit humaine, mais laquelle est la vraie? Si j'étais moi hier et encore avant sous une autre forme, est-ce que je suis encore moi aujourd'hui?
Je crois que c'est ce genre de dialogue qui a fait que j'ai continué à suivre la série :) Et je ne regrette pas parce que c'est sympa de voir une mise en abîme où les personnages veulent sortir de leur rôle, ou au contraire jouent avec les codes narratifs ( mention spéciale à Femio, personnage secondaire de la 2° saison, narcissique incorrigible, qui arrive à dos de taureau sur l'air d'Escamillo, balance des mots au pif en français pour mieux draguer, suivi d'un assistant qui lance les bncontournables pétales de roses qui accompagnent souvent ce genre de personnages.  Habituellement, c'est un cliché sorti de nulle part, là, non, c'est un type dans le cadre qui les lance par poignées. Le 4° mur prend cher.)

Donc les points faibles: 

Une histoire de magical girl, avec la fille un peu nulle qui doit évidemment se battre pour sauver ses amis et le monde en rassemblant des trucs perdus ça n'est pas nouveau ( Sakura dans Card Captor rassemblait des cartes magiques, la même dans Tsubasa chronicle rassemblait les souvenirs de son meilleur ami éparpillés sous forme de plumes...).
Le monde ou ça se passe est quand même chelou...faut passer le cap, et oui, ça s'explique.
Uzura, l'inévitable mascotte con-con, qui ne sert pas à grand chose, à part à faire des gags-culottes ultra-répétitifs, avec en plus un tic de langage (en fait un avatar chibi d'un personnage plus sérieux disparu dans la première saison, mais que les spectateurs aimaient bien, donc qu'on fait revenir sous une autre forme en version plus "légère". Et ce genre de personnages est en général très pénible)
Le titre qui laisse attendre quelque chose de rose et mignon... et est finalement très trompeur ( dans le bon sens pour moi, mais si vous attendez un truc réaliste sur la danse, ou une histoire pour enfant, ce n'est pas ça)

bon pas à ce point-là, mais ça serait drôle quand même
l'héroïne étant du genre à tout vouloir régler par la non violence, et demande aux gens  "danse avec moi"


Les plus:
une série de magical girl, qui a droit évidemment à sa séquence transformation mais sans musique spécifique, ni phrase magique (vous voyez? le magical gugusse, qui se ressemble comme deux gouttes d'eau avant/après mais que personne ne reconnaît avant/ après avoir braillé un truc du genre "par le pouvoir du crâne ancestral!" ).
Non seulement, de par sa thématique,  la série puise dans les domaines de la danse et des ballets de répertoire, de la musique classique et des contes, mais, c'est encore mieux, elle les utilise à bon escient en lien avec la narration:
-La première apparition d'Ahiru est une double référence au lac des cygnes et au vilain petit canard.
Son apprence d'héroïne "princesse tutu" et l'incarnation maléfique que Rue " Kraehe le corbeau" sont des références encore à Odile et Odette.
-La mystérieuse femme qui se promène en jouant de l'orgue de barbarie et en parlant par phrases incompréhensible se tient toujours en 5° position (là, les pratiquants de danse comprendront), mais c'est aussi un automate, en référence à Coppélia du ballet du même nom, lui même inspiré des contes de ETA Hoffmann. D'où provient aussi Drosselmayer, personnage très ambigu de Casse-noisette, lui aussi emprunté à ETA Hoffmann.
-Une séquence qui se passe dans un cimetière emprunte sa forme et son fond à Giselle, ET les héroïnes ne pourront s'en sortir qu'en reproduisant sans erreur les enchaînements de pas du ballet lui-même. Ce qui me laisse à penser que les scénaristes ont fait un vrai travail de recherche, au lieu de simplement jeter des références un peu au hasard. Souvent les séquences magiques sont aussi une référence discrète ( apparition de tapis de fleurs sur l'air de la Valse des fleurs)
et.. bon la musique, c'est toujours sympa de faire connaître à un plus vaste nombre la musique classique. Pas seulement de danse, d'ailleurs: Outre le lac ces cygnes, Casse-noisette, Shéhérazade, Coppélia, ou Giselle, il y a Carmen, Les tableaux d'une exposition, la 1° Gymnopédie de Satie,

Le gros plus pour moi: pas de Happy-end et pas d'histoire d'amour attendue.
SPOIL : plus elle avance, plus Ahiru, qui se rend compte que son amour pour Mytho n'était qu'une illusion fondée sur une image d'épinal. Elle l'aimait pour sa beauté et pour sa tristesse: tant qu'il était triste, elle avait un but: lui rendre sa personnalité. Une fois ce but atteint, paradoxalement, elle se rend compte que cette personnalité n'est pas celle atttendue, il n'est plus le Mytho qui lui plaisait. Mieux, elle admet que le seul qui l'apprécie réellement pour ses qualités est précisement, le type qu'elle n'aimait pas du tout au départ: Fakir, ronchon, mais fiable, capable d'évoluer et de revenir sur ses erreurs, et qui ne lui force pas la main à faire des choix qui ne lui conviennent pas.
Devant le choix de ne pas aller jusqu'au bout de l'histoire et de rester humaine, ou de conclure son histoire, mais à sa manière en affirmant sa volonté et en redevenant un canard, Ahiru décide... de rester en phase avec sa nature profonde. Une héroïne d'anime qui préfère renoncer à une vie confortable et des relations basées sur une fausse apparence, et qui choisit sa propre voie en fonction de son ressenti quitte à causer de la peine à ses amis, c'est quand même rare.
Et une thématique plus adulte qu'il n'y parait: choisir, c'est forcément renoncer à quelque chose.

allez, un petit coup de mème pour la route
je ne pouvais qu'aimer cette référence: Usagi la lapine et Ahiru la Cane nous rejouent un gag de Bugs Bunny et Daffy Duck

Pour les curieux ou ceux qui préfèrent la lecture, il y a une version manga, que je ne connais pas. A noter que le manga est l'adaptation papier de la série.

jeudi 1 avril 2021

Kamigami no asobi (série d'animation, 2014)

 Donc voilà, puisque j'en parlais au sujet de Tsukimi, en mentionnant brièvement cette série, qui n'avait pas eu droit à son sujet, bien qu'elle a été une bonne surprise, il est temps.

La série date de  2014, et adapte vaguement le sujet d'un jeu vidéo de drague: une humaine est envoyée dans un monde peuplé de dieux et va devoir en draguer un ou plusieurs - J'avais vu lors d'un voyage au Japon les affiches et publicités énormes pour ce jeu, qui venait de sortir. Le temps de déchiffrer les kanas des noms des personnages, de comprendre qu'il s'agissait d'un otome game sur la mythologie...  J'ai piqué un tel fou rire dans le magasin que j'ai couru aux toilettes pour pleurer de rire. Oui oui, tant ça avait l'air cliché.Ce n'est que le lendemain que j'ai pu, en me préparant mentalement, lire le titre sans memarrer à nouveau. "Kamigami no asobi": le jeu des dieux.

Et donc quand j'ai vu une adaptation en anime, je me suis dit " haaa mais c'est le concept qui m'a valu un fou rire mémorable".

Mais je ne parlerai pas ici du jeu en lui même que je n'ai pas testé.

La série animée a eu la bonne idée de s'éloigner du bête concept de "jeu de drague! on colle une fille aléatoire et sans personnalité dans un groupe de gars qui vont rivaliser d'ingéniosité - ou de harcèlement sexuel -pour se la taper, vu qu'elle est la seule célibataire du coin, et pour tout dire la seule personne de sexe féminin du coin..." pour se concentrer sur une version divine d'"Esprit rebelles": une bande de racailles immortelles doit apprendre à respecter l'humanité tout entière, et c'est pas gagné.

Dans ce genre d'adaptation d'un jeu de drague, il y a eu le consternantissime " Diabolik lovers" qui reste à ce jour le pire navet d'animation (d'un point de vue scénario) que j'ai vu. C'était il y a 6 ans et je me souviens encore de la nullité absolue de ce truc.

Bonne chose, Kamigami est l'anti- Diabolik Lovers, sur un scénario qui s'annonçait pourtant aussi mal parti que possible : une humaine se retrouve coincée pour une raison quelconque dans un lieu peuplé d'immortels. Des dieux cette fois.
Donc, il y avait tout pour partir en sucette, d'autant que l'héroïne s'appelle également Yui, comme celle de Diabolik, mais divine surprise (oui j'ai osé), elle se bouge et personne ne va tenter de la manger.

Et pourtant, sur le papier, le mélange "mythologies du monde et comédie lycéenne" était hautement aléatoire et annonçait un foirage totale.


Donc Yui, une lycéenne japonaise tout ce qu'il y a de plus normale, se retrouve transportée dans un monde étrange par le biais d'un artefact magique. Du classique, jusque là.

Mais déjà, Yui, contrairement à pas mal de ses consoeurs d'animations a une vie, des amis, des loisirs , une famille. Et une fois transportée dans un lieu qu'elle ne connait pas, sa première réaction est LO-GI-QUE: une fois établi qu'elle est vivante et entière, elle va chercher du réseau sur son téléphone pour essayer de se géolocaliser et d'avertir sa famille, les secours, bref, de faire quelque chose autre que chougner.
Et devant l'impossibilité de se situer, essayer de trouver d'autres gens et de leur parler pour voir s'ils peuvent lui donner des indices dans sa quête sont aussi paumés qu'elle.
Et donc elle va rencontrer tour à tour un paquet de types bizarres, plus ou moins collaboratifs, qui n'ont pas plus qu'elle la moindre idée de ce qu'ils font là. 

Et elle comprend quand même que quelque chose n'est pas normal quand elle voit dans le ciel une île flottante ( pas le dessert, plutôt digne d'un tableau de Roger Dean) et Pégase.
Oui, le cheval volant de la mythologie grecque.
et
donc, ce qu'il se passe: Zeus, LE zeus ( sous l'apparence d'un petit garçon tout mignon mais très égoïste) va rassembler tout le monde et s'expliquer à peu près dans ces termes:
 Je m'ennuyais alors j'ai trouvé un moyen de me divertir en pourrissant la vie des autres
Yui tu es une terrienne tout ce qu'il y a de plus banal, un échantillon parfait de médiocrité humaine.J'ai donc décidé de faire de toi l'instructrice d'une bande de racailles de niveau olympique. Ce sont tous des dieux avec un gros gros problème mental et /ou relationnel. A toi de leur faire comprendre ce que sont les humains, leur valeur collective - même si ce sont des connards individuellement - et à convaincre tous ces jeunes glandeurs de dieux que les humains ne sont pas des jouets (enfin sauf pour moi). Tu as une année scolaire pour leur apprendre l'humilité et la compassion. Si tu rates, vous serez tous coincés ici pour l'éternité. Pas de souci, leurs pouvoirs sont scellés, ils ne pourront rien te faire, moi par contre je peux cramer la tronche de tout le monde en un claquement de doigts, donc filez tous droit.


Bon, on l'a dit, tous sont complètement tarés un peu indisciplinés.
Du côté de l'équipe grecque nous avons Apollon (con comme un verre à pied, et qui surnomme l'héroïne " madame la fée", dragueur comme, ben le dieu de la beauté, mais qui se prend des râteau à cause de la présence d'un concurrent aux mêmes attributions), Hadès ( qui a du mal a assumer son statut de roi des enfers, et pense attirer le malheur sur tout le monde, bref: être un chat noir), et Dionysos ( qui se fout de tout et ne s'intéresse qu'à cultiver de la vigne où qu'il soit)

Yui et ses amis grecs: Dionysos, Hadès et Apollon. Quand même, quand tes potes sont des dieux, c'est la classe.
Et vous avez vu: elle se marre, personne ne tente de la torturer ou de la menacer, c'est la pause repas entre amis. Et ce n'est pas elle le déjeuner.


Côté mythologie nordique, Balder ( l'équivalent nordique d'Apollon, mais comme il est aimé de tout le monde à cause d'un sort jeté par sa mère, il complexe: personne ne l'apprécie réellement spontanément, pour sa personnalité ou ses qualités, c'est l'effet du sort, trop le seum ) Loki (remuant dieu du feu et meilleur ami- WTF!- de Balder, ça, c'est le gros nawak mythologique, ils sont supposés se détester quand même), et Thor qui ne sert pas à grand chose concrètement.

Et pour l'équipe japonaise, Tsukito le dieu de la Lune (qui y est tout le temps, dans la lune) et Susanoo le dieu du vent, ou de la mer, j'ai un doute. Mais il fait un peu double emploi de "type remuant" avec Loki.
Et donc il va falloir convaincre ces glandeurs de s'allier entre eux pour contrer les plans ridicules de Zeus, qui a apparemment décidé de régenter aussi les autres mythologies, et tout en arrivant à leur faire comprendre qu'il ne faut pas martyriser les humains, que ce sont des créatures sensibles. Un peu comme " écraser les insectes, c'est pas très gentil"

Et on rajoute les deux figurants égyptiens sous employés, Thoth ( bibliothécaire caractériel), et Anubis ( le " toutou", qui ne fait qu'une apparition de quelques secondes par épisode, un cameo, donc)

Choisi ton dieu favori ( bon il manque ici Zeus et Dionysos, et Thor qui n'a pas non plus un rôle important, ça aurait fait trop de grecs et de norvégiens, probablement)

Raisons pour lesquelles c'était une bonne surprise:

- L'héroïne n'est pas 100% molle, a des lignes de dialogues, essaye de trouver des solutions par elle-même plutôt que de chougner à la première difficulté. Quitte à s'opposer frontalement -et à coup de katana- à Zeus. Ou a un dieu qui ne veut pas bouger sur le ton " si ça t'amuse d'être ici c'est ton problème, mais on est dans le même bateau, et là ça devient mon problème, JE veux rentrer chez moi, et pour ça s'il faut que je te traîne par la peau du  biiiiiip , je le ferai. YEEEEES!

- On lui a assigné une tache et elle fait de son mieux pour la mener à bien, dès qu'elle comprend que c'est sa seule manière de rentrer dans son monde d'origine.

- Il y a un scénario qui pioche, même en les distordant, dans les mythologies d'origine des différents personnages. Donc un peu de portenawak pour les mythologues avertis, mais au final, pas plus que la moyenne des films hollywoodiens, capables de vous coller le concept de "péché" judéo-chrétien en pleine Grèce antique. Mais bon on n'atteindra jamais le niveau cosmique de portenawak de Saint Seiya, et pourtant, j'adore Saint Seiya. Doc le n'imp' n'est pas disqualifiant quand il est assumé ( et LE Choc des Titans, version années 80 est un délice malgré une chouette robot totalement anachronique)

- La série a le bon goût d'être tragi-comique et de ne pas se prendre trop au sérieux, sauf lorsqu'elle évoque des passages vraiment liés à la mythologie ( le meurtre de Balder dans la mythologie nordique par exemple)

- Cool, on évite le cliché de caser l'héroïne avec le célibataire le plus probable - ici Apollon- pour se concentrer sur les problèmes personnels ou psychologiques de ces dieux, quand même assez gratinés. On ne parlera pas de l'Apollon mythique, dieu de la beauté et des râteaux - même si ce détail jubilatoire est repris! Apollon se voyant involontairement damer le pion par Balder et sa "malédiction" - mais quand même de base un sacré enfoiré, aussi chaud que papa Zeus. ( sisi, regardez les légendes, il s'en s''est pris un certain nombre de rateaux, soit que la femme qu'il poursuit est fidèle à son mari ou pas du tout motivée pour sortir avec un immortel, se sachant mortelle, soit que le monsieur qu'il poursuit ne soit pas spécialement intéressé par les hommes. Non désolée, c'est un jeu de drague hétéro, on ne pourra pas caser Apollon avec un homme et c'est bien dommage)

- L'anime évite l'autre énorme cliché de faire d'Hadès un personnage négatif, parce que la mort c'est pas bien. De fait, mythologiquement parlant, Hadès est plutôt un dieu pépère, qui s'acquitte de sa tâche comme il peut sans se mêler vraiment de la vie des humains , et au final un dieu bien plus digne que ses deux frères, ce qui n'est pas difficile. Et donc Hadès ne sera pas le personnage négatif qu'on attend, mais un type sympa doté d'un humour du type " blagues carambar", un personnage plutôt marrant avec une passion pour les daifuku à la fraise - oui des petits gâteaux japonais.

 Et donc ça va être une autre piste qui va primer que " collons l'héroïne dans les pattes d'un dieu au pif" et c'est très bien. De plus, sur les derniers épisodes le scénario a la bonne idée de choisir une mythologie, la nordique, et de s'y tenir.

Et en point négatif, c'est assez linéaire: 1°épisode = les présentations, les suivants = un personnage = un problème à résoudre et l'histoire ne commence réellement qu'après la moitié. Sur une série de 12 épisodes, c'est un peu dommage.

Et comme on part d'un jeu de drague, il manque de personnages féminins , on voit quelques filles, ce sont juste des esprits collés là par Zeus pour donner l'impression qu'il y a plus de monde ( pourtant il y aurait pu y avoir quelques déesses, genre Artémis, il y aurait tellement eu de potentiel à exploiter une rivalité entre frère et soeur. Ou Athéna qui aurait pu être dans sa période rebelle contre papa Zeus et chercher le soutien de tonton Hadès)

Et je viens de découvrir que le jeu avait ce personnage. qui n'a pas été intégré à la version animée.
Et là je me dis " quoi, une autre nana? Enfin!!! ouaaah, j'adore son kimono, trop cool"
Erreur. Ce n'est pas une autre nana. C'est un dieu du soleil, encore un, avec Apollon et Balder, ça faisit trop de dieux de la lumière.
C'est vrai que dans le bingo des anime, il manquait ici le personnage travesti.

L'autre problème c'est que comme il s'agit d'une comédie lycéenne on aura droit à tous les clichés de la comédie de lycée japonaise: choix de clubs à rejoindre, bad guy sympa au passé douloureux, pièce de théâtre, nécessité de collaborer entre personnages qui ne peuvent pas s'entendre, fête de l'hiver, personnage maudit (et cette fois, ce n'est pas une image romantico- emo), roi de la maladresse qui s'étale de tout son long à tous les épisodes. Et l'inévitable mascotte-conseiller qui ne sert à rien.
Une sorte de sac poubelle qui parle. Et ce n'est pas une image, c'est vraiment un sac animé fait de déchets. C'est là qu'on se dit quand même que l'anime ne se prend pas au sérieux et a été conçu comme une grosse blague.

Mais le plus gros problème ici c'est : c'est trop court! 13 épisodes d'une vingtaine de minutes pour arriver à présenter tout le monde PUIS développer une trame narrative, c'est très court ( souvenez vous de mon commentaire sur Diabolik, provant que tout est relatif: 13 épisodes de 12 minutes moins les génériques, ça paraissait horriblement long!)
En l'occurrence, les dieux égyptiens présent sont juste des figurants, et c'est bien dommage. On pourrait faire un " où est Charlie" en cherchant les apparitions d'Anubis, qui a réellement un comportement de chien-chien.

Donc une série très courte, pas exempte de défauts, mais qui partait de très loin. Je n'en attendais absolument rien, je l'avais regardée un peu par curiosité, et ça s'est avéré une excellente surprise, une série beaucoup moins basique et couillonne que ce que je craignais, avec de vrais moments de délire, une héroïne qui a plus de nerfs que les autres, et un scénario, même précipité.
Donc pour le côté blague, j'avais conservé ce sujet pour le premier avril, en lieu et place du sempiternel tome du navet pharaonique habituel que je n'ai franchement plus l'envie de me forcer à lire.

vendredi 6 avril 2018

Mary et la fleur de la sorcière (long métrage d'animation - 2017)

Qu'est-ce qui se passerait si on mélangeait disons.. les Studios Ghibli et Harry Potter?
L'idée est cool non?

Et pourtant, ce n'est ni Ghibli, ni Harry Potter, mais ça y ressemble beaucoup!


Tiré d'un roman que je ne connais absolument pas ( The little Broomstick), on y suit Mary, petite fille rousse à couettes.
Mary est assez maladroite, solitaire, et complexée par sa couleur de cheveux. Elle vient d'emménager chez sa tante Charlotte, une vieille dame sympathique et aisée ( elle a une grande maison, un jardinier et une cuisinière) et attend en s'ennuyant l'arrivée de ses parents et le début de l'année scolaire. Il n'y a pas grand monde dans ce patelin nommé Manoir rouge, et on ne peut pas dire que la première rencontre avec le seul autre enfant du coin , un garçon nommé Peter se soit bien passée: elle a commis une maladresse, s'est retrouvée avec un panier de feuilles mortes sur la tête et Peter s'est moqué d'elle et, sans le savoir, de son complexe en la traitant de " petit singe roux".

Dans son ennui, Mary va un jour suivre non un lapin blanc, mais Tib le chat noir (et Gib le chat gris, moins important dans l'histoire, ce sont les chats de Peter), qui la conduisent dans la forêt, où elle trouve une fleur brillante qui ressemble à un muguet violet et déplait beaucoup aux chats. Lorsqu'elle la montre au jardinier, celui ci lui explique qu'elle est très rare, ne pousse que tous les 7 ans, et s'appelle " vol-de-nuit".

Po... Ponyo? C'est toi?

Lorsque Mary retourne dans la forêt pour chercher les chats qui ont disparu, elle trouve cette fois un balai pris dans des racines d'arbres ( la raison de sa présence ici est expliquée dans le prologue: une sorcière qui ressemblait beaucoup à Mary l'a perdu ici alors qu'elle fuyait après avoir volé des graines magiques.. celles de la plante à fleurs violettes). Par suite d'une maladresse, Mary écrase une fleur sur le manche du balai qui  s'anime.. et l'emmène droit dans la cour de l'école Endor, une école de magie, où on la prend pour une sorcière - puisqu'elle vient d'arriver à cheval sur un balai.



Et une sorcière particulièrement puissante puisqu'elle maîtrise d'emblée des sorts compliqués et qu'elle est rousse.
Sauf que ce n'est a priori pas Mary qui a des pouvoirs, mais la fleur écrasée qui lui en donne temporairement. autant dire que les choses vont se passer moins bien lorsqu'on va découvrir qu'elle n'est pas une sorcière mais une moldue intruse sans pouvoir particulier qui n'a rien à faire là. Elle va se mettre dans le pétrin et par maladresse (une fois de plus) met également Peter qui n'avait rien demandé à personne, dans le même pétrin...

Voilà un film sur lequel j'ai bien du mal à me faire une opinion en fait... Il y a du bon, et .. du moyen ( mais pas franchement de mauvais par contre)

Réalisé par Yonebashi Hiromasa ( Arrietty, que j'ai vu l'an dernier, mais pas présenté ici), ce n'est pas son premier film donc, mais c'est son premier au sein d'un studio autre que Ghibli... et pourtant on dirait du Ghibli, juré craché.

En fait, il s'agit même du tout premier film du studio Ponoc, fondé par d'anciens du studio Ghibli, et l'influence est plus que visible: de grands espaces, de la verdure, des poursuites aériennes sur une musique qui ressemble beaucoup à celles de Joe Hisaishi...

Donc c'est à la fois bien en ce sens qu'un second studio émerge alors qu'avec la retraite-mais-peut-être-pas des deux principaux réalisateurs, Ghibli semblait avoir des difficultés, mais un peu dommage qu'il ne prennent pas ses distances avec son grand frère.
Et, comme je le disais, c'est un premier film, donc,il est tout à fait logique qu'il soit encore baigné dans cette influence, dont il lui faudra peut-être un peu de temps pour s'éloigner et trouver ses marques pour développer sa propre identité.
Mais, l'influence est là, jusqu'au nom du studio: " Ponoc "est un mot croate apparemment qui signifie "l'aube" ou l'aurore". Ghibli est un nom de vent italien, donc les deux font référence à l'Europe et très exactement au même coin de l'Europe du sud, d'une part et d'autre de l'Adriatique.

Et visuellement le film est bourré de références à ceux de Ghibli. Graphiquement, c'est du Ghibli, pas de mauvaise surprise de ce côté là, c'est magnifiquement beau.

Mentions spéciales à l'incendie du début, au rendu du brouillard et des grands espaces de verdure, et à la directrice de l'école qui apparait dans une fontaine, manipulant l'eau à son image.


A commencer par Mary, petite rousse aux faux-airs de Ponyo et  Nausicaa, à cheval sur un balai, accompagnée d'un chat noir, qui vit avec une tante et sa cuisinière ( souvenez vous de la vieille dame aux tourtes dans  Kiki). Il y a même un enfant qui fait des livraisons ( ce n'est pas Mary, mais Peter.. qui se promène à vélo, comme Tonbo, le nouvel ami de Kiki, tiens).

Mary a dos de balai est attaquée par des créatures ressemblant à des poissons volants, mais ça rappelle beaucoup la scène où Haku le dragon était poursuivi par des oiseaux de papier. D'ailleurs c'est un pont qui marquait la frontière entre le village et les bains dans Chihiro, ici, c'est le même genre de pont qui marque la séparation entre la route et la forêt, où il ne faut pas s'aventurer quand il y a du brouillard.
Il ne faut pas entrer dans la forêt les jours de brouillard, on risque de s'y perdre. Vous avez tous deviné ce qui va se passer.



L'extérieur de l'école Endor, de bric et de broc, et flanqué d'escaliers ardus, rappelle à la fois ceux des bains de Yubaba et le château de Howl.. Et le monstre qui engloutit Peter tient un peu du dieu cerf qui cherche sa tête et de "sans-visage".

Toute ressemblance est.. absolument pas fortuite! Il faut n'avoir jamais vu Chihiro pour ne pas la repérer tant elle crève les yeux.
Mary qui arrive sur une île inhabitée est découvre une maison magique où elle semble attendue.. la scène semble vraiment un décalque de Chihiro qui arrive chez Zeniba après son voyage en train aquatique.

Le problème n'est pas qu'il y ait des références, mais qu'il y en ait trop, beaucoup trop, visuellement, narrativement, partout, à tel point qu'il devient difficile de suivre le film sans les chercher, ou sans qu'elles ne vous sautent aux yeux même sans les chercher. Et parfois au détriment de l'histoire.

Une autre plus inattendue: le petit Peter, avec sa caquette... a tout d'un dresseur de Pokemon.
Il y a de bonnes choses, mais... Peter en particulier est peu exploité. Autant Mary est , comme on en a l'habitude chez Ghibli, un personnage qui va dépasser ses doutes et essayer de réparer ses bourdes, autant Peter ne sert pas à grand-chose et récupère le rôle de la damoiselle en détresse qu'il faut sauver.
En terme de jeux vidéo, ça serait un PNJ, et sa quête est de le sauver des griffes de la directrice de l'école de magie.

il sert tellement peu qu'en fait je n'arrive pas à trouver d'illustration " casquette". Mais bon, il a quand même le blouson de sport de Sacha. Ils ont même attrapé 2 Miaouss!


La relation d'amitié entre lui et Mary n'a pas été suffisamment développée avant pour être vraiment crédible ( ils se sont rencontré 2 fois.. et les 2 fois ont fini en dispute, du coupon a plus l'impression que Mary vient à son aide par culpabilité de l'avoir impliqué là dedans, que par altruisme et/ou amitié). On sent bien l'ambition de faire quelque chose d' épique dans la veine de Chihiro, en un peu plus enfantin, peut être, mais il manque en face de Mary un personnage aussi complet et complexe que l'était Haku (mais je suis partiale, je trouve que Haku est un des personnages - je ne peux pas vraiment dire secondaires, mais autres que le héros- les plus aboutis de l'ensemble des films Ghibli.. et puis c'est un dragon, on peut difficilement rivaliser avec ça en termes de charisme!)


Tante Charlotte aussi aurait mérité un peu plus de développement.

Le professeur de science/ magie. Il me rappelle vaguement un autre personnage mais alors là, j'ai un trou de mémoire et je n'arrive plus à m'en souvenir, c'est agaçant.

Il y a des choses un peu attendues ( ce qui arrive à Gib, ou l'identité de la sorcière du début), d'autres... qui m'ont agréablement surprise, dans les thématiques:
[spoiler] je ne m'attendais pas en entrant au ciné à une réflexion sur les tests sur animaux, même si on la voit arriver pendant le film, ou à in fil directeur sur l'ambition démesurée et la création de surhommes. Avec le monstre qui avale Peter à ce moment là, c'est carrément à Akira que j'ai pensé, et à la métamorphose monstrueuse de Tetsuo que j'ai pensé.[fin spoiler]
Ca c'était la référence surprise qui fait plaisir. Parce que je ne l'avais pas vue venir. Parce que hors Ghibli, et c'est ça qui me donne une sorte d'espoir de voir peu à peu ce nouveau studio sortir de l'ombre de Ghibli et explorer d'autres voies.

Donc voilà, un film sympathique que malgré ses nombreux clins d'oeil, j'ai pris plaisir à suivre sur le moment, mais qui ne me laissera un souvenir très mémorable en lui-même.
Mais en même temps, ça fait plaisir d'assister aux débuts d'un nouveau studio. Donc je pense que Ponoc a un bel avenir, pour peu qu'il se détache de son grand frère pour essayer de trouver ses marques, probablement en se cherchant un peu au départ... (et puis Ghibli aussi n'est pas exempt de ratages, j'ai nommé: Terremer. Vu deux fois - parce qu'il ne m'avait laissé aucun souvenir la première et pour cause: il est raté et je crois que mon cerveau avait décidé de faire jouer la mémoire sélective)

Ils ont déjà retenu le meilleur chez Ghibli, à sa voir l'exigence visuelle sans sombrer dans la facilité d'un film en images de synthèse, et la volonté de ne pas occulter des thèmes durs et adultes dans un film destiné à un public jeune. Reste à trouver leur propre patte, à éviter de faire des citations toutes les 2 minutes, à ne pas sacrifier els personnages secondaires et à ne pas semer trop d'indices qui font dire " ça, je le voyais tellement venir!", mais je dirais que ça s'annonce plutôt bien.

le vendredi , c'est films et séries!

vendredi 17 novembre 2017

Le château ambulant ( long metrage d'animation 2004)

Après une soirée du 10 novembre assez saignante et violente ( voir ici), il me fallait bien une histoire mignonne (enfin presque) avec un sorcier sympathique, un démon rigolo,une baraque bringuebalante, une mamie de choc et un navet magique pour me remettre de mes émotions.

Celui-ci, je l'avais vu lors de sa sortie au cinéma,mais pas revu depuis. Et j'avoue que j'en avais oublié beaucoup de passages c'est donc une redécouverte pour moi.

l'affiche originale


Bon, comme toujours c'est du Ghibli, donc il y a des grands espaces, de la verdure, une image qui " respire" ( je ne sais pas comment dire autrement, un film Ghibli, c'est vivifiant comme une promenade à la campagne, voilà!), un peu de fantastique et un propos pacifiste...

Voilà très exactement ce que je veux dire par " dans un Ghibli, on respire"

Tout commence dans une petite ville où vit et travaille Sophie, qui a hérité de la chapellerie de ses parents. Ce n'est pas que l'idée d'être chapelière toute sa vie l'enchante, mais elle s'en accommode, en disant à sa soeur, qui a préféré aller travailler dans une pâtisserie, que c'est son devoir en tant qu'aînée.
Rien ne semble de toute façon l'intéresser vraiment, elle n'a pas d'ambition, ne porte aucun intérêt à la guerre qui enthousiasme le reste de la ville et rien ne semble devoir perturber son existence toute tracée.

Même pas la visite à proximité du "château ambulant", curieuse bâtisse métallique mouvante qui ressemble à un gros monstre et que l'on dit habitée par un sorcier dangereux nommé "Hauru" ( Howl dans le texte anglais original, mais je vais garder la transcription nippone des sous-titres)
Personne ou presque ne semble l'avoir vu, mais il y a toujours quelqu'un qui connait quelqu'un qui connait quelqu'un dont la soeur a été victime d'un maléfice. On prétend même qu'il dévore le coeur de ses victimes. Partant du principe qu'elle n'a aucun risque d'être maudite ou dévorée, Sophie se fiche à peu près totalement de la magie et des magiciens jusqu'au moment où, l'un d'eux vient à sa rescousse alors que des militaires la draguent lourdement. Un dandy blond, plutôt drôle, et sympathique qui propose de l'accompagner pour lui éviter les mauvaises rencontres en omettant de préciser que le chemin va se faire par voie des airs. En marchant dans l'air. Cette rencontre inattendue laisse Sophie songeuse et disons le, un peu sous le charme de cet inconnu aérien et galant.

Moi non plus, je n'en mènerai pas large si quelqu'un m'enlevait au sens propre du terme juste après m'avoir dit "pas de problème, je te raccompagne".
je suis plutôt du genre à hurler " au secouuuuurs, à moi! je veux descendre!"
^$ù*$ù de vertige

Tout le monde l'a deviné, il s'agit ben sûr de Hauru, celui que tout le monde prend pour un monstre. Sauf que Sophie ignore encore son identité.

Manque de chance, il est suivi comme son ombre par la sorcière des Landes, dont il avait pris le parti dans une querelle de sorcier, avant de la laisser tomber pour garder son indépendance. Elle prend Sophie pour la petite amie de Hauru, et pour se venger la transforme en vieille dame octogénaire et rhumatisante. avec impossibilité bien sûr de dire qu'elle est victime d'un sort.

Ce qui serait une catastrophe pour tout le mode est presque un coup de bol inespéré pour Sophie, contrainte de partir, mais qui y voit aussi finalement une occasion de vivre sa vie sans plus se souier des obligations familiales et des conventions. Puisque personne n'ira se soucier de ce que fait une vieille dame.
C'est dans cet état d'esprit qu'elle arrive près du château ambulant, après avoir aidé un épouvantail enchanté, et que.. bon au point où elle en est, autant rentrer, même un méchant sorcier n'ira pas dévorer une coriace mamie.

le "bazar" ambulant serait plus adapté. Mais je kiffe ce truc. Je vous ai dit qu'il y a des portes dimensionnelles qui vous mènent ou vous voulez. Ca n'en a pas l'air mais c'est la classe!



Celui qui l'a laissée entrer se nomme Calcifer, c'est un démon du feu celui qui animé le château métallique: il est condamné à chauffer les lieux, lié par un pacte avec Hauru, et voit la malédiction de Sophie. Et lui propose un marché: qu'elle trouve le moyen de délivrer Calcifer de son pacte, et il lèvera la malédiction qui pèse sur elle.

Le démon le plus chou du monde

Lorsque Mamie Sophie voit enfin Hauru, surprise! Elle s'attendait à tout sauf au secourable inconnu de la veille, aussi avenant avec les jeunes femmes qu'avec les mamies puisqu'il accepte de la loger et de la nourrir en échange de travaux ménagers, et il yen a bien besoin, vu le bric à brac, notre sorcier est aussi flemmard que sympathique.

se retrouver femme de ménage chez le type le plus désordonné de la terre.
Et je sais de quoi je parle, son bureau est aussi en pagaille que le mien
La seule différence c'est qu'il n'y a pas de nourriture qui y traine
Et aussi fanfaron, agaçant, puéril, impatient, qui fuit les responsabilités et la vengeance de la sorcière des landes à qui il a fait faux bond ( bon là, on peut le comprendre, elle est terrifiante et à juré de dévorer son coeur, ce qui ferait peur à n'importe qui. Après, je ne sais pas si en japonais l'image de dévorer le coeur correspond à notre figuré " passer à la casserole", mais à mon avis c'est plutôt ça, vu que la monstrueuse sorcière est visiblement une... " croqueuse d'hommes").

Un excellent magicien, mais doté de la maturité émotionnelle d'un gosse de 10 ans- on saura plus tard pourquoi -  trop content de trouver l'occasion de se faire entretenir par une grand mère d'adoption, voilà pour le monstre que tout le monde craint.
Et c'est super drôle d'avoir un antihéros qui reste attachant tout en ayant autant de défauts qui seraient insupportables chez n'importe qui (punaise pourquoi je pense à mon ex d'un coup? ha oui, il n'avait pas les options " sympa" et "compétent" pour contrebalancer :D)


Alors ce n'est pas le Ghibli le plus facile d'accès, mais il a une qualité qui me le fait classer dans mon top 5: un dessin animé et plus généralement un film, dont le personnage principal est une vieille dame (certes à cause du sort, mais il n'empêche!) et qui nous parle de vieillesse sans  nous dire que c'est une catastrophe parce qu'on a déjà un pied dans la tombe.

J'adore Mamie Sophie, beaucoup plus dynamique, drôle et forte en caractère que quand elle était jeune, 2 jours plus tôt.

Mieux, ajoutons les deux sorcières: Suliman est semble-t-il en fauteuil roulant, mais reste une femme à poigne et une politicienne manipulatrice.
La sorcière des landes cache son âge réel sous un " maquillage" magique ( elle se fait vieille, mêmes ses maléfices ne tiennent plus la route très longtemps et perdent en efficacité), mais reste incorrigible lorsqu'elle retrouve son apparence réelle, de mamie décrépite mais qui n'a pas les yeux dans sa poche quand un bel homme passe dans le secteur.

D'ailleurs, en y réfléchissant, alors que les autres films sont plus axés sur le monde de l'enfance, celui-ci et dans une moindre mesure Porco Rosso, parlent quand même pas mal... disons de séduction, au sens large.
Et des déguisements qu'on met pour plaire aux autres, qui fatalement, empêchent d'être soi: le magicien souffre d'un manque de confiance en lui qu'il tente de cacher (en changeant de couleurs de cheveux puisqu'il se trouve moche en brun!) et se montrer tel qu'il est réellement est une épreuve qu'il ne peut paradoxalement surmonter que face à une mamie... qui n'en est pas une, mais face à qui il peut laisser tomber l'attitude frimeuse. Et n'est jamais aussi adorable que lorsqu'il admet ses faiblesses.

Je trouve cette ironie savoureuse. Et dites moi dans quel dessin animé européen ou américain on pourrait trouver un truc aussi complexe ( d'oedipe, et d'infériorité, oui aussi un peu quand même)

Le film n'a pas eu le succès escompté, mais quelque part ça n'est pas trop étonnant. d'une part il procède part tableaux plus que linéairement.
D'autre part, il est sorti peu après Chihiro, et Hauru ressemble beaucoup à une version adulte de Haku ( magicien? ok. coiffure à frange? ok. Peut se transformer en animal? ok. Peut voler? ok. A mangé un truc ensorcelé qui le rend instable? ok...)
Peut être que les ressemblances étaient trop marquées à peu de temps d'intervalle.

j'ai failli oublier Navet!

Mais bon, voilà, seulement dans le top 5, et non dans le top 3 parce que malgré tout, un oiseau géant ne peut pas rivaliser avec un dragon ( et surtout j'adore Chihiro et sa galerie de monstres et yokai en tout genre)

Voilà mon top 3 pour les curieux
1- Princesse Mononoké
2-Le voyage de Chihiro
3- Porco Rosso ( inattendu, hein? Le corbeau géant est même battu dans mon estime par un cochon volant. Oui,mais Porco Rosso était le film qui m'a fait découvrir Ghibli, alors il mérite son podium)


jeudi 12 octobre 2017

Vampire knight saison 1 ( série animée)

Il est temps de réveiller les morts et pour cette occasion, je ressors cette série qui a maintenant quasiment 10 ans d'âge.

Je l'avais a peu près oubliée d'ailleurs ( les seules choses dont je me souvenais c'est qu'une fois de plus les personnages principaux me gavent un peu - voire beaucoup pour Zero qui me les brise menu - et que j'avais préféré les personnages secondaires, surtout Yagari le chasseur de vampires dans la saison 2 parce que j'ai totalement adoré la voix qui lui a été choisie, mais là c'est une autre histoire)

Revenons à notre saison 1, qui met en scène un étrange campus, l'académie Cross. Etrange car deux types d'élèves y ont cours, à des horaires différents.
Les élèves de la Day Class, reconnaissables à leurs uniformes noirs à liserés blancs, ont donc cours le jour. Ceux de la night class ( même tenue, mais blanche bordée de noir) ont cours la nuit, et les deux groupes ne se croisent que devant la porte, au moment du changement.
Et pour cause, si les élèves du jour sont humains, ceux de la nuits sont des vampires.
Les deux "espèces" cohabitent donc, mais sans vraiment se fréquenter plus que quelques minutes. Il va sans dire que les élèves du jour ignorent totalement la nature de leurs camarades noctambules et les prennent seulement pour une sorte de groupe d'élite.

Cette disposition est une idée pour le moins surprenante de Kaien Cross, le directeur et Kaname, le .. disons plus ou moins chef des vampires, et un des seuls qui ait assez de maitrise et de tenue pour savoir se comporter en société. Il a donc choisi ceux de ses congénères qu'il estime les plus sociables pour essayer de prouver qu'humains et vampires peuvent coexister sans que les uns essayent de boulotter les autres et que les seconds ne tirent pas sans sommation sur les premiers.
Autant dire que ça n'est pas gagné, car même parmi les " jeunes" vampires triés sur le volet, certains iraient bien boire un cou(p) chez leurs camarades de jour.
Et si les élèves du jour apprenaient la vraie nature des autres, il y aurait de fortes chances pour que le rejet soit aussi violent qu'immédiat.

Pour veiller au grain, le directeur dispose de 2 atouts, ses enfants adoptifs, les seuls à connaitre la vérité sur les gens de la nuit: Yuuki, qui a failli être tuée à 5 ans par un méchant vampire et ne doit la vie qu'à l'intervention de Kaname, à qui elle voue une admiration sans limite depuis lors .

La série pourtant commence pas trop mal... une ambiance inquiétante dès les 2 premières minutes. Ca ne va pas durer hélas


Et Zero qui a lui aussi été attaqué étant enfant, et garde.. une dent contre tous ceux qui ont des crocs. Yuuki, d'expérience, pense qu'il y a des bons et des méchants chez les vampires comme chez les humains, mais Zero refuse cette possibilité.

On devine bien que cette situation risquée ne va pas aller sans heurts.

Cette série à quelques atouts, et beaucoup de défauts, ce qui explique qu'elle ne me soit pas beaucoup restée en mémoire.

Les atouts: j'aime bien les deux génériques que je trouve sympas, les costumes sont cools ( je les avais déjà vus d'ailleurs en convention et je me souviens que sortis du contexte cosplay, je trouvais les vestes plutôt classes. Pas portables au quotidien, mais quand même classes), il y a quelques passages un peu drôles ( même si trop récurrents et appuyés, un peu plus de subtilité aurait été mieux) qui se moquent de l'attitude totalement fangirls ( et un fanboy) des élèves de la day class. Le graphisme n'est pas renversant, mais reste généralement agréable, avec un petit côté clamp.

Ce qui pèche? Hélas, un peu tout le reste.

Yuuki pourrait être un personnage intéressant si elle n'avait pas la fâcheuse tendance à tomber dans tous les panneaux ( tellement peu discrets qu'on pourrait y coller une enseigne clignotante " attention piège!") et à tomber tout court, si possible pour s'égratigner à proximité des crocs d'un vampire affamé.*
Et doit donc attendre, quasiment à chaque fois que Kaname ou Zero viennent à sa rescousse.
Dommage il y aurait eu du potentiel avec elle, et sa fascination pour les créatures de la nuit, mais je la trouve mal exploitée.

le talent de Yuuki
Zero, je l'ai dit, me saoule au plus haut point. Pas tant le personnage d'ailleurs que le cliché du bad guy, sympa quand même dans le fond mais torturé par un inavouable secret qui le ronge et blablabla. Et le côté casse-bonbons torturé et mauvais caractère, c'est un peu léger et surtout vu et revu.

Il fait la gueule constamment, mais faut le comprendre s'appeler Zero, c'est se faire ridiculiser par sa famille depuis sa naissance. Même son frangin s'appelle Ichi ( Un) et un c'est toujours mieux que zéro.

Kaname aussi aurait un bon potentiel, mais qui n'est pas exploité assez à fond pour être vraiment intéressant. Un peu plus subtil que les deux autres protagonistes cependant.
Dommage, parce que ces 3 là occupent l'écran la majeure partie du temps et laissent peu de possibilités de développement aux personnages secondaires.

Toi, je te sauve, parce que ta première apparition est ambiguë et que sous tes airs sympa de presque grand-frère, tu pourrais fort bien être en train de penser à ton prochain repas

Dommage, j'aime bien la galerie des vampires secondaires, avec leurs pouvoirs variables ( un qui manipule le feu, un autre l'eau, une qui sait effacer la mémoire.. punaise, je les veux dans une équipe de RPG!)

accessoirement c'est l'occasion de montrer les tenues qui me plaisent bien: j'aime les fringues à décor graphique.

Mais le gros problème, c'est que la série ne trouve pas vraiment son ton, en tout cas, pas immédiatement: ambiance gothique, sombre, moments d'angoisse, qui sont malheureusement désamorcés par un humour un peu lourd (les fan girls, ça va une fois, pas 4 ou 5) et qui arrive souvent comme un cheveu sur la soupe alors qu'on attend les révélations sur la nature des vampires et leurs classe sociales et ce qui se passe si un vampire d'élite mord un humain - plusieurs cas de figure - sur la pilule magique qui transforme l'eau en substitut de sang permettant aux vampires de ne pas mourir de soif et sans mettre en danger quiconque ( mais qui est au sang ce que la grenadine est au Nuits-Saint-Georges), et même pendant une séquence de baston.

Donc un peu de baston, au milieu d'une histoire fantastique, avec des passages de comédie scolaire et une bonne (grosse) louche de romance tendance triangle amoureux pas forcément intéressante.
Indépendamment, ça aurait pu donner 4 séries différentes mais là, en tout cas au début, la série ne sait pas trop ou mettre les pieds, et les spectateurs non plus.
Ca s'améliore toutefois au fil des épisodes , et l'humour un peu trop présent (et relou) s'estompe pour laisser plus de place à la narration dramatique.
Mais nom de diable, l'inévitable épisode sur la saint Valentin et les chocolats... oui - à la limite!-  dans une comédie scolaire, mais non dans une histoire de monstres buveurs de sang
^$ù*=^! Yuuki, tu connais la nature de vampire de ton pote, ne lui offre pas de chocolat, offre lui du boudin, je suis sûre qu'il préfèrera.
Là, j'ai failli jeter l'éponge la première fois, mais j'ai tenu le coup grâce à l'équipe de vampires de second plan, qui m'intriguait un peu, et au fait qu'après 3 épisodes platounets, la série semble enfin se décider à assumer son côté sombre sans systématiquement tout désamorcer par une blague vaseuse.

Donc voilà, ça se laisse regarder, sans grande passion mais sans vrai déplaisir non plus, et pour peu que l'on tienne le coup, ça s'arrange malgré une première impression assez négative. Et de mémoire la saison 2 est vraiment meilleure (mais je ne vous conseille pas cependant de zapper la première car elle met en place des révélations qui manqueraient pour suivre la seconde)

Enfin, malgré tout, il y a un minimum de mystère et les vampires, même s'ils semblent sortir de jour et manger du chocolat (je ne m'en remets pas, bordel les gars, vous avez la solution pour ne plus vous faire flêcher à vue par les humains: grenadine et chocolat) ont le bon goût de ne pas scintiller au soleil, EUX,  j'dis ça je dis rien.

Et puis malgré tout, je vais être indulgente, entre temps j'ai vu le désastreux Diabolik Lovers auquel il manque un scénario pour lier les nombreux moment ou l'héroïne au Q d'huître se fait mordre.
Sifflez, j'm'en fous j'ai déjà été insultée ici par des fans de Diabolik lovers, incapables d'argumenter autrement que " tu comprends rien parce que c'est bien" je ne changerai pas d'avis.
Et, non, je ne me lasserai pas de dire tout le mal que je pense de ce qui est probablement la plus mauvaise série que j'aie vu ( à concurrence avec Amnesia, que je n'ai même pas finie, les deux se valent dans le ratage)
Et je vous donne même le lien où aller vous plaindre.

Vampire knight (d'ailleurs je pense qu'il y a une traduction un peu foirée, puisque l'épisode 1 est titré "la nuit des vampires": night et knight s'écrivent pareil en katakana, il n'est pas question de chevaliers ici, mais beaucoup de nuit) est loin d'être catastrophique, même s'il est un rien boîteux. Plutôt un "peut mieux faire".

*Accessoirement, il y a une faille scénaristique qui me pose problème, et on la retrouve dans quasiment TOUTES les histoires de vampires. Et attention, ce qu'elle implique n'est pas classe du tout:


Soit un ou des vampires capables de sentir à 300 m de distance l'odeur du sang d'une simple égratignure et qui deviennent totalement fous dingues dans cette situation.
Soit de l'autre côté du mur, environ une bonne centaine d'élèves, des filles de plus de 15 ans pour l'immense majorité. Et qu'est-ce qui se passe à peu près à cet âge là?
Bingo, le petit cadeau mensuel bien relou de dame Nature.

Vous le voyez le problème? En tant que nana (tiens d'ailleurs, c'est une marque ça...) je ne peux m'empêcher de penser que ma vie ne tiendrait qu'à un fil une semaine par mois, et en plus, comme il y a du décalage horaire à ce sujet de l'une à l'autre, les vampires devraient logiquement être surexcités H24.
Je l'avais dit, pas classe.

dimanche 17 septembre 2017

Yuri!!! on ice (série d'animation)

Entre les fantômes de O-bon et les futurs monstres de Halloween, un sujet rafraîchissant.

En fait, je n'ai pas eu l'occasion d'en parler l'an dernier, mais j'ai un petit rituel.
L'été, je me regarde souvent une série d'animation à thème sportif.
Quand on me connait, ça fait marrer, parce que le sport et moi, ça fait deux, mais j'aime bien les séries sportives.

J'ai hésité: cyclisme? cyclisme féminin? rugby?.. il y avait pas mal de possibilités cette année.

Seulement voilà, depuis deux ans , il fait à mort chaud chez moi, et dans une tentative dérisoire de me rafraîchir au moins les idées ( l'an dernier, c'était Free!, une série humoristique, qui parle de natation.. haaaaaa piscine... piscine...dont je n'ai pas eu le temps de finir la seconde saison, d'ailleurs, j'en parlerai globalement à ce moment là).

Après réflexion, donc, je me suis orienté vers "Yuri!!!on ice" (oui trois! après le nom du héros, ça n'est pas une erreur) ça parle de patinage sur glace, donc ça devrait rafraîchir non?
Bon, entre le moment où je l'ai regardée et mon post, la canicule s'est terminée, quand même.

oui il y a du monde. Malheureusement, comme la série est courte, même si chaque personnage a droit a son temps d'antenne pour les séquences sportives, on n'en saura pas beaucoup sur les personnages secondaires. Dommage, j'aime bien le concurrent thaïlandais, très marrant.

Alors que ça soit clair aussi, je ne suis plus allée à la patinoire depuis environ l'âge de 12 ans, et j'ai réussi tant bien que mal à maîtriser la ligne droite en m'arrêtant dans la balustrade.C'est vous dire mon niveau de nullité absolue.Mais j'aime bien, à l'occasion, regarder les compétitions à la TV (individuels hommes et femmes, hein.. la danse sur glace, c'est vraiment le truc qui me gave beaucoup par contre), donc oui, c'est typiquement le genre de sujet " tiens, oui pourquoi pas, on verra bien"

Après tout, le fun des séries de sport au delà du sport lui-même, c'est aussi tout le côté dépassement des difficultés, amitié, tout ça. Ce qui fait que oui, j'ai kiffé Eyeshield 21 (et son humour too much) alors que j'ai zéro affinités avec le foot américain au départ.

Et là, on  commence tranquillou, on part sur une histoire, assez classique, du mec qui est bon en patinage sans être excellent. Après 5 ans de d'entraînement aux USA, Yuri-le-japonais s'est quand même qualifié pour le grand prix, , compétition de niveau mondial où il arrive bon dernier, perturbé par plusieurs choses, et il n'est pas du genre à arriver à bien gérer le stress.
Il faut dire qu'il a une nette tendance à manger comme un goinfre et à grossir facilement quand il stresse, et n'est pas au top de sa forme à ce moment.
On fait donc sa connaissance pile au moment où il vient de se ramasser et tente de cacher sa déception surtout du fait de s'être vautré pitoyablement devant Viktor, son modèle, le type qu'il admire depuis ses 10 ans.

Comme on s'en doute, Viktor est Russe et champion du monde. Pire, Viktor a promis d'entraîner le champion du monde junior, un petit russe teigneux qui s'appelle aussi Yuri. Et Yuri-le-russe met un point d'honneur à chercher des noises à son homonyme, car évidemment, il passe dans l'équipe senior l'année d'après et "il ne peut y avoir qu'un Yuri"

Notre malchanceux Yuri rentre donc au Japon, dans sa petite ville du nord où il hésite entre s'entraîner sérieusement ou laisser tomber, et s'adonner à sa passion pour le tonkatsu... miam, tonkatsu!

pour ceux qui ne connaissent pas, c'est une entrecôte de porc panée avec garniture de légumes ou de riz et de la sauce soja.  Pas très healthy pour un sportif. Personnellement, je n'en ai pas mangé depuis plus de 3 ans et, j'aimerais bien, là, maintenant, de suite!

Et en plus ce plat de cochon grillé va avoir une importance scénaristique...
Notre héros va y avoir recours lorsqu'il doit représenter l'idée de l'amour, il pense donc ce qu'il aime le plus au monde: le tonkatsu.
D'où des dialogues absolument n'imp' comme " pense que tu te roules dans l'omelette et que tu deviens un excellent tonkatsu" ou "je suis un tonkatsu fatal qui envoûte le monde" :D
Cette passion étrange lui vaut d'ailleurs le surnom de "Porcelet" de la part de son homonyme russe (l'hôpital qui se fout de la charité, lui est accro aux pirojki... Miam,pirojki!)

Mais à l'insu de tout le monde, il s'est entraîné à reproduire le programme qui a valu le titre de champion du monde à Viktor, chose qu'il réussit parfaitement sans la pression du concours.
Sauf que ses potes l'ont filmé à son insu et mit la vidéo sur youtube, ce qui lui vaut une soudaine notoriété, qui arrive jusqu'aux oreilles de Viktor, lequel débaroule soudain avec son chien et une montagne de valises quelques jours plus tard chez notre loser pour lui dire " coucou, je viens t'entraîner!". Plus possible de raccrocher dans ce cas là...

Ouaip, il est comme ça Viktor: imprévisible, frimeur, un peu playboy, un peu exhibitionniste aussi: je n'attendais pas une paire de fesses à l'air en plein cadre dès la fin de l'épisode 1, et la manière dont ça arrive est tellement sortie de nulle part que l'effet comique m'a bien faite rire.

On s'en doute ça ne va pas se passer comme sur des roulettes avec l'autre Yuri, toujours aussi rageur, qui déboule à son tour... au grand plaisir des gérants de la patinoire locale. Bah, oui, le champion du monde qui décide d'organiser un mini concours entre la vedette locale et le champion du monde junior, ça rameute la foule.


Alors attention: je préfère prévenir, la critique qui revenait pour Free! sur les forums c'était "trop de fan service, on voit des gars à moitié à poil tout le temps".. en même temps, ça se passe 90% du temps à la piscine, jusque là, c'est normal d'avoir des Apollons en maillot de bain. C'est nettement moins prévisible dans une série qui se passe sur la glace...

Mais, et c'est là que ça change et ça fait plaisir, je craignais un classique recours aux situations ambiguës ou aux sous-entendus vite désamorcés, dans un but juste de faire rire.

Mais non, le scénario assume d'avoir un personnage qui fait des avances très directes à l'autre (genre  "tu veux que j'agisse comment avec toi,comme entraineur, comme ami, comme petit ami?" quitte à se prendre un vent).
C'est quand-même au delà du sous-entendu. Et si les histoires d'amour quelles qu'elles soient me saoulent en général, c'est quand elles prennent le pas sur le reste du scénario. Là on ne perd pas de vue le côté compétition pour se concentrer uniquement sur " vont-ils se rouler un patin avant la fin?" (oui je ne pouvais pas ne pas faire la vanne)

Il y a juste le Suisse qui est vraiment la caricature outrée de l'homo maniéré qui m'a fait d'emblée grincer des dents, j'avoue. Même si le patinage sur glace n'est pas forcément le sport qui ait l'image de marque la plus virile, là, c'est quand même too much.

Mais la série assume, donc et plus on avance dans les épisodes, plus on est à ça du militantisme "mariage pour tous". Donc, au moins, c'est clair, ça reste soft et humoristique, mais direct. C'est mieux comme ça, au lieu de tourner autour du pot.
Et surtout, je le disais, la composante " romance " ne prend pas le pas sur les séquences sportives, bien menées, et même si on sait d'emblée que le but est de faire briller l'anti-héros désigné, la compétition est prenante et tient en haleine.

Bon, il y a LA chose marrante involontairement, entre toutes: tout ce petit monde ( russes, thaïlandais, américains, italiens, suisses, canadiens, puisqu'on fait dans la compétition de niveau mondial) parle couramment et exclusivement japonais. C'est une convention bien sûr ( au même titre que les western en français), mais c'est involontairement drôle d'avoir un gamin russe qui s'engueule en japonais avec sa chorégraphe russe aussi, ou un thaïlandais qui invite un américain et un chinois au restaurant , le tout dans un japonais parfait. C'est évident que lorsqu'on fait ses courses dans un magasin à Barcelone la vendeuse comprendra et parlera aussi le japonais couramment! C'est vrai qu'un " tu peux parler plus lentement s'il-te-plait?" aurait au minimum été bienvenu pour le réalisme. Ca peut aller à la limite dans une série qui ne se passe que dans un seul pays avec des gens d'une seule nationalité. Mais à partir du moment où la multiplicité des nationalités est mise en avant, ça coince un peu.

Une chose encore à en dire: les séquences sportives sont pour la plupart très bien réalisées, avec des mouvements fluides, à l'image aussi du générique de début, crayonné, coloré sur une musique entraînante très sympa.

du coup, difficile de trouver une image arrêtée représentative, puisque le mouvement est quand même au centre de l'histoire.

Je suppose qu'il a été fait avec des séquences en prises de vue réelles et passées au rotoscope.
Du coup, je me demande quels sont les champions qui ont été décalqués ou qui ont servi de modèles au séquences sportives.
Les avis sont partagés. Untel?  Machin? L'autre dont le nom m'échappe? Probablement un mélange de plusieurs personnes avec quand même beaucoup de références à Evguenyi Plushenko, dans le style, les tenues, les enchaînements caractéristiques. Pour peu qu'on ait vaguement suivi le patinage artistique ces 2 dernières décennies, c'est forcément le nom auquel on va penser. En même temps, quitte à s'inspirer autant aller chercher celui qui a changé l'image de son sport.
En tout cas pour moi, c'est flagrant, il n'a pas inspiré un seul personnage, mais il est un peu partout par petites touches.


hooo un p'tit russe à la coupe au bol? M'fait penser à quelqu'un ça..
Décidément le patinage est un sport impitoyable, où, peu importe le travail acharné il y aura TOUJOURS un blondinet russe de 15 ans pour vous mettre la misère les doigts dans le nez.

Enfin, voilà, une série drôle, mignonne, fraîche, qui ose assumer son choix de romance gay sans sacrifier le côté compétition, ça fait plaisir, malgré la courte durée (12 épisodes, ça reste un peu court, d'autant qu'il y a une foule de personnages secondaires qui mériteraient un peu plus de développement). Mais bon la fin reste ouverte et la série a eu un bon succès, donc une suite est tout à fait possible, et que je regarderais volontiers ( et puis, j'veux voir la compète des filles, moi, maintenant...il y en a quelques unes qui passent dans le coin, mais on ne les voit pas en action). Bon choix donc .