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samedi 29 juin 2019

Princess Jellyfish T.8 à 11- Higashimura Akiko

Suite des aventures de nos amies otaku lancées dans la création de leur marque de vêtements.




Et de tome en tome les choses évoluent lentement. Tsukimi commence un peu a dépasser sa timidité mais à toujours du mal à comprendre les choses même quand elle lui sont dites clairement, tant elle les pense impossible. Son cerveau est paramétré de telle façon que lorsque le frère de Kuranosuke l'invite plusieurs fois à dîner et lui balance un "je t'aime" entre le plat et le dessert, suivi d'une lettre de demande en mariage, elle arrive à la conclusion qu'il lui ment, ou la manipule, ou que les extraterrestres lui ont implanté une puce cérébrale à son insu de telle sorte qu'elle comprend mal ce qu'on lui raconte...

Par contre exit depuis quelques tomes Madame Inari, qui le harcelait sexuellement, au point que je me dis que l'auteur avait lancé cette amorce et qu'elle a changé d'avis en cours de route,et s'oriente vers une relation Shu/Tsukimi et lieu de l'attendue relation Kuranosuke/Tsukimi. Pas de drame, pas de retournement de situation ou de changement d'avis, et, hormis l'héroïne obtue qui semble refuser de comprendre, on semble s'orienter vers une relation sentimentale partagée et sans heurt. Normale. Limite, et même si je ne suis pas friande d'histoire sentimentale, je me doutaisbien que je ne pourrais pas y couper dans un josei, ça fait du bien dans un manga que les choses ne tournent pas au drame 10fois par tome.



Pour le reste, ce sont les vicissitudes de la création d'une jeune marque, où chacune trouve progressivement sa place: Jiji se souvient qu'elle a étudié la comptabilité des années avant, et vu qu'elle se débrouille en informatique, a une place toute trouvée pour tout ce qui est compta/ gestion du site internet et des bons de commande. Hormis le fait qu'il n'y a pas de salaire, en voilà une de lancée dans la vie professionnelle, et elle travaille bien!
Nomu-san la collectionneuse de poupées travaille aussi très bien, habituée qu'elle est des salons d'exposition pour les vêtements de poupée qu'elle fabrique et vend déjà...
Chieko sert d'intendante à la société, s'occupant des locaux, et de l'approvisionnement et arrive à être plus roublarde que sa mère ( à qui elle ressemble comme deux goûts d'eau)pour retarder la vente.
Mayaya la grande asperge est toute désignée pour servir de mannequin vivant ( tartinée de colle à bois!) pour la réalisation des prototypes, et Banba.. reste Banba, la mascotte qui n'a pas encore trouvé sa place.
quand à Kuranosuke, son " secret" n'est pas encore découvert, mais au point où on en est, il y a a parier que les amars l'ayant acceptée comme fille, elles ne sont pas loin d'accepter l'existence de la moitié mâle de l'univers, d'ailleurs , malgré les règles d'exclusion de la résidence Amamizu, Shû et son chauffeur commence à pouvoir y entrer sans être fichus dehors et sans que les filles ne se figent à leur vue.




Les jolies filles aussi ne sont plus vraiment des ennemies que ce soit Kuranosuké sous son identité de Kurako ou la jolie indienne au langage très familier qui représente la société de tissus avec laquelle la marque travaille.
Moment sympa: les otaku décident de participer à une manif avec les retraités du quartier pour protester contre leur expropriation, mais surtout parce que c'est une chose qu'elles veulent tenter une fois dans leur vie ( c'est vrai que la manif n'est pas au Japon un sport national comme en France et les occasion d'en rejoindre ou d'en organiser une ne se présentent pas aussi souvent. Par contre leur point de vue de ce qu'est une manif se situe quelque part entre le carnaval (on y va, mais déguisées, qui en méduse, qui en général chinois, qui en mascotte d'une ligne de train..) et mai 68, pavés et cocktails molotov prêts à servir,carrément!




Bref, le manga continue son petit bonhomme de chemin, et perd il est vrai un peu de dinguerie, maintenant que les asociales commencent à devenir " normales". C'est dommage. J'espère que les nouveaux personnages qui arrivent vont redynamiser le tout qui commence à piétiner un peu. Et ce que évidemment comme il s'agit d'une version contemporaine de Cendrillon, tout va immédiatement réussir, même dans un contexte de marasme économique,

Donc bon, je n'en attends toujours rien de spécial. Encore 4 tomes avant d'arriver à la fin de la publication française, que je vais essayer de lire avant de repartir pour un mois et demi dans le sud de la France quand même..après je ne sais même pas si je serai encore là quand les 2 ultimes tomes paraîtront, et je suis quasiment sûre que la série n'est pas disponible  au minuscule rayon manga de ma ville d'origine, donc même pas sure de pouvoir la finir un jour.

mardi 25 juin 2019

Princess Jellyfish T. 5 à 7 - Higashimura Akiko

Suite des aventures cartoonesque de notre groupe d'otaku cornaquées par un fils de politicien travesti ( qui peut vraiment leur faire croire n'importe quoi tant elles vivent dans leur monde)



Obsédé par l'idée de lancer une ligne de vêtements inspirée du design des méduses, le jeune Kuranosuke a réussi a embarquer un peu de force ses nouvelles copines otaku dans l'aventure. Et quoi de mieux pour se faire connaître et débuter une carrière que d'utiliser ses connexions, après tout il est neveu du premier ministre, un premier ministre ne se déplace pas sanspetre suivi par une foule de journalistes...
Bingo: une copine de Kura joue dans une pièce inspirée de Hamlet, "les 24 Ophélies", 24filles sur scène, et un tonton qui aime bien regarder les nanas..Il n'y a qu'à l'inviter, et réaliser les costumes pour toute la compagnie dans le style "méduse". Tonton verra des jolies filles, la compagnie aura du public, les journalistes vont photographier la scène et donc les costumes, et on parlera du ministre proche du peuple, qui va voir un spectacle amateur. Tout le monde y gagne, y compris les otaku, qui vont se faire connaître et peut-être trouver un vrai travail...




Et ça ne loupe pas: succès, demande... et les voilà obligés de lancer en catastrophe une ligne de vêtement, car Kuranosuke s'enflamme beaucoup, mais manque singulièrement d'organisation.
donc, il faut trouver en catastrophe une seconde couturière, ce sera la très bizarre Miss Nomu, copine de Chieko, qui s'habille comme une poupée, réalise des vêtements pour poupées, collectionne les poupées - de types européen, contrairement à Chieko qui se concentre sur les antiquités japonaises ( qu'elle considère comme des humains, quand les vrais humains sont pour elle des vermines. Les autres filles ont l'air saines d'esprit à côté), et accepte de participer, en échange du droit de réutiliser les modèles à petite échelle pour fabriquer et vendre des vêtements de poupées.




Et donc, il va maintenant falloir réaliser suffisamment de vêtements, dans un temps limité, car pour faire connaitre une marque de vêtements, il faut organiser un défilé et donc trouver le lieu ( parfait: la résidence Amamizu, un peu ancienne , fera parfaitement l'affaire et coup double, c'est l'occasion de sensibiliser à la sauvegarde du quartier: les robes seront vendues comme collecte de fond pour sauver la résidence), les mannequins... il y a déjà Kuranosuke, mais.. c'est laque la très grande et très mince Mayaya peut être utile: problème elle est aussi surtout très complexée par ses yeux bridés qui l'ont faite surnommer " la tueuse" depuis toute jeune, par sa maigreur dégingandée et se trouve godiche..Mais elle se laisse aussi facilement soudoyer par la promesse d'une énorme récompense.. en figurines pour sa collection des " 3 royaumes". On imagine mal un mannequin avoir ce genre de loisir, et ça la rend encore plus attachante.

Donc, boulot en vue pour tout le monde.

Voilà donc une série qui continue tranquillement sur ses rails de délire, sans grande prétention, sans prise de tête, même si elle menace de se fourvoyer par moments dans un carré amoureux Kuranosuke - Tsukimi - Shû - Madame Inari un peu attendu.

Mais ça reste frais et parfait pour une période de glandouille...

vendredi 21 juin 2019

Princess Jellyfish T. 1 à 4 - Higashimura Akiko

Voilà l'été, voilà l'été...

Et donc un manga estival puisqu'il parle de .. méduses. En fait je ne savais pas de quoi il s'agissait, j'ai vu une camarade de fac se marrer en le lisant, donc comme j'avais envie de me vider la tête des révisions, j'ai emprunté les 4 premiers tomes à la bibliothèque.


Première bonne surprise,ça n'est pas un shôjo comme je pensais, mais un jôsei, les personnage principaux ont la trentaine ( physiquement, car dans leur tête.. c'est une autre paire de manches), sauf l'héroïne Tsukimi, qui doit avoir la 20aine et Kuranosuke qui est étudiant. Mais ce n'est pas une comédie lycéenne, ce que j'avais toujours cru, à cause du "princess".
Donc des thèmes un peu plus sombres: une héroïne qui n'arrive pas à se remettre de la mort de sa mère, bien qu'elle se soit passée des années auparavant, un trentenaire qui est tellement timide devant les femmes que sa famille a quasiment parié sur quand et comment il perdrait son pucelage ( il y a de quoi être encore plus coincé!), un garçon abandonné tout jeune par sa mère pour cause de naissance illégitime, du  harcèlement sexuel , certes traité humoristiquement, ça passe à peu près parce que l'ensemble du manga est parodique, et que les personnages sont irréalistes, mais non, le harcèlement sexuel en soi n'est pas drôle MÊME si c'est une femme qui harcèle un homme.

Pour le reste, on reste dans du classique, un peu déjanté, avec évidemment une histoire de travestissement, des losers bien plus sympa que les gens à qui tout réussissent... ou n'ont comme seule caractéristique une tête vide et le fait d'être né avec une cuillère en argent dans la bouche.


Ce qui sort de l'ordinaire donc (ou en tout cas sortait de l'ordinaire en 2009, depuis il y a eu Otaku girls que je n'ai pas aimé, et Switch girl un shojo sur l'idée qu'en chaque jolie fille sommeille une ringarde débraillée) c'est le portrait de groupe des filles au centre de l'histoire.Comme dans friends, il s'agit de colocataires. Mais plus du genre "Joey" en fait.  Exclusivement des femmes.
Toutes les nanas qui vivent là -autoproclamées les "amars" - les "nonnes"- ont quelques points communs: des passions hors du commun, qui entrainent leur mise à l'écart d'une société très lisse - le clou qui dépasse appelle le marteau, proverbe japonais! -, et par conséquent une peur parfois panique des "autres", et particulièrement des gens " normaux", ceux qui se coulent justement dans le moule.

Les nanas qui vivent là sont 6:
- Tsukimi (Lune et mer) la vingtaine, dessinatrice plus ou moins en recherche d'emploi (enfin plutôt moins que plus), est une fanatique de méduses, depuis qu'elle en a vu à l'aquarium avec sa mère peu avant la mort de celle -ci. Depuis quand ça ne va pas elle dessine des méduses, elle va à l'aquarium, qui lui rappelle ces bons moments.
- Mayaya est une dingue d'histoire chinoise, ou plutôt exclusivement de la période des 3 Royaumes. Pas tant de l'histoire en elle-même, d'ailleurs, que de son adaptation en romans, films, séries, dont elle cite des dialogues à longueur de temps, en se déplaçant comme une ninja.
- Banba, sous ses frisettes naturelles que tout le monde prend pour une coupe afro ringarde, adore les trains et la bouffe. Elle se laisse d'ailleurs vite amadouer avec un o-nabe ou un sukiyaki.
- Jiji (surnom qui signifie à peu près " pépère") est fan de manga, et particulièrement de shônen-ai, et fait une étonnante fixation sur les " vieux un peu fanés", comprendre les messieurs d'un certain âge, pour peu qu'ils aient encore du charme. Et passe donc ses journée à dessiner " des vieux".
- Maître Mejiro, surnommée" l'impératrice" par Mayaya, est une hikikomori. On ne la voit jamais, elle ne sort que la nuit pour éviter de croiser des gens, et dessine des manga shônen-aï qu'elle envoie par fax. C'est d'ailleurs la seule qui ait un travail officiel, faisant à l'occasion bosser les autres pour les encrages et tramages.
- Chieko, fille de la propriétaire de la maison, est une collectionneuse passionnée d'antiquités  japonaises ( tasses, poupées précieuses, objets de décoration) et ne sort jamais autrement qu'en kimono cousu par ses soins (c'est d'ailleurs une virtuose de la machine à coudre et une vraie passionnée de couture)
Et la propriétaire? Elle est aussi timbrée que les autres, dingue de pop-music et de cinéma coréens, elle vient de partir habiter en Corée pour apprendre la langue dans le seul et unique but de pouvoir discuter avec son acteur préféré " au cas où elle le croiserait".

Tout ce petit monde a quelques règles strictes: pas d'hommes dans la maison, et pas de jolies filles dans la maison, les deux sont considérés comme les ennemis naturels des femmes otaku.
Car toutes évidemment, sont persuadées d'être moches et condamnées à le rester, et amplifient la chose en portant joggings informes et fringues grisâtres... hormis Chieko et ses kimonos.

Evidemment... cette belle organisation est bouleversée par l'irruption dans la vie de Tsukimi d'une jolie fille.
Qui a aussi un grain, et cache quelque chose sous ses jupes hors de prix.  Kuranosuke est riche, très riche, élégante, et c'est un homme.
Qui se prend vite d'affection pour ces nanas hors du lot, bien plus drôles et vivantes que le panier de crabe qu'il fréquente en tant que fils d'éminent homme politique. Ses raisons pour se travestir alors qu'il est hétérosexuel? Dans sa famille , on est politicien de père en fils, son grand frère va être politicien, et lui espère que son excentricité le rendra aux yeux de tous inapte à la politique, afin de pouvoir travailler dans le stylisme, sa vraie passion.

Donc, sympathiser ce gynécée en se faisant passer pour une femme dingue de stylisme lui convient tout à fait. Seule Tsukimi est au courant de ce petit secret, qu'elle ne révèle pas tant elle a peur de se faire déménager de force  si on découvrait que sa copine cache du poil aux pattes sous ses collants.
Toutes les autres sont d'ailleurs tellement peu familière du concept d'"homme "que lorsqu'elle le voient par hasard torse nu, elle lui accordent enfin du crédit au motif que " la jolie fille est en fait une planche à pain qui porte des faux seins, elle est comme nous: une handicapée de la féminité, hourrah!"
Et cette " planche"pourrait bien s'avérer une planche de salut, face aux vilains promoteurs immobiliers qui veulent faire raser le quartier et par ricochet expulser les otaku hors de leur tanière.



La trame est très classique: menace d'expulsion, filles tartes qui ne le sont pas, pour peu qu'une bonne fée s'occupe de les relooker ( une fée à faux seins, un garçon bien plus "jolie" que la plupart des nanas), otaku qui manquent évidemment de confiance en leur potentiel: pas une n'essaye de faire de sa passion un métier. Chieko pourrait devenir très facilement couturière professionnelle, Banba conductrice de train ou mécanicienne, Mayaya chercheuse en histoire chinoise, Tsukimi étudier la biologie marine...mais non, elles n'y pensent même pas. Bosser ne leur vient même pas à l'idée en fait, attendre l'argent de poche des parents est plus confortable.
C'est Kuranosuke qui va se rendre compte qu'avec Tskukimi au dessin, Chieko à la couture, les autres qui mettent la main à la pâte et son propre sens des affaires, elle pourraient bien toutes créer leur ligne de vêtements, en créant des jupes et des robes inspirées des méduses que dessine Tsukimi. Un comble pour des filles qui se désintéressent à peu près totalement de la mode.

Mais la galerie de personnages secondaires est réjouissante: en particulier Monsieur Hanamori le chauffeur ( otaku des Mercedes et d'un intégrité moral stricte jusqu'à ce qu'on le soudoie en lui promettant de nouvelles jantes pour sa voiture) et Tonton Saburôta, premier ministre à la popularité vacillante, et ses blagues nulles.

Donc sans être le manga de la décennie, c'est une option sympa pour se changer les idées.
et évidemment mes petites chouchous sont Banba et Mayaya, qui assument totalement leur incompétence dans tout ce qui est féminin et sont complètement barrées.

Ca et les titres des chapitres ui font tous références à tes titres de films, j'aime beaucoup

A noter, une adaptation animé qui a été faite - et que je n'ai pas vue- comme souvent, avant la fin de la série papier, et doit donc s'en éloigner assez vite, ou n'adapter que les premiers tomes.
Ce qui était le cas pour Fruits Basket, une nouvelle version animée est en cours de diffusion afin d'adapter l'intégralité de la série.

jeudi 20 juin 2019

Moriarty T3 et 4 - Takeuchi Ryosuke et Miyoshi Hikaru

Bon, donc les 2 tomes suivants étaient à la bibliothèque, les voilà lus et chroniqués dans la foulée.
Et je confirme que pour moi, ça s'arrêtera là.



Le tome 3 était d'un ennui profond, avec une relecture pathétique d'une Etude en rouge, et une version tape à l'oeil du chien des Baskerville.

Pour une étude en Rouge, c'est surtout le problème de se concentrer sur Sherlock-loubard et Watson l'incolore qui pose problème.Un Sherlock accusé de meurtre par un mort qui aurait écrit son nom avec son sang avant de mourir.
Et quand tu es française, ben, tu sais que c'est aussi crédible que "Omar m'a tuer". Autre problème: "Qui c'est celui là?". Les personnages secondaires arrivent comme un cheveu sur la soupe, sans être présentés, donc c'est au bout de 3 ou 4 pages qu'on apprend que X est en fait Lestrade.
On a droit à Fred, qui fait du parkour déguisé en petite vieille (facepalm).
et toujours le leitmotiv des nobles ( tous salauds tendance marquis de Sade) qui font rien qu'à oppresser les pauvres et les roturiers.

Dans ma tête ça donne Biouman " je suis le méchant et je veux tuer la gentille!".
Cli-Ché!
Spoiler: en fait être noble, c'est juste être né avec un titre ronflant, non seulement ça ne garantit pas la fortune, comme ma copine Mathilde, baronne de par son père mais qui a bossé en usine pendant des années et maintenant à la poste. Et être une ordure n'est ni livré avec le titre à la naissance, ni limité à la noblesse. Que je sache, beaucoup de serial killers ( dzing!) sont roturiers, hein..
Je sais, mais ça commence à me saouler ce présupposé. Pour moi c'est du même acabit que "  tous les noirs sont, tous les juifs sont.." et ça pue.

Le chien des Baskerville: Charles est une sorte d'ogre qui fait enlever des gentils n'enfants orphelins pour les chasser ni vu ni connu, comme des lapins, dans les jardins de son immense propriété, avec ses petits camarades masqués comme des adeptes d'une secte. Outre qu'on a là un scénario de mauvaise série B vue et revue, l'ami Charles est un esthète décadent qui fait de l'art avec les cadavres de ses victimes.
Chasse à l'homme et art macabre, mais mais mais.. c'était dans Psycho Pass tout ça et avec autrement plus de brio car il y avait une réflexion sur la violence, l'art et plus généralement la décadence.
a oui,dans la foulé, on découvre que Louis, le gentil et effacé Louis est un extrémiste qui laisserait mourir sur place une victime blessée pour pouvoir se consacrer à la chasse au criminel. Vaut-il dans ce cas là mieux que Charles Baskerville, J'en doute.

Entre parenthèse, c'est gamins on des nerfs d'acier: torturés pour entraver leur fuite, ayant perdu du sang, menacés de mort, ils voient des gens pas forcément rassurants abattre sous leur yeux leur tortionnaires.
Et ils ne mouftent pas.Ni hébétés, ni sur la défensive.. a priori quand on est  enlevé et torturé, on est aussi immensément stressé, et incapable de réfléchir, on a un minimum peur de celui qui vient de décapiter votre tortionnaire sous vos yeux...en tout cas on ne le suis pas gentiment sans se dire " au secours, c'est moi le prochain, vite, s'enfuir, coute que coûte". Ben là, non. Ils repartent tranquillement avec leur" sauveteurs"- 10 points de crédibilité psychologique.
5 J'en profite pour mentionner  ce que j'avais oublié de dire précédemment: les pamplemousses sont un ressort narratif dans le tome 1ou 2, je ne sais plus. Mais ne peuvent en aucun cas être produits localement au centre de l'Angleterre à la fin du XIX° siècle. Même pas à l'heure actuelle malgré le réchauffement climatique, les agrumes poussent toujours dans les pays chauds: Floride, Israel, Espagne, Italie, un peu dans ma PACA natale, mais là aussi il ne fait pas assez chaud... ( donc un oranger sur le sol irlandais on ne le verra jamais, et j'ajouterai un pamplemoussier sur le sol anglais, c'est pas demain la veille non plus.)Soit dit en passant, et justement vu la provenance, le pamplemousse devait être un produit de luxe à l'époque, certainement pas un fruit de consommation courante trouvable sur un marché local et accessible à la bourse des travailleurs agricoles... En Bretagne on est plutôt forts en pommes.
(Oui je mets des références franchouillardes et peu sérieuses parce que c'est ce qui me permet de tenir le coup,là...)

Enfin, déjà cette histoire était plus supportable parce que pas de Sher-loque à l'horizon ( ce côté non canon étant justifié par Watson qui n'en peut plus de voir son colocataire génial mais infréquentable, et entreprend d'en faire le gentleman qu'il devrait être via la fiction qu'il publie sous le nom de Conan-Doyle.

Je ne suis même pas sure de qui est en couverture.. je crois que c'est Watson, dont on aurait jusqu'à présent: William- Sherlock, Louis, Watson... Logiquement je prends les paris que ça sera 5:Albert- 6 : euh, y'a plus personne côté Sherlock..Madame Hudson ou Lestrade plus probablement. 7: Moran



Tome 4:
Un peu plus intéressant: on quitte l'Angleterre pour l'Inde, où les marchands d'armes ont tout intérêt à faire dure la guerre Angleterre-Afghanistan, celle-là même qui a traumatisé Watson et où Moran a été déclaré mort.

Donc Albert Moriarty, propulsé depuis le tome 2 chef du très secret Mi6, reçoit de la part de son chef Holmes l'ordre d'enquêter sur la mort suspecte en Afghanistan d'un militaire anglais qui avait apparemment découvert des secrets qui..
Euh, minute..
que fait Holmes au Mi6?
Pourquoi c'est le chef d'Albert?
Pourquoi il a changé de coiffure?

Haaaaaa ouais, ce n'est pas dit mais en fait ce n'est pas Sherlock mais probablement ( parce que ce n'est pas dit) Mycroft. M'a fallu quelques pages avant de piger. Je n'ai pas lu tous les livres de Doyle , ni vu tous les films qui en sont adaptés, mais je connais l'existence de Mycroft et j'ai mis quelques temps à comprendre ( en même temps, vu son jeune âge, vous m'excuserez...pour moi Mycroft c'est plutôt Charles Gray ou Christopher Lee). donc mettons nous quelques instants à la place de ceux qui n'ont pas forcément lu les 2 nouvelles où apparaît le frangin de Sherlock.
Ouaip, il y a un truc assez sympa qui s'appelle "le contexte", et là contextualiser un brin aurait été intéressant, juste en présentant le personnage au moins une fois auparavant.

Bon donc, on a donc d'une part Mycroft Holmes-> chef d'Albert Moriarty qui lui donne ses missions, et en parallèle William Moriarty -> utilise Sherlock à son insu comme complice involontaire: la capacité de déduction de Sherlock pour faire savoir au monde de façon tonitruante que ces meurtres ne sont pas gratuits mais interdépendant dans un projet plus global à portée sociale.
 Enfin, donc Cette fois, c'est Moran, bras armé d'Albert et William, qui va aller corriger définitivement le vice-roi d'Afghanistan, un militaire corrompu qui a des intérêts économiques à ce que la guerre continue et provoque des fausses attaques pour la relancer sans cesse. L'une de ces attaques est justement celle qui a décimé la compagnie du capitaine-pas-encore-colonel Moran des années auparavant. Donc, éliminer celui à cause de qui il a perdu sa main droite et été déclaré mort est un boulot tout trouvé pour Moran, accompagné de la secrétaire du Mi6, Miss Moneypenny ( re-facepalm)

Sérieux? Que font Miss Moneypenny et sa coupe de cheveux très contemporaine dans cette histoire?C'était obligé de faire appel à James Bond maintenant?
Donc oui,c'était un peu mieux, parce qu'on part sur quelque chose de plus axé politique/ historique ( encore que je ne connais pas grand chose aux conflits dans les colonies anglaises du XIX° siècles, et je suis prête à prendre le pari qu'il y a pas mal de bullshit là dedans aussi), et qu'on donne une histoire à Moran.

Mais bon, malgré un retournement de situation final et une nouvelle rencontre entre William et Sherlock, qui bluffe ( Martoni) pour savoir si par hasard, p't'être b'en que William serait le " prince du crime" ( le prince.... re-refacepalm. C'est le NAPOLEON du crime), et un cliffhanger de malade jamais vu auparavant-lol ( un mort dans un compartiment de train fermé de l'intérieur - haha, vous attendiez Hercule Poirot, mais j'ai mieux, et franchouillard - alors que Sherlock, William et Louis sont tous ensemble à papoter en copains, difficile de les soupçonner. ), tout ça est tellement tiré par les cheveux que non l'aventure a toutes les chances de s'arrêter là pour moi.

Le sujet était tentant, mais outre les incohérences, les clichés au litre, le manque de contextualisation, il a le traitement platounet vu et revu qui fait que mon intérêt " c'et pas mal" au tome 1 et devenu un " c'est nul" au tome3 et" mouais, y'a du mieux, mais je me fous de savoir la suite" au Tome 4.
Pourtant, je suis plutôt du genre bon public, mais le potentiel est tellement mal exploité...


samedi 8 juin 2019

Moriarty T1 et 2 - Takeuchi Ryosuke et Miyoshi Hikaru

Trouvé par hasard à la bibliothèque, tiens, allons -y ça fera une lecture un peu décalée sur le mois anglais.
Comme le laisse supposer le titre, cette oeuvre dérivée de Conan Doyle va s'intéresser non pas à Sherlock, mais au "Napoléon du crime", donc finalement on sait assez peu de chose dans le canon de Doyle.

Donc, un peu plus de liberté pour l'adaptation, et là, préparer vous, pour ce qui est de la liberté, on en prend Beaucoup, mais alors beaucoup.
Visiblement, l'idée de base est "on sait qu'il est malfaisant et intelligent mais dans le fond, quelles sont les motivations de Moriarty pour être mauvais"

A cette question la réponse du manga est " l'idéalisme".
Et d'ailleurs il n'y a pas un seul Moriarty, mais 3, tels les 3 juges des enfers, ou les 3 parques...




Tout commence dans leur enfance:à l'origine il y a 2 frères Moriarty, fils de comte. L'aîné Albert-James et le cadet William-James. Le "vrai" William C'est Albert l'idéaliste , il ne supporte pas la manière dont ses parents et son petit frère traitent leurs deux enfants adoptifs, le second William et Louis.
Deux orphelins intelligents et adopté juste pour faire "oeuvre de charité", parce que c'est une quasi obligation dans cette société rigide et compassée, lorsqu'on est noble, que de prendre des pauvres roturiers sous son aile. Enfin, là, c'est plutôt les prendre comme larbins gratuits, en échange d'une opération pour Louis qui est cardiaque ( oui, pour toute cette introduction c'est beaucoup beaucoup de clichés sur l'Angleterre, la noblesse et la lutte des classes)

Idée d'Albert, qui ne peut plus supporter les injustices? Embarquer les deux petits frères adoptifs, chez qui il a décelé un potentiel " c'est la lutte finale", dans une révolte en forme d'association de malfaiteurs. Et ça va commencer par éliminer toute la famille, en cramant au passage la propriété familiale pour effacer toute trace de crime.Les 3 malfaiteurs juvéniles étant bien évidemment les seulssurvivants, insoupçonnables - qui irait penser que cet accident est le fait d'un fils de bonne famille et de deux orphelins éperdus de gratitude envers leurs bienfaiteurs...
William "bis" prend donc l'identité de "feu" (c'est le cas de le dire) William-officiel. Une fois adultes, parfaits complices, ils vont continuer de jouer le rôle auto-attribué de justiciers exterminateurs d'oppressions sociales.

Albert, le militaire qui fréquente la haute société,  repère les potentielles victimes, William, le prof de maths ( le Moriarty " habituel), qui trouve les stratagèmes afin de faire passer les affreux de vie à trépas par exemple en faisant manger des pamplemousses à un cardiaque* histoire de camoufler le meurtre en accident, et Louis, le gestionnaire de la fortune familiale, dont le rôle est encore assez peu clair à ce stade.( Il sert pour l'instant si peu qu'il a droit à quelques pages bonus de fin, où il déplorer justement qu'on ne lui attribue pas de vrai rôle, et chaque chapitre se termine d'ailleurs par une petite illustration où les personnages réfléchissent et débattent de ce qu'ils viennent de jouer, réellement comme au théâtre. C'est assez sympa et prouve que finalement, il ne faut pas prendre cette histoire trop au sérieux)

* Je confirme l'incompatibilité des pamplemousses et du traitement contre les maladies cardio-vasculaires, c'est écrit sur la notice d'ailleurs.

Et donc, ce Moriarty là, très rajeuni ( prof d'université qui au final n'a pas beaucoup de différence d'âge avec ses étudiants, au point qu'on le prend régulièrement pour l'un d'eux), devient un personnage étrange, sorte d'improbable mélange entre Robin des bois et Karl Marx, ou Zorro et Bakounine.
Le tout dans une Angleterre si ... vue par le prisme du Japon, telle qu'on la trouvait, dans des registres assez différents, dans Black Butler ou Comte Cain. Ca ne me déplait pas, loin de là mais on est quand même très très loin de la réalité historique.
Donc , il ne va pas falloir être très regardants sur 2 choses
- le canon holmesien
- Sherlock, qui apparait dans le tome2: un type génial mais plutôt excentrique et ... sociable? Si on aime Sherlock au départ c'est plutôt pour son attitude asociale. Celui fait du kung-fu et se chamaille dans la rue avec Mrs Hudson (à qui il adore jouer des tours un peu mesquins)  au sujet du loyer.
Ce qui fait que Sherlock s'annonce comme le L, pendant farfelu, d'un Moriarty-Light
- l'adéquation costumes, coiffures décors, etc...à l'époque supposée ( là où justement, Black Butler faisait le pari d'anachronismes assumés et de franche déconnade... et ça marchait) Ici je le trouve juste un peu à côté de la plaque.



Bon point inattendu: Sebastian Moran en second rôle.Même s'il est lui aussi très éloigné de ce qu'on pourrait imaginer du " second homme le plus dangereux d'Angleterre après Moriarty."

Pour l'instant, je dis " sympa", parce que ça n'est pas non plus le " woahou"total. Le problème de ce genre de personnages à l'intelligence froide et calculatrice c'est que bien menés, on se trouve avec Johann dans Monster ou Makimura Shôgo dans Psycho-Pass ( et d'ailleurs, graphiquement, William ressemble beaucoup à Makimura et...il y a une raison: le dessinateur a travaillé sur un manga adapté de la série Psycho-Pass, donc référence involontaire " par habitude" ou clin d'oeil assumé? )

Et avec de telles références qui me viennent en tête, quand on sait à quel point Psycho Pass est dans le top 3 de mes anime favoris justement POUR sa réflexion sur la violence, le crime, la justice, le bien et le mal... évidemment, ce n'est pas à l'avantage de Moriarty, un peu platounet de ce côté là.

Le sujet " peut-on faire le mal pour défendre un idéal humaniste?" est toujours plein de potentiel, mais pour l'instant les affaires criminelles manquent d'ambition, plutôt du genre " lui, il est méchant, donc faisons lui la peau en faisant passer ça pour un meurtre/suicide/accident".
Donc comme toujours, je ne jugerai pas sur seulement 2 tomes, et je vais laisser le temps à la série de s'installer et de se donner les moyens de ses ambitions. Evidemment je ne me fais pas d'illusions, je n'attend pas qu'il devienne une série marquante, mais s'il peut passer de "pas mal" à "bien" , ça me fera déjà plaisir. C'est possible, avec un peu plus d'ambition.
Il y a pour l'instant 5 tomes parus au Japon, 2 en France, a priori la série devrait trouver son public et ne pas s'arrêter en cours de route y compris en France. Je ne sais pas si d'autres tomes seront disponibles prochainement en bibliothèque, mai ce n'est pas une série que j'achèterai, ou alors seulement en numérique, parce qu'elle ne m'enthousiasme a priori pas au point de vouloir lui faire une place sur des étagères qui croulent déjà

Et dans la catégorie " bizarrerie", je ne vois pas d'adaptation animée annoncée, ce qui est pourtant un passage presque obligé pour un manga, mais.. en comédie musicale. Ahem. Ca annonce son pesant de kitsch.