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mardi 30 avril 2024

A.I.R - Yoshimura Hiroshi ( musique)

 Aussitôt dit, aussitôt fait, j'ai donc cherché qu'est-ce qui pouvait accompagner olfactivement le disque de Yoshimura, puisque je n'ai pas d'autre information sur le parfum de Shiseido que " évoque une promenade en forêt". Connaissant le goût japonais pour les odeurs discrètes, le parfum devait être  assez léger. ( J'aime beaucoup Féminité du Bois, à l'origine , commercialisé par Shiseido, et repris par Serge Lutens depuis, donc j'ai une idée de ce que peut être un parfum boisé produit par la marque.

Et j'ai trouvé pile ce qui pouvait correspondre à un parfum de forêt, et encore mieux une forêt japonaise:  une bougie parfum " Bambou"Et effectivement c'est la détente absolue ( après une double séance de sport partagée entre Metallica et du funk, pour se booster l'énergie.. oui, je passe du gros matal à de la musique d'ambiance façon furin ( la clochette à vent, à éviter dans ma région où le mistral souffle bien trop souvent, ça casserait vite les oreilles à tout le monde)




Et donc cet enregistrement là date de 1984 ( donc antérieur à Green), mais est déjà très axé " nature",.
A l'origine le vinyl était entièrement blanc, avec une face A, dotée d'une étiquette verte avec une photo d'arbre, et une face B à l'étiquette bleue, avec une photo de vagues.
J'aime beaucoup cette idée d'avoir essayé de rendre une double ambiance, et d'introduire un peu de créativité dans ce qui était un travail de commande.
Souvent les bonus commerciaux à l'achat d'un produit sont assez nuls, mais là, c'est tout l'inverse: le gars a réussi a proposer un disque pour soutenir la vente de parfum, mais on pourrait imaginer tout l'inverse: le parfum étant le bonus du disque.
Je me demande s'il y a eu des fans de l'artiste qui l'ont acheté précisément pour avoir le disque, avec le parfum en cadeau :)

Dans les commentaires de l'enregistrement sur Youtube, quelqu'un mentionne qu'à l'époque, les clients qui ont acheté le paquet pour le parfum n'ont pas prêté attention au disque, et que certains l'ont jeté sans même l'écouter. Vrai ou non, le futur a prouvé que le disque était en fait bien plus diurable que le parfum qui n'est plus commercialisé depuis belle lurette.
Tandis que les auditeurs, dans les mêmes commentaires, font valoir que cette musique les a aidé à mieux encaisser la période de confinement il y a 4 ans..

Donc trouvez votre meilleur encens ou votre meilleure bougie, bien verts ou bien boisés, et c'est parti!

Un autre commentaire, que je trouve très intéressant est celui de quelqu'un qui dit s'être endormi puis réveillé subitement, en état hypnopompique pendant l'écoute, et les gens débattent de la différence entre hypnagogique ( quand on s'endort) et hypnopompique ( quand on se réveille). ce sont deux faces d'un même état, le cerveau s'endort par zones et se réveille par zones , et la musique, en modifiant les ondes cérébrales peut favoriser ou limiter ces effets.
Pour certains, cet instant entre veille et sommeil est désagréable ( quand ils ont des hallucinations), pour moi, c'est au contraire un moment très agréable. Je ne suis pas trop sujet à l'état hypnagogique, mais assez souvent à l'état hypnopompique. Ce moment où je suis tellement bien à traîner dans mon lit, j'ai en général l'impression , alors que je ne suis ni croyante, ni mystique, que ma conscience est connectée à des milliers d'autres. Et même en sachant que c'est un effet purement physique dû au fonctionnement cérébral, l'idée de faire peut-être de la télépathie avec un autre dormeur mal réveillé, quelque part dans le monde me plaît beaucoup.
Je me demande si c'est cet effet qui a induit chez les philosophes le conscept d'idéosphère. En tout cas, dans l'antiquité grecque, il y avait cette conception que l'ensemble des idées, le noûs, existe en dehors de la tête, un peu comme le net est extérieur à un ordinateur, et que penser à quelque chose, c'était à peut près comme télécharger une donnée.
Je vois ce qu'ils veulent dire, puisque c'est précisément ce qui m'arrive parfois au réveil, et que c'est un état de paix et d'harmonie incroyable, et accessible sans même prendre une quelconque substance.
Je me demande s'il existe un concept voisin dans la philosophie japonais. Probablement, je suis presque sûre que c'est ce qui existe dans la philosophie indienne, un état de transe où on se sent en connexion avec l'univers, détaché de soi, et atteint par la méditation.

En tout cas si ma méditation idéale, c'est la grasse matinée, je prends! J'ai même une excuse toute trouvée " non, je ne fais pas la grasse matinée, je suis en connexion avec l'univers et l'idéosphère par le biais de la médiation hypnopompique!"

La chair des os - Kôno Taeko (lecture audio)

 J'avais prévu ce sujet hier, mais une recherche rapide sur cette autrice une fois de plus inconnue de moi, me dit qu'elle est née le 30 avril 1926. Elle aurait donc 98 ans si elle n'était pas morte il y a quelques années, j'ai donc logiquement décalé mon sujet d'un jour.

nouvelle également publiée dans ce recueil

Bon, celle-là ne m'a pas convaincue: une femme qui vient d'être plaquée se remémore des moments passés avec son ex, notamment, lorsqu'ils mangeaient des huîtres ensemble. Et visiblement, manger des huîtres, c'est son plaisir particulier. Enfin, son kif, c'est surtout d'ouvrir les huîtres de manière chirurgicale, car elle ne mange qu'une petite partie des aliments, celle que délaisse l'homme. Que ce soit les restes d'huître collés à la coquille, de viande collés aux os de poulet, ou aux arêtes de poisson.
Parallèlement depuis la rupture, elle se laisse aller, et ne mange plus, autant par manque d'argent que parce que, visiblement, pour elle, nourriture = sexe. S'il n'y a pas quelqu'un pour partager ce moment, et la nourrir de restes, elle perd l'appétit. Apparemment elle a aussi une sorte d'obsession par rapport au feu , ayant une peur maladive des incendies.

Bon, je n'aime pas les huîtres, donc le plaisir de leur consommation m'est franchement étranger. Plus généralement, et malgré la qualité de lecture, je suis restée totalement en dehors de cette histoire de liaison, puis de rupture SM.

Donc, ce n'est pas une autrice vers laquelle j'irai à nouveau en premier lieu...

On peut l'écouter ici, lue par Christiane Cohendy (54 minutes)

lundi 29 avril 2024

Tribu bêlante - Ôe Kenzaburô (lecture audio)

 Et la nouvelle du jour est cette fois d'un auteur bien connu, prix Nobel de Littérature en 1994, Prix Akutagawa ( l'équivalent peut être de notre Goncourt au Japon, en terme d'importance) en 1958 pour Gibier d'élevage.

Et pourtant, étonnamment, je ne l'avais pas encore lu, donc, c'est l'occasion ou jamais, via cette série audio.

Trouvable ici cette fois encore
Cette tribu bêlant (des " moutons humains" dans le titre original) sont les passagers japonais d'un bus, harcelés par des soldats américains, qui les humilient, les forçant à se mettre à 4 pattes et à bêler comme des moutons.
Donc on commence par une réflexion sur le thème "Vae Victis", malheur aux vaincus, les américains vainqueurs ne se comportant pas dignement et prenant plaisir à ridiculiser les vaincus.
Mais une fois les américains partis, ce bus  peuplé de japonais, dont certains ont évité la honte, devient une version réduite de la société japonaise tout entière, il y a ceux qui ont honte d'avoir laissé faire.. mais se sont bien abstenus pour ne pas retourner contre eux la vindicte des américains, ceux qui compatissent ou s'indignent... un peu tard, et ceux qui insinuent que les victimes (qui ont été menacées au couteaux, et ont préféré l'humiliation à la mort), sont complices, et ont en quelque sorte imposé aux autres la vision de leur défaite. Au point de forcer les victimes à aller porter plainte à la police, et à raconter cette humiliation, et à affronter l'hilarité des policiers, qui y voient une plaisanterie qui leur fera la soirée. Et où il n'y n'a pas vraiment matière à plainte, puisqu'il faudrait que les autorités japonaises s'opposent aux vainqueurs, donc autant dire, aucune possibilité de réparation. Les victimes ne voulant pas porter plainte, un des témoins les harcèle, voyant dans ce refus de déposer plainte se perdre l'occasion d'avoir le beau rôle de redresseur de torts. Oui, c'est tordu.

Mais j'ai bien aimé cette histoire étrange qui brouille les pistes entre victimes et bourreaux. Je pense que je me ré-intéresserai à cet auteur à l'avenir.

Lien pour l'écouter (enregistré en 1987 par Robert Rimbaud), accompagné d'un extrait d'une conférence donnée par Oê en 1987, qui explique l'origine et l'intention de sa nouvelle. 56 minutes au total

dimanche 28 avril 2024

L'idiote - Sakaguchi Ango ( lecture audio)

 Et hop, troisième lecture/ écoute de cette série de nouvelles proposées par Radio France.
C'est encore un auteur inconnu de moi, et donc une découverte.



Enregistrée en 1987 et lue par Raymond Gérôme ( 53 minutes). 


Donc, de quoi est-il question? D'une petite rue de Tokyo, où habitent des gens un peu particuliers, pendant la seconde Guerre Mondiale. Il y a Isawa le journaliste, il a un regard très critique sur la société et déteste son travail et surtout ses lecteurs, plus intéressés par les effets de mode que par les vrais sujets. Il y a une secrétaire du comité de quartier, enceinte, qui ne sait pas trop qui est le père de son futur enfant, car elle a, probablement en échange de nourriture été la maîtresse de tous les hommes du comité, qui maintenant se débinent pour laisser à l'un seul la tâche de subvenir aux frais de naissance. Il y a "le fou", un homme plutôt misanthrope qui a choisi de venir s'installer au bout d'une ruelle, le plus loin possible des gens. Il vit là avec sa mère, assez tyrannique, et sa femme " l'idiote". L'idiote ne sait pas faire grand chose (c'est à dire, pas grand chose de ce qui est attendu d'une japonaise de cette époque, autrement dit, la cuisine), et est craintive. Elle semble traumatisée, que ce soit par la guerre ou les reproches de son mari et de sa belle-mère.
Evidemment ces "inadaptés" sont surtout là pour mettre en exergue la fausseté de la société japonaise constituée " d'êtres creux", de la censure militaire, de la guerre, de la "volonté superficielle des gouvernements".
Et pourtant un événement inattendu se produit, le jour où l'idiote s'enfuit de chez elle... et trouve refuge chez Isawa, qui n'a pas le coeur de renvoyer cette femme paumée. Et tous deux commencent une étrange cohabitation, sous les bombardements. Il n'en fait pas sa maîtresse, mais l'observe, tant elle est différente des autres individus qu'il connaît, espérant découvrir chez-elle une étincelle d'intelligence, une réaction normale, un peu plus qu'animale. Leur manière de penser, différente du reste de la foule, est peut être la clef de leur salut dans une époque irrationnelle.

C'est un coup de pied réjouissant dans la fourmilière hiérarchique de son pays que donne Sakaguchi. Et ça m'étonne qu'il n'ait pas été, pour cette raison précise, mis plus en avant en Europe, tant son écriture est peu japonaise, dans un pays où la règle est d'être comme tout le monde et de ne pas faire de vagues.

Pour l'écouter, c'est ici.

vendredi 26 avril 2024

L'envoûtement - Enchi Fumiko (lecture audio)

 Je continue sur ma lancée audio, cette fois avec une romancière du XX° siècle, que je ne connaissais que de nom.
La série " une semaine au Japon" compile 5 nouvelles dont les lectures ont été enregistrées à différents périodes, Mais je suis directement passé à la seconde.
En effet, La première est Pays de Neige de Kawabata, que j'avais lu et chroniqué ici, donc je l'écouterai probablement à un autre moment.

Pour l'Envoûtement, c'est Guy Tréjan le lecteur, la nouvelle est trouvable dans

Je note!
Chikako et Keisaku sont un couple d'âge un peu avancé, leurs deux filles sont mariées et ont quitté la maison. Keisaku, le mari est amateur et collectionneur de porcelaines et a prêté un vase précieux pour une exposition, mais sa femme ne partage pas son enthousiasme. Ce prêt d'antiquité lui rappelle de mauvais souvenirs, qu'un flashback nous raconte.
Quelques années plus tôt, Keisaku a décidé d'ajouter à son emploi de banquier l'activité lucrative d'antiquaire, puisque c'est un domaine qui le passionne. Elle n'apprécie surtout pas de voir son mari garder pour lui les trésors, et revendre au prix fort à des touristes, des babioles sans valeur et des faux, ce qu'elle assimile à de l'escroquerie. Chikako en vient à mépriser son mari malgré la nécessité de ce commerce pour faire face aux dépenses quotidiennes dans un pays ruiné par la guerre. Un jour un italien client des antiquailles de son mari, sachant que Chikako parle anglais, lui propose un curieux emploi: traduire pour son compte, des livres érotiques japonais, à destination du marché européen. Chikako, horrifiée, assimile ça a de la prostitution, mais Keisaku accepte le marché, sans la consulter, ce qui n'est clairement pas pour arranger leurs relations déjà houleuses. Mais faute d'argent, elle plie, cachant cette activité licencieuse à ses filles. Et pourtant au fil de ses traductions, la prude Chikako commence à prendre intérêt à ce travail, et de fil en aiguille, de devenir officiellement traductrice y compris de littérature plus "noble", ce qui la met dans une relative indépendance financière par rapport à son mari, chose rare et précieuse pour une japonaise des années 1950.
Parallèlement à ça, le départ des enfants exacerbe les tensions entre deux personnes qui n'ont plus rien en commun. La littérature et les promenades dans son quartier sont ce qui égayent le morne quotidien de Chikako, qui commence à se voir vieillir et complexe, mais que ce vieillissement libère aussi, elle commence à oser dire tout haut ce qu'elle pense, sans se soucier vraiment de ce que les autres en penseront.

C'est ici que vous pouvez l'écouter. Durée 55 minutes.

Je ne connaissais donc pas vraiment l'auteur, mais c'est une découverte plutôt intéressante, d'autant que le personnage central est une dame qui n'est pas encore très vieille, mais plus jeune non plus, et se trouve dans un intense moment de remise en cause de sa vie. En travaillant à la bibliothèque, à partir de juin, je regarderai s'il y a d'autres textes de Fumiko Enchi.

jeudi 25 avril 2024

Histoires qui sont maintenant du passé (extrait) - Minamoto no Takakuni ( lecture audio)

 Une toute petite publication en l'honneur du mois japonais, via un conte extrait de "Histoires qui sont maintenant du passé". Le temps m'est précieux en ce moment, et je n'en ai pas beaucoup à accorder à la lecture, donc voilà une solution que j'ai employée en février pour des nouvelles de Tennessee Williams. Je ne suis pas très fan des audiolivres en général, mais la série " Bonnes nouvelles grands comédiens" est un peu différente, puisqu'il s'agit de programmes radiophoniques qui ont 50 ans d'âge ou plus, où des acteurs de théâtre, en général de la Comédie Française, lisaient différentes nouvelles. Donc au niveau de la qualité d'articulation, il n'y a rien a redire.

je n'ai pas d'illustrations donc.. un manuscrit du recueil d'origine




Il y a peu de littérature japonaise, mais j'ai pu y trouver cet extrait des "Histoires qui sont maintenant du passé", recueil de Minamoto no Takakuni, qui date du XI° siècle.
On le trouve d'ailleurs aussi sous le titre" Histoires fantastiques du temps jadis", il me semble que je l'ai d'ailleurs quelque part sur une étagère, mis en attente pour un prochain mois Halloween, donc, en voilà un extrait un conte en avant première!
C'est Catherine Sellers qui le lit.

Le conte " Comment un Moine du mont Hiei obtient la sapience par le secours du Boddhisatva Kokûzô", nous raconte la bien peu glorieuse histoire d'un jeune moine très dissipé. Ce n'est pas qu'il soit de mauvaise volonté, mais la nature humaine est ainsi faite qu'il préfère festoyer et courir après les femmes qu'étudier, aussi après plusieurs années, ne sait-il qu'un seul sûtra, appris bien imparfaitement, le sûtra du lotus de la loi ( 28 chapitres quand même!). Alors qu'il revient du pèlerinage, il demande à être hébergé pour la nuit dans une maison, et bien sûr la maîtresse des lieux est une jolie veuve qu'il va s'empresser de draguer (enfin, même de tripoter pendant qu'elle dort). La dame se réveille et lui explique qu'elle est riche et a beaucoup de prétendants, et que donc il va falloir se distinguer s'il veut espérer la séduire, elle lui demande donc de prouver qu'il est un moine digne et de lui réciter le sûtra du lotus de la loi... que le moine a en grande partie oublié. La dame lui dit donc de retourner étudier et de revenir dans quelques mois quand il l'aura appris parfaitement.
La perspective d'une relatio sentimentale avec la femme le pousse évidemment à étudier, et le moine revient bien plus rapidement que prévu, réciter parfaitement le sûtra..
Et .. rebelote , la femme lui explique que c'est bien, il est de bonne volonté, mais une dame de haut rang ne peut pas même envisager d'épouser un moine qui ne connaît qu'un seul texte et n'est même pas clerc, elle lui dit donc de revenir dans 3 ans, une fois qu'il sera clerc, prouvant ainsi qu'il est digne de confiance d'éloges etc...
Vous voyez venir la suite? je ne vais pas rentrer dans les détails, mais l'histoire tourne au fantastique, et le moine sera pris à son propre jeu: apprendre pour impressionner les femmes n'est pas un objectif très saint!

A écouter ici.

dimanche 29 novembre 2020

1Q84 - tome 1- Murakami Haruki

Comment dire, Murakami et moi, ce n'est pas la franche camaraderie, je lis partout que c'est génial, qu'il mériterait le prix Nobel de littérature..

Or mes deux tentatives avec lui ont été des échecs: au sud de la frontière, lu il y a 6 ans, m'avait semble-t-il bien plu au moment de sa lecture, mais.. force est de constater qu'il ne me reste que des bribes d'une lecture peu marquante, sur fond de jazz, avec une héroïne boiteuse, et des scènes de sexe ennuyeuses. Et pour ce qui concerne "la course au mouton sauvage".. je sais que je l'ai lu, mais, alors impossible de m'en souvenir.
Et donc,vu ma situation d'étudiante, compliquée, et mon manque de temps pour tout ce qui n'est pas mes études, hé bien, j'ai tenté une autre forme: le livre audio. En soi, ce n'est pas un support qui m'attire vraiment. Mais bon, je l'ai trouvé en ligne, donc pourquoi pas.

En tout cas, il est parfaitement adapté à cette période de confinement.

Déjà.. aïe,aïe, dès le chapitre un, un gros problème. Alors que je ne connais rien au livre, mais rien du tout, je ne l'ai pas feuilleté, je ne l'ai pas vu, je n'ai pas lu la 4° de couverture, la seule chose que je savais c'est que l'héroïne s'appelle Aomame, parce que je l'ai entendu dans une lecture audio en russe à la radio... donc pas de chance, avant même que soit mentionné son sac à main, j'avais deviné son "métier" et en quoi consistait son rendez-vous professionnel. De quoi vous plomber la lecture, ou en l'occurrence l'écoute.

Mais bon, je me suis accrochée, malgré ce souci. Il y a des qualités, l'histoire m'accroche un peu plus que les précédentes, peut être à cause des références à la musique baroque/ classique, ou le côté un peu fantastique avec les hallucinations d'Aomame.
J'ai bien aimé le fait qu'il y ait une justification personnelle à ses actions, et à la collaboration qu'elle met en place avec la vieille dame, mais là encore le côté qui revient encore et encore sur des scènes de sexe longues et ennuyeuse me saoule vite ( je m'en fous totalement qu' Aomame ait commencé sa vie sexuelle par une expérience lesbienne, ou qu'elle fantasme sur les vieux chauves...)
donc bon, si je dois continuer, ce sera aussi sous ce format, à écouter une heure par ci par là, en faisant mes promenades. J'aime bien la vieille dame et Fukaeri. Donc bon, peut-être pour savoir ce qui leur arrive.
J'ai bien aimé aussi le fait que le roman évoque des sujets sociaux particulièrement aigus au Japon, le patriarcat, la violence envers les femmes, et la loi qui prend très peu en compte les plaintes, les maris violents presque jamais inquiétés ( ici le suicide d'une femme régulièrement tabassé par son mari est simplement classé comme suicide, le mari n'était pas présent lors de sa mort, donc il est innocent, le suicide n'a rien à voir avec lui). Il y a aussi des choses intéressante sur les groupuscules extrémistes politiques et leur éventuelle dérive sectaires (les témoins de Jéhovah sont mentionnés, un groupe nommé l'Aube aussi, qui me rappelle fort la secte Aum)

Mais c'est loin d'être un coup de coeur, et je sens déjà que rapidement il ne m'en restera pas plus de souvenir que des autres livres.

Donc je me retrouve en porte-à-faux: tout le monde encense cet auteur, au point de dire qu'il mériterait le prix Nobel de littérature, donc j'ai l'impression que c'est moi qui ne pige rien, que je passe à côté de quelque chose...
Mais inversement je ne peux ignorer MON ressenti qui me fait dire que pour MOI, cet auteur là est vraiment surestimé. Ce n'est pas du fait que ce soit un auteur japonais, ou du fantastique, c'est juste que je n'adhère pas à ses délires. J'aurais aimé le trouver génial, comme les autres.
Donc là,je n'ai pas encore décidé sir je continuerai ou non, peut être pas tout de suite, on verra.J'attendrais peut-être la mise en ligne totale du tome 2

Pour la version audio, je l'ai écoutée via une chaîne Youtube, il y a parfois quelques soucis de chevauchement au niveau de l'encodage, et des phrases qui se chevauchent, mais c'est rare.
J'ai bien aimé les voix des lecteurs, mais, pour moi il y a un souci: on ne leur a pas donné d'information sur la prononciation du japonais,et donc on entend parfois des choses comme "Le dit des Heike" prononcé " le dit des Zeiké", "le premier ministre Nakasone"-> Nakazoné ou les nom des stations de métro de Tokyo qui écorchent les oreilles " Jiyûgaoka" -> "Djiu-gaoka"

Ceci dit, pour l'écouter, c'est par là

mercredi 9 août 2017

kurayami gatari 1 ( drama CD)

Me revoici avec très logiquement une histoire de fantôme.

Après les séries animées, le film, le manga, j'ai eu envie d'essayer le support audio. Et ça va me donner l'occasion de parler d'un support que j'ai découvert assez récemment, je l'avoue.
Et donc en fouillant le net, j'ai fini par trouver un drama CD horrifique avec traduction en anglais. Oui je m'excuse , il va encore une fois en passer par là.

Pourquoi?

Petit aparté pour les drama CD, je connaissais vaguement, sans plus, c'est une chose qui n'existe pas du tout chez nous. Du coup, a priori, pas de marché à l'étranger contrairement aux romans, mangas, films, etc.. donc les seules traductions trouvables sont celle faites de manière amateur, donc, évidemment illégales, et qui pour cette raison peuvent disparaître du jour au lendemain (enfin, pas la traduction elle même, mais l'ensemble support audio +traduction).

Donc , un drama CD, quoi qu'est-ce? Les choses les plus proches sous nos latitudes seraient les pièces radiophoniques, les saga mp3 ou les livres audio.
Une histoire racontée et jouée sur support CD.

La pièce radiophonique et la saga mp3 sont les plus proches, dans le sens où il s'agit d'un texte écrit ou adapté POUR la diffusion audio, où seul le mode de diffusion diffère, puisque sur CD, achetable dans le commerce. Le livre audio a commencé sur support cassettes et CD, mais le texte est souvent une lecture d'un livre d'abord édité en version papier.

Donc, là on a quelque chose un peu entre les deux.

Est-ce que ça se vend encore? Absolument, au Japon. Alors que le support CD est quasiment passé de mode chez nous, il y a toujours un marché là bas, peut-être de niche, mais réel.
Il y a donc, comme pour d'autres médias une possibilité infinie de textes et de sujets, du plus banal au plus pointu.

Mais coup de théâtre, il y a quelques années quelqu'un a eu l'idée d'inventer le micro 3D (je sais, on va me dire que l'enregistrement stéréo existe depuis longtemps, là c'est un peu différent, il ne s'agit pas de plusieurs micros dans une pièce, mais d'un micro posé devant le narrateur ou la narratrice, ou les acteurs, qui se déplacent autour autour d'un micro muni de zones qui vont correspondre aux deux oreilles de l'auditeur, ou à l'arrière ou en face..
Le résultat à l'écoute est saisissant: pour peu que l'enregistrement soit écouté avec un casque audio, on a réellement l'impression que quelqu'un vous chuchote quelque chose à l'oreille.
Autant dire quelque chose d'idéal pour les histoires de trouille ( imaginez, dans le noir, les bruits de pas dans votre dos, quelqu'un s'approche, s'approche, une voix fantomatique ou un rire possédé qui se fait soudainement entendre près de votre oreille gniiihiiihiiii)

Bon évidemment, comme on est au Japon, il y a un autre domaine qui a vite flairé le potentiel de ce genre d'enregistrements, et c'est, bien entendu, tout ce qui relève de l'érotisme ou du porno.

Donc attention: cette histoire de fantômes possède deux moments, courts, mais qui mettent particulièrement mal à l'aise: il est question à deux reprises d'agression sexuelle, et même si ça se justifie dans le contexte, pour le coup, l'impression d'avoir un pervers qui vous bave dans les esgourdes, et s'apprête à vous coincer contre un mur, c'est proprement terrifiant, bien plus que les grincements et rire de spectres.

Je suppose qu'il y a des gens qui doivent trouver ça émoustillant, pour moi, c'est loin d'être le cas, on est plutôt sur de l'angoisse et une vague nausée à entendre un bruit un peu écoeurant de salingue qui bave. Mission accomplie pour une histoire flippante vous me direz!

M'enfin, lorsque le narrateur interrompt en disant " je n'irais pas plus loin, vous vous connaissez de la suite", j'ai quand même dit, moi, à haute voix: " oui, merci, merci de m'épargner ça, je préfère, je m'en passerai sans problème"!
Et pourtant, j'étais en ligne sur Youtube, en train de lire les sous-titres, donc pas le plus idéal pour l'immersion, je n'ose même pas imaginer l'effet lorsque quelqu'un qui parle couramment la langue l'écoute.

Mais hormis ces deux passages glauques, car là, le réalisme est un chouïa de trop...le reste est plutôt sympa.

Le sujet:dans les années 20, une femme (on ne saura son nom qu'à la toute fin) se rend chez un conteur un peu particulier. Elle se sent possédée par des mauvais esprits, et le conteur est un médium, capable de désenvouter ses clients en mettant au jour l'histoire du spectre qui les hante. Car ce que le spectre veut, quelque part, c'est qu'on connaisse son histoire, qu'elle soit dite à haute voix, ce seul fait pourra le libérer ( et dans le cas présenté malheureusement, c'est lié à deux affaires d'abus sexuel, des meurtres , des abandons familiaux, etc.Tu m'étonnes que le spectre est coriace...)

J'aime bien la voix du narrateur, goguenarde, nonchalante, parfois presque moqueuse. L'histoire qu'il raconte est entrecoupée de saynètes dialoguées du passé, le tout réalisé par le même acteur ( oui, même le cochon baveur... je pense que même pro, il lui a probablement fallu plusieurs prises, si c'est embarrassant à écouter, ça du l'être tout autant à jouer, j'imagine d'ici le type lécher le micro comme une grosse glace. Oui comme ça de suite, c'est moins flippant.)

Mais, rassurez-vous, spoiler, tout ça: les pervers qui bavent vont payer pour ce qu'ils ont fait!

Donc, dans l'absolu, ça m'a bien plu, surtout le fait de pouvoir écouter un texte en VO, avec sous-titres, c'est toujours intéressant lorsqu'on apprend la langue. Je sais qu'il y a des suites, je ne sais pas par contre si j'aurais un jour l'occasion de les écouter, si quelqu'un les aura traduites et mises en ligne, car soyons honnêtes, ce n'est pas franchement quelque chose qui passera les frontières autrement qu'en piratage.

M'enfin dans ce cas là, j'ai envie de dire " un peu plus de hurlements démoniaques et un peu moins de bave, SVP!"

Si vous voulez tenter le coup, c'est ici. Ne vous focalisez pas sur la première piste, forcément un peu bancale, car on plante le décor et on intègre un peu comme on peut une explication sur la meilleure manière d'écouter l'histoire, au cas où l'auditeur/trice ne serait pas habitué/e aux enregistrements 3D.
En tout cas, je reconnais que la technique a un potentiel intéressant.. je me demande s'il y a des histoires policières ou SF enregistrées comme aussi, tiens...
(heu quoique, oubliez cette dernière suggestion, on est au Japon, ça dériverait vite du genre enlèvement par des extra-terrestres chelous pleins de tentacules)


C'est parti, avec l'inévitable pochette type shojô manga ( ce qui est assez cocasse vu le contenu tout sauf mignonnet, mais bleu-vert-mauve, ce sont mes couleurs favorites)