qui vient ici?

Flag Counter

lundi 15 août 2016

illustrations: macabre et érotisme

 Alors bien sûr blabla,  NSFW,  PEGI 18 tout ça, tout ça. Mais avec le titre on pouvait déjà s'en douter

Haaa le bon vieux combat entre Eros et Thanathos. Qui devient parfois une association assez curieuse, dérangeante ou même drôle à force de bizarrerie.

Ca ne date pas d'hier, les estampes érotiques, "viens chez moi je te montrerai mes estampes japonaises".

Certains dessinateurs, et parmi les plus célèbres en leur temps en ont même fait une spécialité: que ce soit Utagawa Kuniyoshi (l'auteur du squelette géant, logo de l'an dernier) ou Utagawa Kunisada ( ce ne sont pas deux frères, simplement Utagawa est le nom de l'école de peinture à laquelle les deux se rattachent), Utamaro, Hiroshige, ou Hokusai , tous les grands noms ou presque s'y sont prêtés.
on commence soft avec juste une petite paire de fesses dans un lupanar, signé Utamaro

ça n'exclut pas l'humour ( Kawanabe Kyôsai) sur celle de gauche, regardez le chat. Le monsieur va avoir une très mauvaise surprise, hurlement dans 3....2.... 1....
De la simple estampe sous entendue à la plus cochonne, de la fesse rebondie dans un coin de l'image aux galipettes carrément acrobatiques (avec des messieurs particulièrement dotés par la nature), tout y est évoqué y compris les pratiques les plus bizarres, je vous laisse chercher "la femme du pêcheur" d'Hokusai, probablement l'inventeur fétichisme des tentacules.
Tapez "shunga" ( images de printemps!) pour satisfaire votre curiosité dans un moteur de recherche, c'est tout sauf de jolis arbres en fleurs, même s'il y a des "tiges" en pleine croissance, et des, aheum,  fruits bien rebondis

L'estampe macabre ça existe aussi depuis longtemps ici: un extrait de la série "28 scènes de meurtres célèbres " de Yoshitoshi, inspiré des scènes de meurtre du théâtre Kabuki. Blood and guts!

Et donc bien sur, l'estampe Fantastique, fantômes, monstres, et toute la clique..
Utagawa Toyokuni - le fantôme d'Oiwa
Maintenant, est-ce qu'on peut mélanger deux de ces composants, voire, les 3: le surnaturel, le glauque et l'érotisme? Evidemment!
C'est juste un peu plus récent. Aux alentours des années 30, via l'influence de l'auteur de romans Edogawa Ranpo et le mouvement "Ero Guro" ( Erotique grotesque) d'abord littéraire avant de marquer les arts graphiques.

Commençons là encore gentiment avec Yamamoto Takato, artiste contemporain ( né en 1960), dont les gravures ont un côté art nouveau, qui semble justement rendre hommage au début de ce mouvement.
Il lui même baptisé son style " heisei estheticism"  et pioche sans complexe dans la culture européenne, en mettant en scène jolies filles, ou jolis garçons ( parfois il est difficile de le savoir), souvent entravés dans des cordes ou des ronces, munis d'objets tranchants, squelettes,  têtes coupées, etc...
On y trouve des référence à Alice au Pays des Merveilles ( nota: je me demande ce que les japonais ont avec cette histoire, on y trouve des références absolument partout, y compris un café entier sur cette thématique , assez décevant d'ailleurs,  à Tôkyô) , à Saint Sébastien, à Salomé et Jean-Baptiste, qui rappellent forcément Aubrey Beardsley.

Quelques éléments qui reviennent sans cesse: les jumelles/ jumeaux, les poupées en robe de dentelle, les teints blêmes, la lune bien ronde.. tiens donc, des images classiques du film de trouille!

Même quand il n'y a ni sang, ni meurtres, l'ambiance est inquiétante...on en sait pas trop si les personnages sont des poupées réalistes, ou des humains déguisés en poupées, s'ils sont morts ou vivants, ou s'il s'agit de revenants...


Sérénade. C'est le titre.
 Allez, on rajoute une dose d'Eros et de Thanatos, avec quelques vampires

Alors là, s'il n'y a pas influence directe des gravures d'Aubrey Beardsley pour la pièce Salomé d'Oscar Wilde, je veux bien passer la nuit à regarder des films d'horreur japonais seule et sans lumière!
Et cette Salomé provocante n'est d'ailleurs peut être pas une femme
même lorsque qu' priori rien en semble violent, il y a quand même le détail qui cloche. Ses jambes. Comment peuvent-elles être sans cette position par rapport à son torse? Il n'y a qu'une seule réponse possible.


 J'aime beaucoup, je trouve cette esthétique plus décadente ( au sens années 20) que vraiment macabre, mais une chose me gène cependant un peu. Ce n'est pas le sang ou les têtes coupées, mais le fait que souvent il s'agisse de personnages très jeunes, en tenue d'écolière, ou de petits garçons dans des poses lascives.. J'ai donc essayé de sélectionner quelques estampes, disons, plus " majeures", mais c'est à savoir  si vous fouillez le net.

Pour Saeki Toshio ça va être léééégèrement plus coriace de trouver des estampes disons "acceptables " ici (encore une fois, je ne veux pas que mon blog soit le rendez vous des pervers, mais vu l'esthétique du bonhomme... Disons que ce qui est suggéré ( découpages, meurtres, tripotages en tous genre, cannibalisme, torture etc..) chez Yamamoto ne l'est plus du tout chez Saeki.

Là on n'est plus dans une esthétique d'estampes, plutôt une esthétique cartoonesque ( gros aplats de couleurs, détourage), ce qui rend les choses, disons, moins glauques? Ou en tout cas, le décalage causé par le côté outré et irréaliste de la scène, atténue un peu?
Ca et le fait que même dans les situations très glauques, il y a souvent un personnage qui semble n'avoir conscience de rien, ou s'en foutre totalement.

( tiens je note que Toshio Saeki était aussi le nom du fantôme dans le film Ju-on, il me semble. Petit hommage au passage?)

On va essayer de commencer gentiment, enfin, si c'est possible, mais ça veut dire " déjà à oilpé", voire plus en os qu'en chair


ce petit gamin aux cheveux tondus revient souvent, et il a des visions de cauchemar bien ....cauchemardesques
.. et les fantômes lui en veulent personnellement
une que je trouve bien drôle, un poisson et la pieuvre de la femme du pêcheur dégustant des sushis d'humain
 Allez, quand faut y aller. On va s'aventurer chez les monstres partouzeurs..





Alors juste pour vous faire marrer, j'ai découvert ces dessins via un post facebook.. vous connaissez la bigoterie mal placée de ce genre de site? L'article était illustré par les deux dessins ci dessus.
Devinez lequel a été censuré?

Oui: le bassin de la femme squelette était flouté.
Non parce que montrer ainsi ses ischions à tout le monde c'est déplacé pour la morale facebook.
Les nichons de l'apparition du dessus aussi.
Par contre les boyaux à l'air ça ça passe nickel.

Oui pour facebook, une éviscération est moins choquante qu'une paire de nichons, et un bassin en os , aussi problématique qu'une paire de fesses en chair.
Je toute cette conception tellement faux-cul ( et ni en chair, ni en os pour le coup). Le sexe qui serait plus grave que la violence (en même temps de la part d'un site qui a censuré une page sur l'allaitement maternel parce qu'on y voyait un sein, pas du tout sans raison pour une fois, mais laisse passer régulièrement des messages homophobes, racistes et des vidéos de torture sur animaux, plus rien ne m'étonne)

Donc voilà, là aussi, j'ai pris les illustrations les plus soft. Oui. S'il vous prend l'envie d'aller chercher sur le net, sachez que pour le coup, là, c'est torture et cannibalisme.

Personnellement, je préfère les illustrations de Yamamoto Takato. Non seulement pour le côté plus suggéré qui laisse plus de place à l'interprétation ( et ce qu'on imagine peut parfois être pire que ce qui est montré, d'autant que son graphisme est foncièrement plus réaliste que chez Saeki), et l'exagération de Saeki me donne plutôt envie de sourire, mais surtout pour son choix esthétique et ses couleurs sobres qui correspondent plus à mes goûts.

Voilà profitez, les billets comme ça, il n'y en aura pas souvent, je le dis, je n'ai pas trop envie de voir mon blog classé X sur la foi d'un seul sujet un peu dénudé doté d'images olé-olé, et sans lire le texte qui y correspond.

par contre une ogresse qui tient une tête coupée, ça c'est sans problème

3 commentaires:

  1. Ouf...en effet tu es restée soft...les images plutôt glauques et érotiques, c'est légion au Japon...et depuis pas mal de temps!!

    RépondreSupprimer
  2. ps...pour un mélange eros/thanatos et petits esprits, les estampes du XIX° faisaient pas mal avec la légende de Botan Doro (la lanterne à la pivoine)...A voir...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. j'l'ai dit, je ne veux pas être classée hentai, libre à qui voudra d'aller regarder les autres illustrations des 2 contemporains (pour ce qui est plus classique, j'en parlerai à l'occasion lorsque j'aurai pu lire Kwaidan). Je connaissais vaguement cette histoire de lanterne et de femme squelette ( qui a peut être pour le coup inspiré ce léchage de fémur que je trouve assez marrant en fait mais sans en connaître le titre original, merci.

      Supprimer