Voici donc "l'oeil du serpent", un recueil de contes édité chez Folio 2€ qui est en fait un condensé d'un ouvrage plus gros " de serpents galants et d'autres, contes folkloriques japonais" publié chez connaissance de l'orient.
Comme son titre l'indique, la thématique principale sera le serpent, dans son versant folklorique.
3 parties dans ce petit livres
- les femmes serpents (7 contes)
- les hommes serpents ( 7 contes)
- belles et monstres (7 contes sur la métamorphose, avec un homme araignée, un blaireau à forme humaine, des pierres qui se changent en loups, et encore quelques serpents..)
Car le serpent folklorique japonais est doté d'une particularité: ils -ou elles- n'aiment rien tant que prendre forme humaine et se mêler aux humains qu'ils trompent facilement grâce à leur apparence. car les serpents et serpentes sont particulièrement séduisants et liés à l'élément eau. Ils peuvent faire pleuvoir sur une rizière asséché, ou au contraire boucher un puits, et réclamer un cadeau en échange de leurs services ou du fait de stopper leurs méfaits. En général le fils ou la fille de la famille.
Du coup le recueil regorge d'histoires où des cousines de Mélusine séduisent de naïfs humains, charmés par ces trop jolies filles, mais comme dans leur versant européen, malheur à quiconque verra leur vraie apparence. Mais si les serpentes utilisent surtout leur charme, les serpents utilisent en premier lieu leur pouvoir sur l'eau pour passer des "contrats" avec les humains.
Ca ne se passe pas toujours mal, remarquez, dans le conte de "la mare à Oyoshi", l'humaine et le gentil serpent semblent faits l'un pour l'autre. Mais fréquenter un serpent est quasiment toujours l'assurance de perdre à son tour son identité humaine. Sauf dans "l'oeil du serpent" où c'est la serpente inoffensive aux allures de fée qui est la première victime des circonstances.
Je suppose que dans beaucoup de cas, il s'agissait comme souvent dans les contes d'expliquer l'appellation de tel ou tel lieu dit, ou d'inspirer la méfiance instinctive des cours d'eau et marais où il est facile de se noyer ou de se perdre.
Zut, moi qui espérais une vision un peu moins négative de celle judéo-chrétienne, le serpent est parfois assimilé à l'image de l'ogre qui dévore les humains. Pas toujours heureusement.
J'ai bien aimé aussi les quelques autres contes, celui sur le blaireau changé en humain qui berne une coiffeuse et l'enlève - la femme a un sens de la répartie assez réjouissant- ou celle très originale des pierres-loups.
Un lecture très courte et à conseiller, je vais maintenant chercher le recueil complet, j'adore ces thèmes folkloriques.
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