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mercredi 7 octobre 2020

Ludwig revolution T.1 - Kaori Yuki

 allez, je profite du mois Halloween et de la thématique "contes de fées" pour ressortir cette curiosité de mon placard.
Le mercredi c'est manga, il y a 4 tomes et 4 mercredi en octobre, c'est parti pour une histoire "contes, horreur, magie, humour et SM"

Et pour ceux qui connaissent Kaori Yuki, ce ne sera pas une surprise: sa relecture des contes de fées est très très personnelle. Et pas DU TOUT pour les enfants. On va y parler sans, violence, mort, anthropophagie, inceste et tout ce que vous voulez.

A noter qu'initialement  le tome 1 était supposé être un one-shot, et plus précisément, le chapitre 1, était juste une histoire courte qui ne devait pas spécialement être développée, donc dans ce chapitre 1 elle met en avant des aspects de son personnage central très contestables, allons- y jusqu'au bout dans le délire, qui disparaîtront très vite. Je suppose que l'éditeur a dit" on veut une suite, mais il faudrait un peu atténuer ton héros quand même, il est un peu TROP chelou...)

Donc le principe, il est simplissime: Kaori Yuki a décidé d'aborder les contesde fée par l'angle de vision du personnage le moins charismatique de l'histoire.
Le prince.
Oui, le héros, que l'on suppose paré de toutes les qualités, mais dont le rôle se borne dans le fond à sauver les miches de l'héroïne.
Il n' a, la plupart du temps, même pas de nom, et est simplement désigné par son rang social. Qui est-il ce merveilleux héros, descendant direct des chevaliers d'épopées médiévales? Quels sont ses goûts, ses loisirs, ses relations familiales et amicales? Bref, il est temps de faire de ce non personnage dont la caractérisation tient sur l'arrière d'un timbre, un personnage.


Et elle ne fait pas dans la dentelle, vu que c'est Kaori Yuki.son héros, sera donc prénommé Ludwig ( titre original du manga  " Ludwig kakumei", Ludwig le révolutionnaire), et le contre-pied de ce qu'on attend: casse-burette vaniteux, tyrannique avec son entourage, impertinent, obsédé sexuel et j'en passe.
Et comme on est dans un univers parodique, elle prend le parti que toutes histoires confondues, le héros sera toujours Ludwig, qui va rencontrer tour à tour Blanche Neige, la belle au bois dormant, La fiancée de Barbe bleue, le petit chaperon rouge, etc...

Rassurez-vous les nanas ont aussi leur quota de tares psychologiques.
Ludwig est à la pointe de la mode (d'il y a 20 ans) et arbore des tenues directement inspirée des groupes de visual-kei et autre J-Pop ( pour les gens de ma génération, ça ressemble beaucoup à des tenues glam-rock): manteaux léopard, chemises à jabot sur short en skaï, bottes à talons compensés, cheveux longs, etc...
Et donc principales caractéristiques de Ludwig: c'est un glandeur tyrannique, qui n'a que deux passions dans la vie, à savoir faire chier le monde et draguer les femmes à gros seins.Tortue géniale dans le corps d'un Apollon androgyne au look glam-rock, donc.

Première histoire: lassé de voir son branleur de fils ramener tous les soirs des filles du quartier chaud, le roi l'envoie de force dans le pays voisin demander en mariage Blanche, la fille des souverains, car une alliance politique serait rentable. Et donc " tu es prié de te servir de ton seul atout, ton beau visage pour conquérir la fille". A quoi Ludwig répond " je me peux me laisser ainsi déshonorer, mon visage n'est pas mon seul atout, attendez-donc qu'elle me voit à poil!" J'avais omis de préciser qu'il était aussi très narcissique.
Sauf que comme on est dans la parodie, Blanche Neige va aussi être l'inverse de la gentille fille victime de sa belle mère: c'est une garce de premier ordre, qui utilise depuis toujours son visage et sa compétence à se faire passer pour une victime pour obtenir des cadeaux, vivre dans le luxe. Elle a une relation incestueuse avec son père, se fait entretenir, ment et manipule tout homme qui passe à sa portée...
Et là le détail qui disparaît ensuite, parce que un peu trop extrême: Ludwig est un pervers nécrophile. Qui collectionne les cadavres empaillés.

Welcome to my nightmare ( oui je reste dans l'ambiance glam)


Et il adore torturer le monde. Ca par contre, ça reste. Donc forcément, Blanche (et ses deux gros melons) ne lui plaît que tant qu'il la croit morte, comme un joli trophée à ajouter à sa salle de collection. Mais dès qu'elle se réveille, il a tôt fait de voir qu'elle convoite de fait le pouvoir espérant épouser le fils en se tapant le roi. Et donc se débarrasse de cette inutile avant de partir en quête de la princesse idéale ( 95D au minimum, le reste importe peu à ce niveau de l'histoire), en compagnie de Wilhelm, son serviteur depuis l'enfance et souffre douleur.

Wilhelm,c'est le brave gars de l'histoire, et beaucoup plus proche de l'idéal chevaleresque et serviable qu'on attend.Wilhelm a une amie d'enfance, Lisette.
Et la seconde histoire nous narre comment Wilhelm est devenu sans protester le souffre-douleur de Ludwig, et comment la petite Lisette au chapeau gris est devenue une criminelle, par suite d'un mauvais concours de circonstance et d'une mauvaise blague de Ludwig. Depuis son chapeau teinté de sang est rouge.et elle en veut à mort à Ludwig.On la reverra parla suite, mettant a profit ses instincts meurtriers: Elle devient tueuse à gages et sniper d'élite, nom de code: "petit chaperon rouge".



Troisième histoire: La princesse des ronces, ici appelée Friedrike. Toujours en quête de la femme à gros nichons de ses rêves, et en chemin pour le château des ronces, Ludwig trouve dans un champ de bruyère une vieille montre. Qui va lui permettre en effet de rencontrer une femme, dans ses rêves: petite, coiffée à la garçonne, plate comme une planche à repasser, colérique et violente.


Friedrike, alias Iedike.

Ca rime avec colérique


La belle au bois dormant.qui finit par lui expliquer que "oui, personne ne m'a jamais aimée, j'ai fait des efforts pourtant mais comme j'ai reçu des dons à ma naissance, tout était faux, en plus je suis victime d'une malédiction, c'est vraiment trop injuste".Et là pour une fois Ludwig va avoir un comportement un peu moins égoïste, et aller rompre le maléfice, en partie pour arrêter de la voir en rêve, en partie, parce que bien que le contraire de ce qu'il recherche, cette femme qui ne lui tombe pas dans les bras facilement lui plaît un peu. Et donc classique: il rompt le charme, arrive, embrasse la fille qui se réveille.. et il vécurent donc heureux, jusqu'à ce que la mort les sépare, soit 15 secondes plus tard, puisque le temps s'est remis en marche et que la belle de 116ans meurt instantanément de vieillesse.
Et dans ce chapitre arrivée d'un autre personnage récurrent: Dorothea, la sorcière qui a jeté le sort à Friedrike. Dorothea est visiblement la femme idéale de Ludwig qui ne s'en rend pas compte:non seulement elle est plus que généreusement dotée par la nature, mais elle est aussi masochiste que lui est sadique. L'association idéale. Après avoir été interrogée de manière musclée par Ludwig elle en conclut " jamais je n'avais été si bien fouettée, il est impitoyable, je le suivrai au bout du monde... pitié torture-moi encore!!" ( petite précision le manga date de 1998, donc bien avant la mode des récits SM)

Quatrième histoire: Barbe-bleue.
Ou " que se passerait-il si la femme de Barbe-bleue n'avais pas été curieuse?" Alerté qu'il y a dans le village voisin une jolie fille à très gros seins, Ludwig veut bien sûr voir ce phénomène. Amalie n'est qu'une bourgeoise désargentée mais elle doit épouser le riche et cruel "Barbe-bleue", au grand dam de ses frères complètement idiot ( et légèrement incestueux).Mariage qui ne lui convient pas parce que le future époux est "moche et barbu") Là encore Ludwig va aider la fille, moins par charité que pour la mettre dans son lit à un moment où un autre. Mais alors qu'il prend la place d'Amalie dans l'espoir de faire un choc à Barbe-bleue, qui n'a jamais vu de près sa future femme, celui-ci tombe raide dingue de Ludwig qui est " sa femme idéale", grande et avec un air de ressemblance avec sa première défunte épouse. Occultant totalement le fait que la personne qu'il a en face n'est absolument pas une femme. Comment Ludwig va-t-il réussir à se sortir de ce guépier, avec un Barbe-bleu complexé et schizo, qui flèche le chemin vers la salle interdite pour sa "future femme" , absolument pas intéressée par ce qui s'y trouve, mais obligé de s'y rendre " pour faire avancer l'intrigue".

Un passage purement burlesque chez Yuki


Donc ce n'est pas le manga du siècle mais cette version déglinguée, S - M, et psychopathe des contes de Grimm est quand même souvent drôle. D'un humour cru et violent, mais drôle.
J'aime bien la manière dont les nains disparaissent l'un après l'autre grâce à l'affreuse Blanche-Neige,ou le jeu de piste de Barbe bleue, la manière dont la très " chougneuse"Belle au bois dormant se fait cadrer sur sa geignardise, les références pop, le petit chaperon rouge Sniper et bien sûr la sorcière maso.

Par la suite de mémoire ( je n'ai pas encore relu les autres tomes), Ludwig se développe et devient un peu plus standard, car là,effectivement on aurait assez vite atteint les limites d'un personnage obsédé.


Contrairement aux apparences, Dorothea est l'un des personnages les plus sensés de cette histoire.
Elle est simplement masochiste au sens le plus " cuir et fouets" du terme


6 commentaires:

  1. Lorsque l'on sait que les contes ne sont pas si innocents que ça, ces contes-là ne sont peut-être pas si décalés que cela ;-)
    J'ai adoré te lire mais pas jusqu'à aller les lire les mangas!

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    1. Après bon, l'avantage c'est qu'il est court, 4 tomes, c'est mieux à mon sens que les longues séries avec un dernier tome bâclé.

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  2. Oui une bonne idee de reprendre les contes au gout Manga....interessant !

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    1. et vu par Kaori Yuki,c'est forcément plus ou moins gore.
      Je serais curieuse de voir ce que d'autres auteurs auraient pu tirer de cette matière.
      Oui d'autres contes comme ceux de Perrault.

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  3. Tu n'as pas dû t'ennuyer avec tout ça! Il a l'air vraiment spécial ce Ludwig. Je ne sais pas si ça me plairait mais j'aime bien l'idée des détournements de contes.

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    1. C'est aussi ce qui m'a bien plu.
      J'ai moins été convaincue par son exploitation du sujet des fée ( Fairy cube, trop nawak)

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