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mercredi 12 février 2014

Le pont flottant des songes - Tanizaki Junichirô

En voilà un que j'ai sélectionné tout à fait par hasard, en fait,  le titre m'a plu, l'illustration aussi, il ne coûtait pas cher.. et je l'ai donc acheté sans savoir du tout de quoi ça parlait ni avoir même lu la quatrième de couverture.

Réflexion faite, grand bien m'en à pris, car au final, le résumé ne correspond pas vraiment au contenu ( "un merveilleux éloge de la maternité" d'après l'éditeur.. rien que ça, ça m'aurait dissuadée d'entrée, de peur de tomber sur quelque chose de gnangnan).

Mais au final, je ne sais pas vraiment quoi penser de cette nouvelle, d'une part j'y ai en partie trouvé mon compte, comme le suggère la couverture, il y est fait référence à la calligraphie, le titre est tiré d'un chapitre du très célèbre roman médiéval "Le dit de Genji", on y trouve pas mal d'éléments qui me parlent et correspondent à ce que j'ai cherché en voyage: maison de thé en bois, bassin aux carpes, koto.. et j'ai aussi enfin appris le nom de cet objet qui symbolise dans mon idée le jardin japonais idéal: le sôzu.. cette fameuse fontaine de bambou qui se remplit puis se vide en claquant un coup sec.. allez savoir pourquoi, j'adore ça!

 Et elle a un rôle récurrent dans la nouvelle.

Par contre sur le contenu lui même, je suis plus réservée: ça commence bien, par un évocation de sa petite enfance par le héros, qui perd sa mère en bas âge, et n'arrive plus bien à distinguer dans ses souvenirs lesquels datent de sa mère et lesquels datent de sa belle mère, la seconde ayant été choisie pour sa ressemblance avec la première. D'autant que le père et la belle mère se sont arrangés pour qu'ils ne fasse absolument plus de distinction, la seconde femme se comporte exactement comme un décalque de la première.
Là dessus, bon, on a franchement du mal à saisir l'intérêt de la chose, car l'amour du père et de la mère de substitution devient plutôt étouffant, peu de scènes en dehors de la maison familiale, on est assez proche du huis-clos, parents qui abandonnent le demi-frère sans ciller (une raison est évoquée: l'action se passe à une époque où la conscription n'était obligatoire que pour le second fils d'une famille, le premier étant exempté en tant que  soutien de famille, l'auteur nous dit qu'il n'était pas rare de "louer" en quelque sorte le second garçon à une famille d'accueil pour lui éviter le service militaire) ..Mais franchement lorsque le père meurt et fait promettre à son fils d'épouser une fille qu'il lui désigne d'office afin de se mettre tous deux au service exclusif de la belle-mère, on se dit qu'on est plus proche de parents abusifs que d'autre chose. Limite, le lecteur est content  pour le héros que sa mère adoptive meure aussi assez vite pour qu'il puisse enfin vivre à sa guise.

Donc je dirais que je l'ai trouvé pas mal, sans plus, il ne me laissera pas non plus un grand souvenir, mais méfiez vous du résumé trompeur!

( article repris de mon autre blog)

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