Donc
Saint Seiya, ou, pour les gens qui sont à peu près de ma génération et
ont vu le dessin animé qui en était tiré: les chevaliers du zodiaque.
Petite précision, à l'époque j'étais au collège, et je n'avais plus trop
de temps pour les dessins animés, j'avais donc vu quelques épisodes de
ci et de là, sans vraiment suivre, ça ne me branchait pas plus que ça,
y'avait un ou deux personnages que je trouvais sympas, un ou deux autres
qui me sortaient par les yeux, mais c'était tout.
Et je suis récemment tombée sur une parodie du dessin animée, ici:
Pleine
d'humour, de références, pointant les absurdités de la série originale,
hilarante, bref, un très bon moment. Avec des gags tellement bien
trouvés que je n'arrivais même pas à imaginer quel pouvait bien être le
dialogue original. J'ai eu envie de savoir, j'ai trouvé le manga
d'occase, et j'ai pu comparer. Et me rendre compte que, tour de force,
la parodie s'éloigne très peu de la trame originelle, tout en
grossissant le trait.
hmmm les bonnes couleurs flashy des 80's! |
Donc
pour ceux qui auraient raté un épisode, Saint Seiya s'inspire vaguement
de la mythologie grecque, en ce sens qu'une des figures centrales est
la déesse Athéna, qui s'incarne de temps en temps sous forme humaine
pour venir mettre de l'ordre dans les guéguerres que se livrent les
dieux tous les deux ou trois cents ans pour s'occuper.
Athéna?
la déesse de la guerre? Oui, mes amis.
Donc normalement, je dis bien normalement, elle devrait être capable de régler ça toute seule. Seulement, non: elle est coincée dans un corps d'adolescente, et finalement pas capable de grand chose. Ou plutôt, elle ne fout rien strictement rien, et recrute une armée d'ados pour se battre à sa place contre les forces du mal. Oui car on est en plein manga dit " nekketsu" ( héros ados orphelins, pouvoirs magiques, combats épiques contre de gros méchants 10 fois plus balèzes qu'eux mais dont ils triomphent presque sans dommage.. mais nous sommes en 86 là, c'est du old school ou vous dit à l'époque c'était original), donc pas de problème, tout ce qu'on attend, c'est de la baston épique, on est pas là pour s'embarrasser de crédibilité.
Donc normalement, je dis bien normalement, elle devrait être capable de régler ça toute seule. Seulement, non: elle est coincée dans un corps d'adolescente, et finalement pas capable de grand chose. Ou plutôt, elle ne fout rien strictement rien, et recrute une armée d'ados pour se battre à sa place contre les forces du mal. Oui car on est en plein manga dit " nekketsu" ( héros ados orphelins, pouvoirs magiques, combats épiques contre de gros méchants 10 fois plus balèzes qu'eux mais dont ils triomphent presque sans dommage.. mais nous sommes en 86 là, c'est du old school ou vous dit à l'époque c'était original), donc pas de problème, tout ce qu'on attend, c'est de la baston épique, on est pas là pour s'embarrasser de crédibilité.
Donc
tout commence plan plan, avec une multinationale qui a l'idée de génie
de relancer les combats de gladiateurs entre gamins - 13 ans de moyenne
d'âge- gamins orphelins qu'elle a fait enlever aux 4 coins du monde,
enfermés sans vergogne, puis envoyer s'entrainer dans des conditions
dignes de la légion étrangère afin qu'ils gagnent leurs galons de
chevaliers et les armures de bronze qui vont avec, chacun dorénavant
sous la protection d'une constellation. Avec à la clef un tournoi qui
désignera in fine le meilleur d'entre eux, lequel remportera l'armure
d'or du sagittaire. Bon, déjà des combats de gladiateurs de 14 ans,
apparemment tout le monde trouve ça normal, mais que fait la police!
Ok,
on l'a dit, laisser le sens critique au placard, et puis les mangas de
baston récents ne sont pas plus crédibles. Plus humoristiques, oui, sans
aucun doute. Là on est dans le sérieux sérieux, et c'est justement ça,
rétrospectivement, qui est involontairement drôle.
Bon,
bien sûr, rien ne se passe comme prévu, un premier méchant vole
l'armure en plein tournoi, il faut aller la récupérer, les 4 meilleurs
sont envoyés se castagner contre le vilain et ses sbires, doubles
démoniaques des héros, les gentils gagnent, ramènent l'armure au bercail
et le vilain dans le droit chemin,rien de bien palpitant jusque là. Et
là, coup de théâtre, on enlève la responsable de la multinationale (14
ans, cherchez l'erreur)! Patatras! On découvre en même temps que tout
était un coup monté par elle, qui est la réincarnation d'Athéna pour
faire bouger les vrais méchants, planqués en Grèce et qui vont vraiment
se fâcher, va falloir aller régler ça directement sur place.
Et
là ça commence à devenir un peu, juste un peu comique: les méchants de
niveau supérieur, les chevaliers d'argent, sont quand même un peu
pitoyables...enfin, pas possible qu'un personnage comme (comment il
s'appelle déjà) le chevalier du lézard, crétin narcissique tellement
content de lui qu'il se fait laminer comme un bleu en quelques pages,
soit sérieux, c'est un gag! C'est obligé! Je me refuse à croire que
c'est du sérieux, ça vaudra mieux pour ma santé mentale.
Comme le héros en pyjama étoilé. Ou le second rôle tout content d'avoir enfin une réplique. Ouf, ça fait du bien, un tout petit peu d'humour. D'humour volontaire.
Comme le héros en pyjama étoilé. Ou le second rôle tout content d'avoir enfin une réplique. Ouf, ça fait du bien, un tout petit peu d'humour. D'humour volontaire.
Donc
bien sur une fois défaits les boss un peu nuls que sont les chevaliers
d'argent, place au sérieux. Ben voui! Bronze, argent.. on s'y attend les
suivants sont chevaliers d'or, la crème de la crème, du gros bras
d'élite au moins 100 fois plus forts que nos pov' chevaliers de bronze,
mais vaille que vaille,va falloir les ratatiner pour attendre le big
boss de fin. Il y en a 12 en tout, associés aux constellations du
zodiaque, voila le pourquoi du comment du titre français.
Et là, c'est la foire a neuneu
aux neuneux, car à force de vivre reclus au sommet d'une montagne
grecque à garder des temples où personne ne fout jamais les pieds (hé bien
voui, faudrait déjà passer le premier...du coup, le 12° a largement le temps de
jardiner tranquillement), 24/24h, en armure s'il vous plaît, dès fois
qu'un ennemi..
Ben, mine de rien, ça vous aigrit le caractère et ça perturbe le ciboulot.
Après le bélier (pacifique) le taureau (caractériel), on aura donc un festival de tarés en tout genre: le chevaliers des gémeaux, complètement schizo; le chevalier du cancer: un taré sadique - plutôt réussi dans son genre, ce personnage me fait bien marrer, mais ça n'est probablement pas le but. Le chevalier du lion, un type cool, mais sous influence, qui délire à plein tubes. Le chevalier de la balance: 261 ans au compteur, de faux-airs de maître Yoda, parti prendre une retraite bien méritée à la montagne, le chevalier de la vierge: un mégalo qui se prend pour un dieu, le chevalier des poissons: un peu le même genre que le lézard narcissique, mais en encore plus tordu.
Ben, mine de rien, ça vous aigrit le caractère et ça perturbe le ciboulot.
Après le bélier (pacifique) le taureau (caractériel), on aura donc un festival de tarés en tout genre: le chevaliers des gémeaux, complètement schizo; le chevalier du cancer: un taré sadique - plutôt réussi dans son genre, ce personnage me fait bien marrer, mais ça n'est probablement pas le but. Le chevalier du lion, un type cool, mais sous influence, qui délire à plein tubes. Le chevalier de la balance: 261 ans au compteur, de faux-airs de maître Yoda, parti prendre une retraite bien méritée à la montagne, le chevalier de la vierge: un mégalo qui se prend pour un dieu, le chevalier des poissons: un peu le même genre que le lézard narcissique, mais en encore plus tordu.
A
noter que, sans en dire plus, le méchant final changeait un peu par
rapport aux standards de l'époque: pas 100% mauvais, un peu complexe, et
au final, intéressant, par rapport aux autres adversaires.
Finalement,
allez, à la question que vous n'avez pas posée mais que vous brûlez de
me poser si vous avez eu le courage de lire jusque là: "mais t'as pas
quand même un chouchou?". Allez, disons que du côté des héros, j'aime
bien Shiryu , le chevalier du dragon (parce qu'un dragon, c'est
cooooool, pas ridicule comme mettons au pif, un cygne..), alias " le gars
qui passe son temps à se mettre à poil on ne sait pas trop pourquoi"
Et côté chevaliers d'or, j'aime bien le chevalier du Scorpion. Pourquoi?
Et côté chevaliers d'or, j'aime bien le chevalier du Scorpion. Pourquoi?
-
c'est un des seuls qui réfléchit, quand ses copains semblent avoir mis
le cerveau définitivement au placard. Il réfléchit beaucoup.. même un
peu trop. Arrête un peu de parler et bagarre-toi, t'es aussi bavard que
Purple sur son blog.
-
sa permanente résiste à tout, y compris un double saut périlleux
arrière vrillé, c'est-y-pas la classe ça? ( ou le fait d'un dessinateur
un peu faignant qui a juste retourné la case précédente pour
s'économiser un dessin, damned! il n'a pas pensé qu'une tignasse de
hippie subit aussi la loi d'attraction universelle!)
-
son casque, totalement inutile en combat réel ( comme la plupart
d'ailleurs), mais très décoratif, quand le Capricorne nous sort un
casque qui gagne haut la main de la palme du ridicule. Oui, le design
des armures, c'est quand même LE truc qui a fait le succès de la série.
-
Il survit sans dommages à la rencontre avec les petits blanc becs,
contrairement à plusieurs ses collègues. Enfin un qui mérite son statut
d'élite- Je sens que c'est un personnage qui a du potentiel comique,
sisi... Après tout un scorpion qui fait de l'acupuncture à sa manière,
c'est drôle!
- C'est grosso modo le seul des 12 qui me semble un peu sociable, en tout cas, le personnage est un peu plus développé que les autres, ça le rend un poil plus sympa.
- C'est grosso modo le seul des 12 qui me semble un peu sociable, en tout cas, le personnage est un peu plus développé que les autres, ça le rend un poil plus sympa.
Sinon
, que dire de plus. Le graphisme des premiers volumes n'est pas
vraiment terrible, on l'a dit, c'est du pur années 80, les personnages
de 3/4 face sont plus souvent ratés que réussis, les perspectives souvent
un peu fausses, mais ça s'améliore vers vers le volume 10. Par contre,
je dois souligner une chose: j'ai rarement vu des pages couleurs de
début de chapitre qui passent aussi bien en niveaux de gris. Il n'y a
pas à dire: les colorisations à la main, ça donne toujours mieux que
les colorisation numériques, le rendu est vraiment meilleur lors de
l'impression monochrome. On regrettera quand même quelques bourdes de
traduction chez Kana ( j'espère qu'ils auront corrigé pour la
réédition), car le traducteur n'a visiblement pas ouvert un bouquin
d'astronomie de sa vie. Voir quelque chose comme " Canis Mayol,
constellation du chien géant", ça pique les yeux!
donc négatif:
-
une histoire un peu tirée par les cheveux (à propos de cheveux , au
moins les personnages du manga n'ont pas les couleurs de cheveux de folie de la
version animée, exit les tignasses vertes et bleues, grand classiques de
cette époque, qui font mal aux yeux)
- didious, que ça se prend au sérieux par moments
-il
n'y en a que pour le héros, comme souvent dans ce genre, alors que ce
n'est pas forcément le personnage le plus intéressant. J'aurais vraiment
aimé en savoir un peu plus sur les chevaliers d'or qui ont l'air
d'avoir du potentiel, mais faute de background suffisant passent tous
pour de gros sociopathes (le verseau! Sans rire, l'armure est superbe,
j'aime bien sa tête,en plus c'est un psychorigide de première sans états
d'âmes.. mais on ne sait même pas pourquoi! Mais cornegidouille, j'veux
savoir moi, pourquoi il fait autant la gueule. Ben non, à moi de
trouver une raison... Alors que c'est quand même le seul personnage pour
qui est faite une vraie référence culturelle un peu pointue, via Albert
Camus, et l'execution aux aurores dans l'étranger.. c'est du gâchis de
bons personnages ça!)
-
Des graphismes pas toujours top ( mais ca reste quand même regardable,
même si tout le monde semble faire 10 ans de plus que son âge,
contrairement à la Préquelle Saint Seiya G, que je ne lirai pas pour
cause de graphisme immonde!
Là
je sens que vous voulez des preuves. Ok, va pour les preuves. Prenons
au hasard, ce gros taré de chevalier du cancer - parce que c'est encore
plus flagrant avec lui.
Version 1: dessin animé - très proche du manga d'origine, je n'ai pas trouvé d'image de taille correcte. Version 2: manga Saint seiya G..
Version 1: dessin animé - très proche du manga d'origine, je n'ai pas trouvé d'image de taille correcte. Version 2: manga Saint seiya G..
D'un côté un méchant crédible, flippant, et plutôt classe dans l'ensemble
De l'autre euh... ça fait peur, mais pas dans le même ordre d'idée.
Mais même problème que plus haut: pourquoi est-il aussi méchant? Parce que!
Mais même problème que plus haut: pourquoi est-il aussi méchant? Parce que!
merci au site: http://www.saintseiyapedia.com, à qui j'ai piqué les deux images
positif:
-
28 tomes, ça reste acceptable pour ce genre de séries, les shônens
actuels tournent facilement autour des 50 volumes. A la limite, vous
pouvez même vous contenter des 13 premiers, si seul l'arc que vous avez
vu en dessin animé vous intéresse
-
Ca ne traîne pas en longueur: pas de bastons interminables sur
plusieurs tomes. Il y a bien quelques flash back de ci de là, mais ils
ne prennent pas 3 volumes entiers à chaque fois. Chaque bagarre occupe
un ou deux chapitres maxi, et c'est réglé.
- le méchant final n'est pas totalement ridicule: ATTENTION SPOIL FINAL ( d'ailleurs
la fin est même vraiment trop vite expédiée après la dernière baston,
ça aussi c'est du gâchis de bon personnage, je n'arrive pas à croire ce
qui se passe dans les 5 dernières pages.Le bad guy se repent, se
suicide -en 1 case- cash! Et tout le monde s'en fout, même pas une remarque
là dessus. The end!)
-
Pas d'histoire d'amour mièvre, ça repose, il y a peu de personnages
féminins, qui ne servent pas trop à grand chose, surtout à faire joli.
Donc pas de potiche geignarde! Juste des potiches en tenue heu...vous
pouvez me rappeler l'âge du public visé? La chevalière du caméléon a
quand même une armure vachement SM)
-
c'est plutôt drôle pour peu qu'on le lise au Xième degré. Mais
attention tout de même, c'est un peu saignant, on va déconseiller aux
plus jeunes ( volume 3, y'a quand même un type qui se faire proprement -
heu non, pas proprement justement - dépecer.. même si c'est un rêve).
Miam, de la violence gratuite!
Toujours aussi flashy, mais un poil mieux travaillé |
En
conclusion, ce n'est pas le manga du siècle, mais j'ai passé un moment
sympathique de lecture, l'univers est assez original pour m'intriguer
même si le prétexte mythologique se dilue assez vite, l'auteur - qui a
l'air assez barré - s'est amusé comme un petit fou a dessiner ses
armures, et a brodé un scénario rien que pour ça. Ca aurait pu être
totalement bâclé, mais malgré un morale un peu naïve ( on arrive à tout
quand on bosse en équipe), non, finalement, c'est comment dire, à la
fois un peu balourd, mais attachant. Bon je lirais la suite,
apparemment, après Athéna, c'est Poséidon qui va faire les frais de
l'imagination délirante de M. Kurumada, et j'ai envie de savoir jusqu'où
il va aller dans l'improbable rencontre de la mythologie et du manga de
baston.
Tiens
ça me rappelle qu'à la même époque, il y a avait un autre dessin animé
qui exploitait le filon, mais en version "mignonne": la petite Olympe et
les dieux. Ne me demandez pas l'histoire, j'ai déjà eu assez de mal à
me souvenir du titre!
(là aussi, article réédité de mon autre blog, les deux arcs suivants vont d'ailleurs suivre tout de suite)
(là aussi, article réédité de mon autre blog, les deux arcs suivants vont d'ailleurs suivre tout de suite)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire